Au fond du trou

Hier, Lépicurien vous a livré un texte de haute volée qui m’a mise en appétit. Mais il n’a pas publié la réponse de la Sophie. Or, cette brave princesse parle un langage aussi châtié que Madame. Alors pour ceux  qui n’ont pas été choqués par ce verbe cru, je vous offre ce courrier :

Hanovre, 31 octobre 1694

« C’est un plaisant raisonnement de merde que celui que vous faites sur le sujet de chier, et il paraît bien que vous ne connaissez guère les plaisirs, puisque vous ignorez celui qu’il y a de chier ; c’est le plus grand de vos malheurs. Il faut n’avoir chié de sa vie, pour n’avoir senti le plaisir qu’il y a de chier ; car l’on peut dire que, de toutes les nécessités à quoi la nature nous a assujettis, celle de chier est la plus agréable.

On voit peu de personnes qui chient qui ne trouvent que leur étron sent bon ; la plupart des maladies ne nous viennent que par faute de chier, et les médecins ne nous guérissent qu’à force de nous faire chier, et qui mieux chie, plus tôt guérit. On peut dire même que qu’on ne mange que pour chier, et tout de même qu’on ne chie que pour manger, et si la viande fait la merde, il est vrai de dire que la merde fait la viande, puisque les cochons les plus délicats sont ceux qui mangent le plus de merde. Est-ce que dans les tables les plus délicates, la merde n’est pas servie en ragoût ? Ne fait-on pas de rôties de la merde des bécasses, des bécassines, d’alouettes et d’autres oiseaux, laquelle merde on sert à l’entremet pour réveiller l’appétit ? Les boudins, les andouilles et les saucisses, ne sont-ce pas des ragouts dans de sacs à merde ? La terre ne deviendrait-elle pas stérile si on ne chiait pas, ne produisant les mets les plus nécessaires et les plus délicats qu’à force d’étrons et de merde ? Etant encore vrai que quiconque peut chier sur son champ ne va pas chier sur celui d’autrui.

Les plus belles femmes sont celles qui chient le mieux ; celles qui ne chient pas deviennent sèches et maigres, et par conséquent laides. Les beaux teints ne s’entretiennent que par de fréquents lavements qui font chier ; c’est donc à la merde que nous avons l’obligation de la beauté. Les médecins ne font point de plus savantes dissertations que sur la merde des malades ; n’ont-ils pas fait venir des Indes une infinité de drogues qui ne servent qu’à faire de la merde ? Il entre de la merde dans les pommades ou les fards les plus exquis. Sans la merde des fouines, des civettes et des autres animaux, ne serions-nous pas privés des plus fortes et des meilleures odeurs ? Les enfants qui chient le plus dans leurs maillots sont les plus blancs et les plus potelés. La merde entre dans quantité de remèdes et particulièrement pour la brûlure.

Demeurez donc d’accord que chier est la plus belle, la plus utile et la plus agréable chose au monde. Quand vous ne chiez pas, vous vous sentez pesante, dégoûtée et de mauvaise humeur. Si vous chiez, vous devenez légère, gaie, et de bon appétit.

Manger et chier, chier et manger, ce sont des actions qui se suivent et se succèdent les unes aux autres, et l’on peut dire qu’on ne mange que pour chier, comme on ne chie que pour manger. Vous étiez de bien mauvaise humeur quand vous avez tant déclamé contre le chier ; je n’en saurais donner la raison, sinon qu’assurément, votre aiguillette s’étant nouée à deux nœuds, vous aviez chié dans vos chausses. Enfin, vous avez pris la liberté de chier partout quand l’envie vous en prend, vous n’avez d’égard pour personne ; le plaisir qu’on se procure en chiant vous chatouille si fort que, sans égard au lieu où vous vous trouvez, vous chiez dans les places publiques, vous chiez devant la porte d’autrui sans vous mettre en peine s’il le trouve bon ou non.

Et, marquez que ce plaisir est pour le chieur moins honteux que pour ceux qui le voient chier, c’est qu’en effet la commodité et le plaisir ne sont que pour le chieur. J’espère qu’à présent vous vous dédirez d’avoir voulu mettre le chier en si mauvaise odeur, et que vous demeurerez d’accord qu’on aimerait autant ne point vivre que ne point chier. »

Mona pas de gros besoins, et c’est tant mieux… Et vous ?

