Etoile des nages

Il faut agir pour la planète. Mon amie Marie Ligne et moi, nous sommes très sensibilisées au changement climatique, à la glace qui fond… et tout, et tout. Aussi, nous avons retenu, pour cet été, un modèle de maillot de bain extraordinaire. Voyez plutôt, il utilise deux fois de tissu qu’un bikini classique. Un bilan carbone et un bilan énergétique, je vous dis que çà, tellement il explose tout. Dimanche dernier, nous sommes allées à la plage avec mon Chef Lépicurien. Comme c’est un homme de goût, je lui ai demandé son avis. ll m’a dit que çà me va comme un gant. C’est lui d’ailleurs qui a insisté pour faire la photo. Il est vraiment gentil. En plus, il m’a dit que s’il faisait beau la semaine prochaine, on reviendrait même pendant les heures de bureau. C’est chouette , hein ?…

Par contre, ce que je ne comprends pas, c’est que ce maillot de bain vaut plus cher que celui qu’a acheté la copine de Marie : Zora. En effet, sa religion  lui commande de porter un « burkini » pour se baigner. Et pourtant, vous pouvez constater qu’il faut beaucoup plus de tissu pour réaliser ce maillot de bain. J’ai calculé qu’on pouvait faire au moins 50 « bikini » à ma taille avec un seul « burkini » de Zora.

Pour vous, Messieurs, il existe un maillot lancé par Borat qui utilise peu de tissu. J’en ai offert un à mon chef, mais il ne le portait pas dimanche… dommage, j’espère que ce sera pour la prochaine fois.

cliquez sur les photos

Mona mal à la planète ; pas vous ?

des p’tis trous, toujours des p’tits trous

manga-vinLe dessus des capsules de bouteille de vin présente parfois une ou deux perforations. Ces petits trous sont pratiqués par la machine, lors de l’assujettissement de la capsule.
Cela permet d’éviter la formation d’un coussinet d’air en haut du goulot et limite les risques de moisissure du bouchon.

Las ! Au pays du Soleil-Levant circule une toute autre explication : ce sont les traces d’injections de produits stabilisants faites à l’aide de seringues, au moment de l’exportation! Seuls les Champagnes échappent à cette « vaccination » !

Chinoiserie japo-niaise ? Légende urbaine? Comment dit-on « parano-nïaque » au Japon, le pays du soleil le-vin ?

Mona, ma p’tite geisha du ???, mirez le disque de mon verre de rouge, on dirait le drapeau du Japon.

Mona : geisha loupée ?
Mona geisha d'un jour

Trempé comme une soupe

Vous faites attention à votre ligne ? Mangez cette soupe et mangez varié. Un bol de 500ml de cette soupe, c'est seulement 120 kcal et vous vous sentirez rassasié pendant un long moment !
Sur le pack, on lit : "Vous faites attention à votre ligne ? Mangez cette soupe et mangez varié. Un bol de 500ml de cette soupe, c'est seulement 120 kcal et vous vous sentirez rassasié pendant un long moment !"

De nos jours, beaucoup ignorent que la soupe existe autrement qu’en tetrabrick ou en sachet.

Alors d’où vient cette expression : « trempé comme une soupe ?

C’est une expression d’évidence populaire : hormis le potage roboratif de ramadan (Chorba) ou la consistante garbure su Sud Ouest, la soupe est plutôt d’essence liquide, voire d’une fluidité extrême lorsqu’elle est bouillon de légumes.

Cela n’a pas été toujours le cas. Antan, la soupe était le « morceau de pain » que l’on trempait dans le potage… Pour les gens du commun, du peuple, ce bouillon maigre avec du pain rassis constituait souvent l’unique repas quotidien. Les plus pauvres et les soldats  consommaient du brouet qui est un bouillon additionné de céréales broyées.
Au fil du temps, le sens du mot « soupe » dériva et désigna le liquide rendu plus nourrissant par l’ajout de pain.

