Jetez l’ancre

Concini "conseille" Marie de Médicis

Si comme moi, vous aimez les films de cape et d’épée, vous avez surement aimé « Le Capitan« . Jean Marais et Bourvil en sont les vedettes. Ils se battent contre Concini, Maréchal d’Ancre.

Ce jour, dans le cadre de nos articles culturels, je vous invite à découvrir un peu plus ce personnage antipathique du film.

Il faut dire que dans la réalité, il en fut de même. Qui était donc ce Concini ?

Ne voulant pas fatiguer vos méninges par des textes trop longs, je vous propose de survoler la vie de ce Toscan en 2 articles. Aujourd’hui, mise en bouche avec la vie de l’Italien et dans un autre papier, sa mort…

Tout commence lorsqu’Henri IV cherche une épouse. Son choix se pose sur Marie de Médicis essentiellement pour des raisons financières : il avait un million d’écus de dette auprès des Médicis. Grâce à la dote, la facture serait réduite à 400.000 écus (çà donne forcément des attraits à la promise). Marie n’arrive pas seule en Royaume de France, c’est le moins qu’on puisse dire : deux mille Italiens l’accompagnent qui, pour la plupart, viennent chercher fortune ou se faire oublier…
Au milieu de cette foule, Concino Concini. D’origine noble, il demanda très jeune sa part d’héritage qu’il croqua rapidement dans les tripots. Ruiné, il rentre à Florence. Il y vécut d’escroqueries et de « petites combines ». Aussi le mariage de Marie de Médicis était l’occasion rêvée pour aller sous d’autre cieux.  Durant le voyage, il rencontre une « sorte de naine noire, avec des yeux sinistres comme des charbons d’enfer[1]« . Mais la petite (si j’ose dire) a un avantage. Elle est la sœur de lait de Marie. Concini se dit que se marier avec Léonora Galigaï (c’est son nom), c’est se rapprocher de la future Reine de France…

Rapidement, les Concini prennent du galon au Louvre. Leonora était « dame d’atour de la Reine de Médicis. Bien qu’Henri IV n’aimât jamais ce couple trop influent sur sa femme, les Concini s’enrichirent rapidement grâce à la générosité de Marie : hôtel particulier, château à la campagne…

Mais, c’est après l’assassinat du Roi que les Concini prirent les manettes du royaume. Marie de Médicis était sous influence de sa sœur de lait qui elle-même obéissait à son mari. Les titres pleuvent : maréchal d’Ancre puis lieutenant général de la Normandie. Richelieu que Concini avait amené au gouvernement de la France disait du Maréchal d’Ancre : « II avait pour principal but d’élever sa fortune aux plus hautes dignités et pour second désir, la grandeur du roi et de l’État. »

Mais ils commirent une erreur, ils ne ménagèrent pas le futur roi Louis XIII. Pis, ils lui firent subir vexations et humiliations. Aussi, une des premières décisions du jeune roi fut de se débarrasser des Concini.

En avril 1617, c’est fait. C’est dans la cour du Louvre que cinq coups de feu abattent le Florentin. On rapporte que Louis XIII dit : « A cette heure, je suis roi ». Marie de Médicis fut exilée au château de Blois.

Pour savoir la suite, un peu de patience, mes aminches. Je ferai appel à Abel Hugo, le frère de Victor, pour vous relater les jours qui suivirent l’assistanat de Concino… Cà vaut son pesant de cacahouètes.

Mona pas pouvoir attendre longtemps, et vous ?


[1] Selon la description qu’en fait Michelet

A couper le souffle

Vous avez pu apprécier depuis longtemps le sens citoyen de ce blog. C’est dans ce cadre que je vous propose une vidéo qui présente les bons gestes à connaître en cas de malaise. Mona se tient à disposition pour vous apprendre ces gestes qui sauvent.

Oui, Mona ? Euh, non rien. Mais amenez donc deux verres. Nous allons goûter un vin blanc de Mercurey 2008 du Domaine Lorenzon. Pur, aérien, droit… un très grand vin

Vous ne parlez pas anglais, regardez : c’est suffisamment clair sans paroles…

Super Sexy CPR from Super Sexy CPR on Vimeo.

Paix de la Saint Martin

Qui est cette femme derrière la fenêtre... ?

Jeudi dernier, nous avons célébré l’armistice du11 novembre 1918. Revenons, si vous le voulez bien, sur cet évènement.

Les militaires n’ayant pas souhaité négocier, c’est un député, Matthias Erzberger, qui mena les discussions au nom de l’Allemagne, en vue de l’armistice.  Le 11 novembre à 2 h15, le général Weygand prépara les textes. Il fallait aller vite. Aussi, ce fut peu de temps avant la signature de l’armistice qu’Henri Deledicq, secrétaire du Maréchal Foch, put taper les conditions de l’arrêt des combats. Il utilisa autant de carbones que nécessaire au nombre d’exemplaires à signer. Il finit juste à temps… Ouf. Pas le temps de relire… L’armistice est signé à 5h15…

Le civil, Matthias Erzberger, « promu » président de la délégation allemande chargée de subir la  responsabilité de la signature de l’armistice entre son pays et la France représentée par l’officier de haut grade répondant au nom de Foch, lissa précautionneusement son feutre et fit bouger sa moustache d’un mouvement rapide des lèvres.