Si le sujet vous intéresse, je vous glisse une petite vidéo extraite d’une émission fort intéressante passée sur Arte

Bavière pour autant

La Duchesse d'Orléans "pose" à Fontainebleau

Hormis dans les chansons de salles de garde, il n’est pas de bon ton dans notre société de parler d’étron. Le sujet est tabou. Au Japon, on a même mis en place des appareils qui diffusent le son d’une chasse qu’on tire pour qu’aucun bruit suspect (et non sucepet) ne traverse la porte du lieu d’aisance. Vous dire !

Au XVIIIe siècle, il en était autrement. Parler cru, c’était parler vrai.

Charlotte-Elisabeth de Bavière, Duchesse d’Orléans, mariée au frère de Louis XIV passa sa vie à écrire des lettres aux membres de sa famille et ses amis. Cette correspondance est précieuse. Elle nous fait connaître notamment le mode de vie et les petits événements de Versailles.

Je vous propose une lettre adressée à sa tante, Sophie de Bohême, princesse-électrice de Hanovre. Dans sa correspondance, l’alimentation tient une part importante. Elle était gourmande et mangeait beaucoup (comme nombre de courtisans). Quand on a mangé, il faut dégager. Et c’est l’objet de cette missive : elle emploie le mot « chier » 26 fois. Princier, non ?

Fontainebleau, le 9 octobre 1694

« Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de saoul. Nous n’en sommes pas de même ici, où je suis obligée de garder mon étron pour le soir ; il n’y a point de frottoir aux maisons du côté de la forêt. J’ai le malheur d’en habiter une, et par conséquent le chagrin d’aller chier dehors, ce qui me fâche, parce que j’aime à chier à mon aise, et je ne chie pas à mon aise quand mon cul ne porte sur rien. Item, tout le monde nous voit chier ; il y passe des femmes, des hommes, des filles, des garçons, des abbés et des suisses ; vous voyez par là que nul plaisir sans peine, et qui si on ne chiait point, je serais à Fontainebleau comme le poisson dans l’eau.

Il est très chagrinant que mes plaisirs soient traversés par des étrons ; je voudrais que celui qui a le premier inventé de chier, ne pût chier, lui et toute sa race, qu’à coups de bâton. Comment, mordi, qu’il faille qu’on ne puisse vivre sans chier ? Soyez à table avec la meilleure compagnie du monde, qu’il vous en prenne envie de chier, il vous faut aller chier. Soyez avec une jolie fille, une femme qui vous plaise ; qu’il vous prenne envie de chier, il faut aller chier ou crever.

Ah ! maudit chier, je ne sache point plus vilaine chose que de chier. Voyez passer une jolie personne, bien mignonne, bien propre, vous vous récriez : Eh ! que cela serait joli si cela ne chiait pas ! Je le pardonne à des crocheteurs, à des soldats, aux gardes, à des porteurs de chaises, et à des gens de ce calibre-là. Mais les empereurs chient, les impératrices chient, le pape chie, les cardinaux chient, les princes chient, les archevêques et les évêques chient, les généraux d’ordre chient, les curés et les vicaires chient.

Avouez donc que le monde est rempli de vilaines gens, car enfin, on chie en l’air, on chie sur terre, on chie dans la mer, tout l’univers est rempli de chieurs et les rues de Fontainebleau  de merde, car ils font des étrons plus gros que vous, Madame. Si vous croyez baiser une belle petite bouche avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde ; tous les mets les plus délicats, les biscuits, les pâtés, les tourtes, les perdrix, les jambons,  les faisans, tout n’est que pour faire de la merde mâchée.

Bon ma petite Mona, je ne vais pas vous servir un vin de merde, lavez donc deux verres et humectez vous de ce Saint Bris 2008 de G. et H. Goisot. Ce vin  du Chablisien fait exception. On y cultive le sauvignon. Fin, minéral, gras… le pied, merde alors !

Un maréchal délogé ?

Sous le règne de Louis XV, un jeune abbé de qualité avait loué une loge à l’Opéra ; mais un maréchal de France voulut avoir cette loge, que l’abbé refusa. Le maréchal insista et s’y prit de telle manière que l’abbé fut contraint de céder à la force. Pour avoir raison de cette insulte, il attaqua le maréchal an tribunal de la connétablie[1] et demanda la permission de plaider lui-même sa cause, ce qu’il obtint. Il commença son discours par se féliciter de l’honneur qu’il avait de paraître devant une assemblée aussi illustre ; ensuite il exprima combien il était affligé d’avoir à se plaindre d’un des membres qui la composaient : mais il ajouta qu’il les croyait trop équitables pour ne pas lui faire raison de la violence qu’il avait éprouvée. Et désignant alors chaque maréchal de France par les actions mémorables qui les caractérisaient : « Ce n’est point, dit-il, M. le maréchal un tel dont j’ai à me plaindre ; ce n’est point M. le maréchal de Broglie, qui s’est si bien distingué dans les dernières guerres ; ce n’est pas M. le maréchal de Clermont-Tonnerre, qui a fait de si belles retraites, ce n’est point le maréchal de Contactes, qui a fait de si belles actions; ce n’est point M. le maréchal de Richelieu, qui a pris le Port-Mahon ; celui dont j’ai à me plaindre n’a jamais rien pris que ma loge à l’Opéra. »

Le tribunal, qui ne s’attendait point à une pareille chute, décida que l’abbé avait raison de se plaindre, et qu’il était vengé par la tournure de son plaidoyer.