D’ailleurs de nos jours encore, lorsque l’on trempe sa soupe, on verse toujours le bouillon sur les croûtons. Comme quoi, l’expression ne fut pas toujours une expression de La Palice.

Mona mis un peu de vin pour faire chabrot[1]


[1] Diluer un reste de soupe en versant un peu de vin rouge et boire directement à l’assiette. Cette pratique très courante jadis se pratique encore notamment dans les campagnes.

chabro

Censure les mains

Mona a pondu hier un bel article dans lequel elle rappelle que Charles Baudelaire, poète maudit, fut objet de la « censure », en 1857, pour « Les Fleurs du Mal », seul livre qui fut publié de son vivant : six poèmes furent retranchés sur décision de la 6ème Chambre correctionnelle de Paris. Pour la petite histoire, le procureur avait un nom prédestiné : Pinard... Il faut dire que la presse de l’époque emmenée par le Figaro tirait à boulets rouges sur le poète. A titre d’exemple, voici deux extraits :

Il y a des moments où l’on doute de l’état mental de M. Baudelaire ; il y en a où l’on ne doute plus ; c’est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes mots, des mêmes pensées. L’odieux y coudoie l’ignoble; le repoussant s’y allie à l’infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins dans si peu de pages; jamais on n’assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chloroses, de chats et de vermine. Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur; encore si c’était pour les guérir, mais elles sont incurables.
… Si l’on comprend qu’à vingt ans l’imagination d’un poète puisse se laisser entraîner à traiter de semblables sujets, rien ne peut justifier un homme de plus de trente d’avoir donné la publicité du livre à de semblables monstruosités.
Gustave BOURDIN, Le Figaro, 5 juillet 1857.

Je vous parlais récemment de Madame Bovary, ce scandaleux succès, qui est à la fois une ignominie littéraire, une calamité morale et un symptôme social. Ce hideux roman de Madame Bovary est une lecture de piété en comparaison d’un volume de poésies qui vient de paraître, ces jours-ci, sous le titre de Fleurs du mal. L’auteur est un monsieur Baudelaire, qui a traduit Edgar Poe, et qui, depuis dix ans, passe pour un grand homme dans un de ces petits cénacles d’où partent des immondices de la presse bohème et réaliste. Rien ne peut donner une idée du tissu d’infamies et de saletés que renferme ce volume !
Les citations même ne sont pas possibles à une plume honnête.
Le Journal de Bruxelles, 15 juillet 1857.

Victor Hugo, qui avait aussi connu la censure, tenta de consoler Baudelaire en lui écrivant : « Vous venez de recevoir une des plus rares décorations que le système actuel puisse accorder. »

Cette même année 1857, Gustave Flaubert fut également poursuivi devant la même Chambre correctionnelle pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » à la parution de Madame Bovary.
Plus chanceux que Baudelaire, il fut acquitté. A la sortie du tribunal, Flaubert s’écria : « La censure, quelle qu’elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l’homicide ; l’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. »

Cliquez sur les images

« Messieurs les censeurs, bonsoir », dira en 1971, Maurice Clavel… Et il faudra 92 ans (le 31 mai 1949) à la justice pour annuler le jugement rendu à l’encontre de Baudelaire.

Mona, deux verres et versez nous l’âme du vin …
Comment ? Rouge ? Evidemment.
Après, on boira une p’tite gueuse à la santé de nos amis Belges pour leur montrer qu’on les aime bien, hein, Mona…

Hum, c’est du Belge

baudelaire-t-shirtAlors qu’il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands poètes français, Charles Baudelaire fut quasiment ignoré par ses contemporains. Il n’a publié de son vivant qu’un seul recueil, les « Fleurs du mal » et encore une version expurgée suite à une condamnation[1] pour immoralité.

En 1864, à 43 ans, usé par la vie et criblé de dettes, il fuit la France et va donner une série de conférences en Belgique. Se plaignant de ne pas avoir reçu le cachet convenu, malade, et ne pouvant rentrer à Paris, il déverse sa haine dans « Pauvre Belgique ». C’est un texte complètement décousu, aux phrases inachevées… mais particulièrement violent.