-Monsieur Erzberger, commença alors Foch.

Son regard se tourna vers sa gauche, où se tenait le général Weygand, puis vers l’amiral Wemyss à sa droite, avant de continuer.

-En tant que représentant suprême de la nation et de l’armée française, moi maréchal Foch, je déclare solennellement et officiellement l’Allemagne définitivement vaincue et à la merci des vainqueurs, incluant les alliés de la France.

À ces propos, Foch serra imperceptiblement le poing gauche sur le pommeau de son épée.

-Herr Maréchal, répondit Erzberger, en tant que représentant officiel de la nation allemande, je ne peux que m’incliner à ces propos, ainsi qu’aux clauses apposées sur ces papiers. À 11 heures, en ce matin du 11 novembre de l’année 1918, les combats cesseront définitivement sur tous les fronts d’opération.

-Cela est bien, Monsieur. Je vous salue donc.

À ces mots, Foch imité par Weygand, suivi de Wemyss ainsi que de l’officier qui l’accompagnait, se mit au garde-à-vous face à Erzberger et aux trois autres personnes l’accompagnant Les deux officiers allemands présents rendirent le salut. Tous quatre quittèrent alors le wagon.

-Mon général !

Weygand tourna la tête vers le secrétaire, Henri Deledicq, chargé de taper les feuilles marquées des conditions de l’armistice, cela en plusieurs exemplaires; il semblait peiné, ce qui surprit Foch, qui fronça les sourcils.

– Que se passe-t-il ? interrogea-t-il, perplexe,

-Le carbone a été inversé mon général, répondit Deledicq à l’adresse de Weygand, qui ouvrit des yeux ronds.

– Alors? insista Foch.

– Des exemplaires ont été tapés à l’envers, monsieur le Maréchal, fit Weygand presque gêné. Et, à moins d’utiliser un miroir, ils sont totalement indéchiffrables.

Après un court silence, Foch éclata d’un grand rire.

– Vous rendez-vous compte que les clauses d’armistice, malgré les signatures, ainsi que les tampons, sont caduques?

-Oui, général Weygand.

– Il suffira de cacher ce petit incident au Allemands, L’Histoire retiendra cet événement, c’est l’essentiel. Messieurs, ce l1 novembre 1 918 est une date importante.

-Un porto, Monsieur Deledicq ?  demanda Foch, affichant un sourire amusé,

Celui-ci haussa les épaules et accepta.

Extrait du livre de Le Loup Blanc d’Olivier-Mettetal

Il faut noter qu’aucun membre des délégations ne s’aperçut de l’erreur.

Le 11 novembre, à 10 h50, le soldat Augustin Trébuchon fut tué. Il fut le dernier mort au combat de la Grande Guerre… Dix minutes plus tard, le soldat Delaluque sonna le cessez-le-feu. La guerre était terminée.

Mona pas de fautes en tapant sans carbone ?


Froid, moi ? Jamais

L’avantage des caveaux en Bourgogne, c’est que la température est constante. On me dit qu’il fait froid. Je le crois sur parole. Mais je dois vous avouer que je n’en souffre pas. Dès le matin, 9h00, on descend sous terre. Et quand on remonte, c’est pour s’engouffrer dans la voiture et se diriger vers la prochaine cave. On a vite la sensation d’être une bête souterraine. De plus quand on sort dehors, c’est après avoir dégusté quelques flacons. Et quand je dis « quelques », c’est un euphémisme. Les vignerons que l’on visite ont un nombre de cuvées compris entre 10 et 20 qu’ils se font un plaisir de vous faire goûter sur deux millésimes au moins. Cà réchauffe ! L’accueil est toujours chaleureux. Par contre, peu de domaines ont du vin à vendre. Cette journée confirme l’adage : « à Bordeaux, on te sert peu et il y a tout à vendre et en Bourgogne, on t’offre tout à boire et il n’a rien à vendre »…
Lépicurien a été fort heureux de déguster ce midi le Vosne-Romanée du Domaine René Engel. C’est le dernier millésime vinifié par Philippe Engel. Paix à son âme. La magie du vin, c’est que même de là-haut, il continuera à nous régaler pendant longtemps.
Mona, aussi, aimé le vin de Philippe.

