Plus pléonasme, tu meurs !

Pléonasme : Terme ou expression qui ne fait qu’ajouter une répétition à ce qui vient d’être énoncé. (Petit Robert)
Nous employons couramment nombre de pléonasmes : « Je l’ai vu de mes yeux, entendu de mes oreilles ; descendre en bas… »


aujourdhui

Mais le pompon des pléonasmes, c’est « au jour d’aujourd’hui ».
En effet le mot aujourd’hui (adverbe ou nom) est composé de « au jour » et « hui ». Or, ce vieux mot vient du latin hodie, ce qui signifie « le jour où l’on est ».
Donc en disant aujourd’hui, on emploie déjà un pléonasme. Alors inutile de rajouter au jour devant, çà fait beaucoup… çà revient à dire : au jour du jour de ce jour. Le temps de le dire et c’est déjà du passé…

Bon Mona, tout çà m’a donné mal à la tête et séché la menteuse. Maintenant qu’il est aujourd’hui, c’est surement actuellement le moment présent de boire un coup : le Bourgogne de J.C Regnaudot 2007 fera notre bonheur… du fruit, du fruit.

1 pensée sur “Plus pléonasme, tu meurs !”

  1. Bonjour,

    « hui » provient bien du latin « ho die », ablatif circonstanciel de temps. Dès le Moyen Age, l’ablatif a naturellement modifié l’acception initiale de « ho die » devenu »hui » vers une notion du temps plus élargie, en simple opposition au passé ou au futur. C’est précisément le sens que l’on retrouve dans cet écrit de Chateaubriand : « Le peuple a le pouvoir de se choisir un gouvernement, mais il a aussi celui de changer ce gouvernement(…). Ainsi, hier une république, aujourd’hui une monarchie, et demain encore une république. »
    Chateaubriand, Essai sur les Révolutions.
    Le Moyen Age a construit le tour « au jour d’hui » non pas par renforcement pléonastique, mais par souci de préciser le présent absolu de la situation d’énonciation. « Au jour » est donc un déictique…
    Le schéma sémantique se reproduit à l’identique avec l’expression « au jour d’aujourd’hui »… Le complément déterminatif « aujourd’hui » précise un temps très étendu du présent, et certains locuteurs ont le souci de réduire cette échelle du temps.
    Il n’empêche : je vous concède bien volontiers la maladresse de cette redondance.

    Un grand plaisir que de vous lire au quotidien.

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