Les histoires belges, à coté, c’est de la rigolade. Je vous invite à lire quelques extraits : attention, c’est un coup à se fâcher brutalement avec tous les sujets d’Albert II.
Etienne, Francis… allez, je vous aime, une fois !!
Mona nie Cordy, une fois


Le visage belge ou plutôt bruxellois, obscur, informe, blafard ou vineux, bizarre construction des mâchoires, stupidité menaçante.

La démarche des Belges, folle et lourde. Ils marchent en regardant derrière eux, et se cognent sans cesse.

Affreuse laideur des enfants. Pouilleux, crasseux, morveux, ignobles. Laideur et saleté. Même propres, ils seraient encore hideux.

Peuple siffleur et qui rit sans motif, aux éclats. Signe de crétinisme.belgique

Tous les Belges, sans exception, ont le crâne vide

Pas de femmes, pas d’amour. Pourquoi?

Pas de galanterie chez l’homme, pas de pudeur chez la femme. La pudeur, objet prohibé, ou dont on ne sent pas le besoin. Portrait général de la Flamande, ou du moins de la Brabançonne. (La Wallonne, mise de côté, provisoirement.)

Type général de physionomie, analogue à celui du mouton et du bélier. Le sourire, impossible, à cause de la récalcitrante des muscles et de la structure des dents et des mâchoires.

belg-manneken_pis-copieLe teint, en général, blafard, quelquefois vineux. Les cheveux jaunes. Les jambes, les gorges, énormes, pleines de suif. Les pieds, horreur!

En général une précocité d’embonpoint monstrueux, un gonflement marécageux, conséquence de l’humidité de l’atmosphère et de la goinfrerie des femmes.

La puanteur des femmes. Anecdotes. Obscénité des dames belges. Anecdotes de latrines et de coins de rue.

Quant à l’amour, en référer aux ordures des anciens peintres flamands. Amours de sexagénaires. Ce peuple n’a pas changé, et les peintres flamands sont encore vrais.

Ici, il y a des femelles. Il n’y a pas de femmes.

Il est difficile d’assigner une place au Belge dans l’échelle des êtres. Cependant on peut affirmer qu’il doit être classé entre le singe et le mollusque. Il y a de la place.

A quel échelon de l’espèce humaine ou de l’espèce simiesque placer un Belge?

Un cadavre de peuple. Un cadavre bavard, créé par la diplomatie.

La Belgique est un bâton merdeux ; c’est là surtout ce qui crée son inviolabilité. Ne touchez pas à la Belgique!


[1] Cette censure ne sera levée qu’en 1949.

Le livre de tous les besoins

Vous avez été nombreux à nous remercier pour l’article « Un ca-cadeau indispensable« . Mais est ce par timidité, par manque de connaissance du fonctionnement d’un blog, vous préférez communiquer par mail… C’est dommage. Vos remarques fort pertinentes ne peuvent pas être partagées par des internautes qui, comme vous, « sont dans le besoin » d’informations et n’osent pas parler de ce sujet que la société moderne  a décidé d’ignorer, de mettre au placard.
Et Dieu sait que le sujet vous a passionné. Tel ou tel a avoué qu’il préférait changer d’étage lorsqu’il avait besoin de se soulager sur son lieu de travail ; tel autre nous a chaleureusement remercié pour le conseil (éteindre la lumière pour s’assurer que ce n’est pas son patron qui occupe les toilettes) : « c’est quelque chose que je ferai systématiquement maintenant. » Une mention particulière à Mr xxxx qui a proposé de modifier le titre avec ce joli slogan : « étron, boulot, po-pot« . Bravo à lui, il a gagné une brosse wc qu’il pourra retirer dans un des magasins Ikaka.
Tous ces mails sont pour nous un encouragement. Nous avons de plus en plus le sentiment de faire oeuvre de salut public, d’être au service de nos frères et soeurs épicuriens.