Mona B… comme belle ?


[1] Juridiction, dans l’Ancien Régime, des maréchaux  de France tant au civil qu’au criminel.

Je tire sur tout ce qui bouge

Les Bourbons ont tous été passionnés par la chasse. Louis XIII avait fait construire un pavillon de chasse à quelques lieues du Louvre pour pouvoir chasser le plus longtemps possible et pouvoir se reposer sans avoir la contrainte de rejoindre Paris. Son fils, le roi Soleil, le conservera précieusement en l’agrandissant sans cesse pour en faire le Château de Versailles.

Dès leur prime enfance, les princes étaient conditionnés. Ainsi un certain Barbier rapporte que le futur Louis XV, âgé de 6 ans, avait des divertissements peu habituels : dans une vaste salle, étaient réunis un millier de moineaux, au milieu desquels on lâchait les oiseaux de la fauconnerie : le sang, les plumes tombées à terre, les cris et l’effroi des moineaux, amusaient fort le jeune prince. Agé de 13 ans, il se rendit à la Muette avec une biche qu’il avait nourrie et élevée. Il décida de la tuer. Il l’a fit éloigner, il tira et la blessa. La biche revint vers lui ; il la fit remettre au loin, et tira une seconde fois et la tua.

Sur les registres de Versailles, on relève un nombre de plus de 100 cerfs tués, chaque année, par Louis XV.

Heureusement, semble dire le chroniqueur, à l’âge de 26 ans, il se mit en chasse d’un autre gibier : les femmes. Ce changement sauva la vie à nombre de cervidés…

Mais ironie de l’histoire, on retrouve des cerfs au milieu des femmes. Madame de Pompadour, maîtresse du Roi, ayant cessé toute relation physique après quelques années, souhaitait conserver son rôle de favorite. Pour combler cette absence, fut créé avec sa complicité, le « Parc aux Cerfs« . Cette demeure toute proche du château était le logement d’un véritable harem à disposition du Roi… C’est là que Louis XV s’enticha de la du Barry.

Enfin, le 10 mai 1774 dans sa 64e année, après un règne de cinquante-neuf ans, Louis XV ne mourut pas d’un accident de chasse, mais de la petite vérole.

Pour accompagner un filet de biche, Mona, je vous propose un Cornas 2000 de Thierry Allemand. Un vin alliant puissance retenue et finesse. Chapeau bas…

Pour croquer la pomme…

OKCupid est un site de rencontres américain. En s’abonnant, les internautes sont invités à effectuer des tests pour trouver plus facilement l’âme sœur. En croisant les réponses données par les internautes aux questions relatives au nombre de partenaires avec les données cachées[1] des photos déposées sur le site, il a été possible d’étudier le comportement sexuel des utilisateurs de smartphones. Il ressort de cette étude portant sur 9785 personnes de 30 ans que les propriétaires hommes d’Android avaient déjà eu en moyenne, six partenaires sexuels, tandis que la femme moyenne en a eu 6.1. Pour les utilisateurs de BlackBerry, le nombre était de 8,1 pour les hommes et 8,8 pour les femmes. Quant aux utilisateurs d’iPhone, les partenaires sont de 10 pour les hommes et de 12,3 pour les femmes.


On peut se poser quelques questions :

  • Pourquoi les femmes de 30 ans ont-elles plus de partenaires que les hommes ?
  • Pour les détenteurs d’IPhone, est-ce la qualité de la photo qui est déterminante pour leur réussite ?
  • Un IPhone posé sur une table ou un bureau n’est-il pas le signe d’une personne branchée et appartenant à une CSP+ ?
  • L’IPhone contient-il des phéromones ? des aphrodisiaques ?

En élargissant le panel aux abonnés de 18 à 40 ans, on constate toujours un avantage aux utilisateurs d’IPhone.


Mona pas besoin de téléphone pour trouver des petits copains. Et vous ?