Rythme d’enfer

Décidément l’égalité homme/femme et employée/patron, c’est pas encore pour aujourd’hui. Je suis obligée d’écrire sur le téléphone et donc utiliser l’identité de Lépicurien. Je corrigerai dès que je trouverai un ordinateur.
C’est sur un rythme élevé pour moi que nous dégustons : pas moins de quatre domaines hier avec 10 à 15 vins par propriété ; exercice d ‘autant plus difficile que Lépicurien ne m’a pas appris à cracher.
Mais enfin, je tiens le choc. La journée s’est finie avec un dîner dégustation avec une vingtaine de grands vins dont nombre de grands Crus (Clos de Tart, Corton…).
Que du bonheur !
Mona a tout goûté et a su rester digne.

Je ne suis plus celle…

Comme toujours, Lépicurien me laisse les tâches ingrates. C’est donc moi qui vous annonce mon départ pour la Bourgogne. Lépicurien et moi, nous sommes sommes attendus  pour des dégustations non-stop… Aussi, nous préférons nous taire cette semaine. Retour le lundi 15 novembre. Par contre, sachant, mes petits loups que je vais vous manquer, je vous enverrai quelques photos de jolies bouteilles…

Lépicurien est toujours aussi discret...

Comment Léonard de Vinci…

Montage de Marcel Gotlib

Les visages peints par Léonard de Vinci fascinent. La Joconde, notamment, attire les foules et aimante les regards. De nombreuses études ont été menées pour percer le secret du Maître.

Le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France a publié, cet été, une étude qui révèle la composition et l’épaisseur de chaque couche de matière déposée par le peintre. Ainsi on comprend mieux la technique de l’artiste et on peut suivre pas à pas les couches de peintures posées sur la toile.

On apprend ainsi que Léonard pour ses glacis[1], a appliqué des couches fines de 1 à 2 micromètres pour atteindre une épaisseur totale ne dépassant pas 30 à 40 micromètres.

Ma Chère Mona, pour rendre hommage au génie toscan, je vous propose de goûter un Chianti Classico 2001 de Castello Di Ama. Ce grand vin développe des arômes de cerise. La bouche est riche mais soyeuse.


[1] La technique du glacis consiste à poser une couleur sur une autre couleur existante sur la toile de façon à obtenir un effet particulier provenant du passage de la lumière à travers cette dernière couche. L’intérêt majeur du glacis est de donner à la toile profondeur et luminosité.

C’est Maintenon ou jamais

Mona se repose dans le parc de Villarceaux

Louis de Mornay (1619-1691), était marquis de Villarceaux et Capitaine-Lieutenant des Chevau-légers de Monseigneur le Dauphin, futur Louis XIV.

Il rencontre Ninon de Lenclos, la belle qui collectionne les amants comme certains collectionnent les plaques de Champagne. On ne compte plus ceux qui se sont glissés dans son lit : elle fut d’ailleurs surnommée « Notre Dame des Amours »[1]. Mais les hommes ne restent jamais longtemps auprès d’elle, un mois tout au plus.

Avec Louis de Mornay, la passion durera trois ans (un record) et un fils nait de leurs amours : Louis.[2]

Ninon avait rencontré Françoise d’Aubigné[3], alors âgée d’à peine 16 ans. Elles deviennent amies (voire plus) et Ninon apprend l’art de l’amour à sa protégée qui épouse Scarron. Ninon invite Françoise à la rejoindre à Villarceaux. Mornay n’est pas insensible au charme de Madame Scarron.

Alors que la relation avec Ninon battait de l’aile, Louis de Mornay prit pour maîtresse une Duchesse plutôt âgée. Ninon, sachant que le Marquis espérait bien ajouter la jeune Françoise Scarron à son « tableau de chasse »…, elle écrivit à la Duchesse :

« Non, madame, ce n’est pas moi qui ai la barbarie d’éloigner Villarceaux de vous, mais un ennemi mortel de l’amour, qui sert à-la-fois à le faire naître et à le détruire, et cet ennemi cruel c’est le temps. Sans doute il est affreux que n’ayant pas encore diminué vos charmes il ait le pouvoir de les faire oublier… »

Il est difficile de savoir si le Marquis est parvenu à ses fins avec Françoise. En lisant la correspondance que cette dernière échangea avec Ninon, chacun se fera son idée ; mais toujours est-il que Mornay peignit un tableau de Madame Scarron, en Diane, fort suggestif, loin des tableaux que nous connaissons de Madame de Maintenon. Si vous voulez voir ce tableau, rendez vous donc au Château de Villarceaux[4].


Françoise d'Aubigné peinte par le Marquis de Mornay (Château de Villarceaux)

Mona pas posé en chasseresse, elle…


[1] Le jour de ses 70 ans, Ninon coucha avec l’abbé Nicolas Gédoyn.

[2] Louis, Chevalier de la Boissière sera officier dans la Marine royale. Il mourra à près de 80 ans.

[3] Françoise d’Aubigné, mariée à Scarron, puis à Louis XIV…

[4] Dans le Val d’Oise, à 40 km de Paris.