Aussi, c’est un plaisir de vous présenter un nouvel ouvrage indispensable : IN CACA VERITAS.
Une idée de cadeau pour la fête des pères. Imaginez vos enfants, vous offrant ce livre en chantant : « Etrons, étrons, petit patapon ». Un moment fort et je dirai même inoubliable.

cliquez sur les images pour une lecture facile

Les auteurs, deux américains, mettent les pieds dans … le plat dès l’introduction avec une belle entrée en matières :

« L’objectif premier de ce livre est de réhabiliter le caca, injustement mis au ban de la société, et aussi de décomplexer tous ses fans, qui, jusqu’à présent, n’osaient pas faire part de leur enthousiasme autour d’eux. »

Pour tout savoir sur le sous-marin, les rapides du rectum, le petit poussé, le train bloqué dans le tunnel, le m’as-tu-vu, le post-it, l’horloge intestinale, la revanche….installez vous confortablement sur votre trône. Détendez vous, laissez vous allez … Bonne lecture et bon vent.

Mona, mon petit, y’a pu de papier …Où çà ? mais…
… dans l’imprimante, voyons, quelle question !!

Ah, Tellier, du froid

tellierFils d’un industriel, Charles Tellier se destine à la recherche en laboratoire. Il se préoccupe tout d’abord de l’ammoniaque, puis de la mise au point d’un engrais. Il s’intéresse également à l’utilisation domestique de l’air comprimé. Le baron Haussmann, préfet de la Seine, conseille à Charles Tellier de se préoccuper du problème de la fabrication du froid.
Jusque là, seule la glace, recueillie pendant l’hiver à la surface des étangs et des lacs gelés, puis conservée dans les profondeurs du sol dans des caves aménagées – les glacières -, est utilisée. L’isolation de la terre permet en effet de garder pendant très longtemps (jusqu’à deux ans) ces blocs remontés à la surface aux moments des chaleurs de l’été. En 1856, Charles Tellier se met à l’œuvre : il obtient des résultats probants deux années plus tard, avec la création d’une première machine frigorifique à l’ammoniac. En 1865, il met au point un autre appareil, cette fois-ci à compression mécanique, aussitôt installé dans les usines du maître chocolatier Meunier.
A l’époque, les travaux de Louis Pasteur sur la fermentation et la conservation des produits alimentaires sont rendus publics. Ceci donne à Charles Tellier l’idée d’utiliser son invention à d’autres fins. Grâce à la réfrigération, il pense ainsi pouvoir stopper le développement des germes et la décomposition des matières organiques. A l’heure des grands voyages transatlantiques, son ambition est maintenant d’assurer à l’Europe un approvisionnement régulier en denrées alimentaires. En 1868, une « armoire à conservation » est installée sur un navire anglais en partance vers l’Argentine, le City of Rio de Janeiro. Après vingt-trois jours de traversée, la viande américaine parvient à bon port en Europe et dans un état qui permet sa consommation. L’événement est de taille, mais la guerre franco-prussienne interrompt la mise en œuvre de ses projets.

En 1874, il cherche alors à donner davantage de publicité à sa réalisation : il équipe à ses frais un petit navire à vapeur, rebaptisé « Le Frigorifique », dont les cales sont aménagées en chambre froide grâce à l’installation de machines frigorifiques fonctionnant à l’éther méthylique. Celui-ci quitte le port de Rouen, le 30 septembre 1876, avec à son bord toute une cargaison de viandes. A la suite d’une avarie, Le Frigorifique doit faire escale à Lisbonne et ce n’est qu’après cent cinq jours de traversée qu’il parvient à Buenos Aires, le 23 décembre suivant. Les denrées alimentaires venues de France sont intactes ! Avec celles-ci, un banquet est organisé peu après à bord du navire, auquel sont conviées les autorités locales.
Mais l’agriculture française est en crise. Le ministre Jules Méline en attribuera la responsabilité « à l’entrée en ligne sur les marchés d’Europe de produits grâce au développement des moyens de communication ». Touché par la baisse des revenus de la terre, le puissant lobby agrarien combat dès lors les initiatives de l’inventeur français. De plus, celui-ci doit de plus faire face aux imperfections de son système de réfrigération, son coût prohibitif notamment, le délai important pris par les temps de chargement et de déchargement. Aussi

c'est beau !!!
c'est beau !!! dessin de Reiser

Le Frigorifique, dont la rentabilité s’avère douteuse, est bientôt vendue aux enchères.