[1] Il est possible de savoir le type de smartphone utilisé pour la photo

Les melons de Mona

Mona vous a aidé à choisir le bon melon. Elle me dit que vous fûtes nombreux à l’avoir remerciée : les trucs qu’elle vous a donnés vous ont permis de manger de bonnes cucurbitacées sucrées (oui, c’est du genre féminin)… Et, c’est tant mieux. Merci Mona. Vous êtes parfaite comme d’habitude…

Mais je ne peux oublier que ce fruit nous est arrivé d’Italie au XVI° siècle et qu’il eut un gros succès auprès des nobles et grands bourgeois. Il est déjà connu sous le nom de Cantaloup. Ce nom fait référence à résidence d’été des papes à Cantalupo où il était abondamment cultivé.

Henri IV, Montaigne, notamment se « goinfraient » de melon. Un médecin du roi rappelait pourtant que, si c’est un des fruits les plus délicieux de l’été, parce qu’il est humectant, rafraîchissant, et facile à digérer quand on en mange modérément. Par contre, l’excès en est dangereux : il produit des vents et des coliques, suivies quelquefois de dysenteries difficiles à guérir. Mangé avec un peu de sel ou de sucre, il est plus sain, surtout pour les estomacs délicats.

Fin XVIII° siècle, Bernardin de Saint-Pierre écrit un long ouvrage sur les fruits. Il y écrit sur la taille des fruits et s’émerveille de ce que Dame Nature a prévu des grosseurs de fruits. Il y en a beaucoup qui sont taillés pour la bouche de l’homme, comme les cerises et les prunes; d’autres pour sa main, comme les poires et les pommes; d’autres, beaucoup plus gros, comme les melons, sont divisés par côtes, et semblent destinés à être mangés en famille : il y en a même aux Indes, comme le jacque[1], et chez nous la citrouille, qu’on pourrait partager avec ses voisins. La nature paraît avoir suivi les mêmes proportions dans les diverses grosseurs des fruits destinés à nourrir l’homme, que dans la grandeur des feuilles qui devaient lui donner de l’ombre dans les pays chauds ; car elle y en a taillé pour abriter une seule personne, une famille entière, et tous les habitants du même hameau.

Cet été, on m’a dit que Mona avait été peu raisonnable et avait avalé tout cru des fruits un peu gros…. Allons Mona, soyez plus sage à l’avenir. .. Quant à vous, chers lecteurs, les photos vous inviteront à la prudence. Evitez d’avaler un melon entier… Cà fait des dégâts.

Un melon trop vitre ingéré par Mona
depuis, Mona est souffrante

En attendant, buvons un Causse Marines Préambulles. Cet effervescent, méthode ancestrale de Gaillac, est très aromatique et très rafraîchissant. Un Mauzac de très grande classe et sans aucun ajout… Chapeau Bas, Patrice…


[1] Fruit du jacquier : peut être consommé cru ou en confiture

Ah, çà ? : sein

Marie-Antoinette moule un bol pour vous

Lépicurien vous a parlé de la coupe et de sa flute… avec toujours ses jeux de mots vaseux, mais je dois avouer que c’était instructif. Moi, je suis heureuse de vous présenter un objet moins usité  que la flute à Champagne mais fort recherché par les amoureux de Marie-Antoinette. Je veux parler de ses « jarres tétons »[1] ou  » jattes tétons ».

Elles auraient été moulées sur un sein de Marie-Antoinette… mais rien n’est moins  sûr. En effet nombre de textes de l’époque soulignent que la Reine était si pudique qu’elle ne prenait ses bains que vêtue d’une chemise pour se cacher de ses servantes.

chemise de Marie-Antoinette

Mais Toinette excite toujours ses admirateurs et nombre de légendes ont traversé le temps.

Revenons donc à ces bols : ils faisaient partie d’un service en porcelaine dessiné par Jean-Jacques Lagrenée et fabriqué par la manufacture de Sèvres. Il était destiné à la laiterie du Château de Rambouillet. Louis XVI avait acheté ce Domaine pour y pratiquer la chasse, sa passion. Il fit édifier pour Marie-Antoinette deux laiteries, une où l’on fabriquait du fromage et l’autre pour y déguster du lait avec les bols-seins. Une grotte artificielle permettait de conserver le lait au frais.

Le service fut dispersé durant la Révolution. Et les collectionneurs s’arrachèrent les bols. Je me demande si Lépicurien n’en a pas un…

A moins qu’il n’ait acheté une réplique réalisée par l’ancienne manufacture royale intégrée à la maison Bernardaud depuis 1986. Le fameux bol vaut un peu plus de 750€. Mais quand on aime, on ne compte pas…

Mona pas moulé de bol pour son lait ce matin, et vous ?


