Mona’s

"Je vous attends..."

Il est des lieux mythiques. Cette adresse, au nom pourtant anglo-saxon, comme le Crazy-Horse, symbolise Paris. Cette table a vu défiler nombre de têtes couronnées, stars hollywoodiennes. Fortunes et artistes y ont festoyé depuis 1893… Je veux parler de Maxim’s.

Et pourtant, les débuts furent chaotiques. A cet emplacement, se tenait un glacier italien du nom d’Imoda. Le 14 juillet 1890, alors que la France garde en mémoire le siège de 1870 par les Prussiens, le glacier décore sa boutique de diverses oriflammes dont celui de la Prusse. Rapidement, une foule se réunit devant la boutique et la met à sac. Si j’osais, je dirais que le glacier ne se remit pas de ce bris de glace…

C’en est trop, dépité, il vend son affaire à un certain Gaillard. Ce dernier travaille dans un bar américain. Aussi pour suivre la mode, il anglicise son prénom : Maxime qui devient Maxim’s.

Mais il ne s’agit pas encore de cette célèbre enseigne inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques. C’est un simple restaurant, mais, qui est remarqué par Irma de Montigny, une superbe parisienne qui y amène ses admirateurs (et ils sont nombreux).

Sur le site de Maxim’s on rapporte une anecdote qui reflète bien ce que fut cet endroit. À la fin des années cinquante, il fallut remplacer les célèbres banquettes rouges. En les démontant, les ouvriers découvrirent une fortune glissée entre le dossier et l’assise : des louis d’or, des bagues, des diamants, des rubis … tombés des poches des élégantes qui ne se donnaient pas la peine de les ramasser. Leurs protecteurs leur en redonnaient au moins autant le lendemain matin.

Mona pas de protecteur : une place à prendre.

Je te nommerai Mona's

1 pensée sur “Mona’s”

  1. La mise à sac du glacier IMODA à eu lieu le 14 juillet 1889 (centenaire de la révolution française) et non pas en 1890. Les tables de l’établissement avaient toutes été sorties pour accueillir la clientèle et elles occupaient tout le trottoir. Un passant renversa une des tables, s’en suivit une vive discussion avec un serveur. Les passants pris à parti s’offusquèrent de ne voir aucun drapeau à la façade. Un garçon se précipita à l’intérieur pour aller chercher un drapeau afin de calmer l’attroupement, il déroula le drapeau mais c’était un drapeau italien. Interprété comme une ultime provocation d’un glacier présumé allemand (c’était en fait un luxembourgeois et l’enseigne était à son nom : HAMEREL successeur IMODA). C’est ainsi que le commerce fut mis à sac.

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