Dans les décennies qui suivent, de nombreux perfectionnements sont apportés au système inventé par Charles Tellier, en Angleterre notamment. Au tournant du siècle, plus de trois cent navires « réfrigérés » sont ainsi présents dans les ports outre-Manche.

En France, le « Père du Froid » attendra 1908 pour que son œuvre soit enfin unanimement reconnue. Dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, un Congrès international est réuni afin de saluer Charles Tellier et ses réalisations.

Charles Tellier décède à Paris en 1913, à 85 ans, ayant vécu d’une maigre pension « versée par l’Argentine » …

En France, le froid, çà conserve. Et comme souvent, chez nous, il a fallu que l’inventeur soit froid, pour qu’on reconnaisse son génie.

Votre Mona froid partout.


Elle conserve Du Barry

louis-et-du-barry
Madame du Barry et Louis XV

La  comtesse du Barry, maîtresse de Louis XV, aimait préparer pour son royal amant des mets aphrodisiaques. Ainsi, elle lui fit servir un apprêt d’œufs de vanneau, volatile réputé au sang chaud, comme le pigeon, champion infatigable du coït, selon Aristote qui dit de lui : « il copule, en une heure 83 fois…! ».

Il faut dire que ce légume avait la réputation d’être si émoustillant qu’on le déconseillait formellement aux pucelles, comme en témoigne la confession timide d’une héroïne du « Roman bourgeois » d’Antoine Furetière (1666) :
« Si quelqu’une de nous eût mangé des asperges et des artichauts, on l’aurait montrée du doigt ; mais aujourd’hui, les jeunes filles sont plus effrontées que des pages de Cour ! ».

Revenons à la du Barry. On dit qu’elle avait obtenu la recette ci-dessus auprès d’une dame qui s’y connaissait : Marguerite Gourdan, dite la Petite Comtesse. Elle tenait une maison entièrement vouée au « culte de Vénus ». Elle publia même à l’intention de ses protégées un ouvrage au titre évocateur : « Instructions pour une jeune demoiselle qui veut faire fortune avec les charmes qu’elle a reçus de la nature« . Son établissement fut fréquenté par tout le beau linge parisien. Un passage secret permettait aux nobles et gens d’Eglise de rentrer sans attirer l’attention.
A son décès, bien que sa maison ait disparu depuis plusieurs années, les chanteurs populaires firent une chansonnette aux paroles si crues que je ne publierai que la première strophe :

Nobles maquereaux et véroles,
Versailles, Paris sont affolés !
Tous prenons le deuil dès ce matin
Pour cette tant renommée catin.
Oui, Gourdan la maquerelle est morte,
Est morte comme elle avait vécu,
La pine au cul
Le corbillard est à sa porte
Escorté par trois cents putains
La pine en mains.

Et au fait, Mona, mon petit pigeon, si vous sortiez l’assiette d’asperges et d’artichauts, moi je m’occupe de déboucher le muscat…