[1] Bol en forme de sein

La coupe est pleine de Poisson

Au sein d'une fabrique de coupes

Au début du XIX° siècle, on découvre la flute à Champagne :
« Nous ne pouvons passer ici sous silence l’heureuse innovation que ce convive aimable vient d’introduire dans la philosophie du couvert. Certaines personnes préfèrent le vin mousseux de Champagne à celui qui ne l’est pas : elles pourront boire dorénavant le premier dans des verres de dix-huit pouces de hauteur, dont la capacité favorise l’abondance de la mousse, sans offrir au palais une quantité rebutante de liquide réel. »

C’est sous la Régence que le Champagne est devenu le vin de fête que l’on connaît. Les diners fins exigeaient des mets aphrodisiaques : huîtres, truffes et Champagne… Pour ce on utilisait des coupes qui sont restées en usage dans nos familles jusqu’à ces dernières années. Si la coupe est délaissée aujourd’hui, c’est parce que sa forme évasée conserve mal l’arôme et les bulles, et le vin s’y évente rapidement. La mousse s’y forme mal et ne tient pas, le bouquet se disperse.

On dit que cette coupe fut moulée sur le sein de la Pompadour. La maîtresse de Louis XV était connue comme grande amatrice de champagne. N’aurait-elle pas dit que le « Champagne est le seul vin qui laisse la femme belle après qu’elle l’ait bu. »

Alors, Mona, si la coupe a été moulée sur le sein de Jeanne-Antoinette Poisson, épouse Le Normant d’Étiolles, marquise de Pompadour, pouvez vous me dire sur qui a été moulé la flute ?

Prenez votre temps, réfléchissez… en attendant buvons une flute de Champagne. J’ai retenu le Clos des Goisses 1999 élaboré par la maison Philipponnat. Un vin très puissant et peu dosé.

Dernières coupes moulées artisanalement

Ces femmes ont une sacrée chute de Rhin

Conrad III, empereur romain germanique (1093-1152), assiégea Weinsberg, petite ville de l’Etat du duc de Wittenberg. Ce duc, qui avait été un des opposants à l’élection de Conrad, se tint avec son épouse enfermé dans sa ville. Il en soutint le siège avec une bravoure héroïque, et ne céda qu’à la force. L’Empereur irrité voulait mettre tout à feu et à sang; cependant, lorsqu’il eut pris la place, il permit aux femmes de sortir et d’emporter ce qu’elles avaient de plus précieux. L’épouse du duc prit son mari sur ses épaules. Toutes les femmes de la ville en firent autant, et l’empereur les vit sortir ainsi chargées, la duchesse à leur tête. Il ne put résister à ce spectacle si extraordinaire, et cédant à l’admiration qu’il lui causait, il fit grâce aux hommes pour plaire à leurs femmes.

Mona pas de mari, tant mieux pour son dos …

Le couperet passa de braies

Le moment exact où elle fut sans-culotte

Moins de 2.500 personnes portent le nom d’Exbrayat en France. C’est dans le département de Haute-Loire qu’on en trouve le plus. C’est bien entendu Charles à qui on pense le plus souvent. Cet écrivain  stéphanois est auteur de plus de cent romans policiers qui ont fait la fortune des kiosques de gare… Mais je vous invite à remonter le temps. Sous la Révolution Française de 1789, on était facilement arrêté, et il fallait donner une bonne raison au tribunal révolutionnaire pour ne pas perdre la tête.

Nous sommes en 1793 en pleine terreur ; un prêtre du diocèse du Puy, l’abbé Exbrayat, est arrêté comme suspect. Il comparait devant le tribunal. Il fait observer qu’il est difficile de porter un nom plus républicain que le sien, et que de fait, il était obligatoirement excellent patriote. En effet Exbrayat, dans l’ancien idiome du pays, veut dire « débraillé, sans braie, du latin exbraccatus. Exbrayat peut donc se traduire par sans-culotte, ce qui était fort révolutionnaire. Il déclara qu’il descendait certainement d’un compagnon de Vercingétorix qui devait cet honorable surnom à sa résistance énergique contre les armées romaines.

Le président du district se contenta de cette défense et le prêtre repartit libre et avec sa tête et sa culotte…

Ma Chère Mona, je me souviens que, petit, je vidais les burettes de vin de messe en servant le Saint-Office. La quantité était bien faible. Aussi, merci de laver deux verres et je les remplis d’un vin demi-sec d’Elian Da Ros : Coucou Blanc. Ce vin du Marmandais c’est que du bonheur !