Dents déchaussées et plus si affinité

cure-dentHonni par les dentistes, ce petit objet est omniprésent en péninsule ibérique ; tapas et olives obligent ! En Belgique, les restaurants n’en mettent plus sur les tables sous prétexte que les clients ne les remettaient pas ; au prix que çà coûte, allez, une fois !
Aux États-Unis, en 1862, un restaurant à Boston proposait des cure-dents à ses clients. Il faut dire que le propriétaire avait importé un gros stock de cure-dents d’Amérique du Sud. Pour sa promotion, il offrit le déjeuner à des étudiants de l’Université de Harvard sous réserve qu’ils demandent des cure-dents en fin de repas.
En France, qu’il soit de bois, de plastique ou en plume d’oie, son usage est circonscrit à la sphère privée. En public, une discrétion extrême est de mise. Cette activité exploratoire de fin de repas est peu ragoûtante lorsqu’elle s’effectue avec la pointe du couteau ! Excédé par les contorsions de ses contemporains, Richelieu imposât à la table royale puis à la Cour l’usage de couteaux épointés. Depuis le couteau à bout rond est de mise dans nos ménagères. Sage précaution dans un pays où, parfois, des repas de famille un peu trop
arrosés se terminent à … « couteaux tirés ».

cure-dent-gouroSi vous vous rendez en Côte d’Ivoire, Messieurs, évitez de demander à une dame un cure dents. Vous la feriez hurler de rire. En effet, depuis des millénaires, les racines d’un arbustre nommé « cure-dent Gouro » sont utilisées pour soigner les problèmes d’érection… C’est quand même plus sympa de machouiller cette racine que d’ouvrir la boîte aux cachets bleus… ; d’autant plus qu’au dire des utilisateurs, çà marche plutôt bien :

« Avec le cure-dent, on ne peut pas dormir sans toucher son épouse. » Michel sait de quoi il parle : il en a fait l’expérience : « j’ai mâché le cure-dent pour en sucer le jus. Un jus amer. J’ai commencé à ressentir les premiers effets en moins d’une heure. La situation me paraissait intenable. L’érection s’est déclenchée et a duré presque toute la journée. Une érection accompagnée d’une irrépressible envie sexuelle ».

Elle est raide celle là, non ? En voilà, une idée de cadeau ….  C’est quand même plus discret d’offrir un cure-dent  de Côte d’Ivoire que du bois bandé des Antilles.

Mona fric, c’est vous…

Humeur au cerveau

gorter-hippocrateDans un article de ce blog, fut abordé « l’alimentation durant les jours maigres » (voir  avril). A la lumière des textes sur la « théorie des humeurs », on comprend mieux le choix du poisson durant le Carême car pour les hommes du Moyen Âge, la nourriture participe de l’équilibre de l’univers.

Selon la science et la médecine antiques (théorie hippocratique) encore en vigueur jusqu’au XVII° siècle, le monde est conçu comme la combinaison de quatre éléments essentiels : l’eau, le feu, l’air et la terre. Chacun a des propriétés de chaleur et d’humidité bien définies. Ainsi, le feu est chaud et sec, mais l’eau est froide et humide …
Or l’homme est un « microcosme » qui concentre en lui-même les qualités et les éléments du monde macrocosmique.

L’élément dominant en chaque être humain permet de définir son tempérament. La femme est colérique lorsque domine l’humeur sèche et chaude, elle est sanguine lorsque s’impose l’humeur chaude et humide ; l’homme est flegmatique lorsque froid et humide dominent ou mélancolique lorsque sec ethumeurs froid l’emportent.

Les aliments sont eux aussi plus ou moins chauds et humides, secs et froids … et donc appelés à maintenir l’équilibre des humeurs. Ils peuvent même corriger les dérèglements. C’est pourquoi les médecins, qui définissent le degré d’humidité ou de chaleur des aliments, interdisent certains aliments, ou au contraire en conseillent d’autres, en fonction de l’humeur dominante de chacun. Les colériques, par exemple,  n’ont ainsi guère intérêt à abuser d’épices qui sont très chaudes et très sèches, humeurs dominantes chez eux mais au contraire à rechercher des produits frais et humides.

De même, durant le Carême, manger du poisson c’est absorber un aliment froid et humide qui refroidit notamment les pulsions et facilite l’abstinence sexuelle exigée durant cette période.

La théorie des humeurs, formulée par les médecins antiques, influencera la diététique jusqu’au XVIIe siècle au moins.

Voilà, un sujet qui met de bonne humeur. Mona, servez moi calmement un coup chaud et humide… Comment ? Ben évidement un coup de rouge.