Faut bien çà Musset !

Sur les bancs de l’école, beaucoup d’entre nous ont appris des vers de Musset. Et la vie du poète nous était présentée toute lisse. Un écrivain romantique fauché à 47 ans à cause de problèmes pulmonaires…

En lisant la biographie de Gonzague Saint Bris, on découvre un écorché, ivrogne, fumeur, fréquentant assidument bordels et tripots. Un dandy qui dépense l’argent de ses parents et qui papillonne de femme en femme, se lassant de toutes ; mais écrivant de magnifiques textes d’un jet, sans ratures.

Le 12 février1852[1], Alfred de Musset est élu à l’Académie Française. Au mois de mai suivant, il fait son entrée officielle en habit vert et le soir même, il s’en va souper au Palais Royal où son ami, Arsène Houssaye l’aperçoit ainsi :
« Au dessert, grand bruit dans les escaliers. On éclaire la descente funèbrement joyeuse d’un homme ivre mort. On s’informe, c’est Alfred de Musset qui pour fêter son introduction a payé à dîner à un bordel. »

Quelques jours plus tard, Sainte-Beuve l’admoneste. Musset lui répond :
-Mais vous allez bien au bordel, vous aussi !
-Oui, mais, moi, je n’y demeure pas !

Son vice est désormais de notoriété publique, ce qui fait dire à ses collègues du Quai de Conti[2] lorsqu’il est absent de la séance hebdomadaire :
-Monsieur de Musset s’absente
-Vous voulez dire qu’il s’absinthe !

L’homme est un loup pour ses frères, n’est-il point Mona. Bon, ben, nous, on est des adultes, on pourrait p’t-être sans faire un petit. Cà, le fait est. Seulement le tout venant a été piraté par les mômes.

Mais, je vous rassure Mona, on ne va pas se lancer dans le bizarre. Je vous propose un Champagne Jacquesson Avizé Grand Cru 2000. Une explosion de fleurs, de minéralité, une bouche tout en finesse et quelle longueur en bouche.


[1] Soit cinq ans avant son décès le 2 mai 1857
[2]
Adresse de l’Académie

Faut voir

« A vos cassettes ». Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Ce « ordre » était zozoté par Jean-Christophe Averty, aux amoureux du Music Hall, sur les ondes de France Inter.

Ce soir, je vous susurre le même  conseil : « A vos cassettes ». Ne ratez pas sur Arte à 20h40 ce mardi : « Notre poison quotidien« . Après ce documentaire, vous aurez envie de vous réapproprier votre assiette. On ne peut continuer à s’empoisonner au bénéfice de quelques groupes chimiques…

Mona pas envie de rater le début, et vous ?

Cep possible

Jusqu’au XVIII° siècle, le vignoble francilien était le plus important de France avec ses 42 000 ha plantés. Le phylloxéra, l’urbanisation et la facilité d’accès aux vignobles de « meilleure qualité » (Loire, Bourgogne, Bordeaux…) eurent raison de la vigne. Après avoir fourni la cour royale, les derniers pieds furent arrachés au milieu du XX° siècle.

Depuis quelques années, on replante en Ile de France. Ce sont les vignes de Montmartre qui restent les plus connues. Mais c’est à Argenteuil, Suresnes que l’on plante.

Le vin de Suresnes eut pendant longtemps une réputation extraordinaire. Cette célébrité remonte au XVII° siècle.

Alexandre Dumas estime que cette renommée est due à une confusion : Henri IV appréciait particulièrement un vin du Vendômois issu d’un cépage du nom de Suren. Le Roi aimant, toute la Cour en but et la renommée du Suren était établie. Par contre, Louis XIII, fils d’Henri, n’eut pas le même penchant pour ce vin. Le Suren tomba dans l’oubli.

Quelques décennies plus tard, on prêta à Suresnes ce qui appartenait à Suren…

Savez vous, ma chère Mona, que le vin de Suresnes est à ce jour le seul « parisien » à être commercialisé. Dommage, je n’en ai pas sous la main. Mais je vous invite à tester un vin de Chateaumeillant. Cette petite appellation au sud de Bourges produit des vins plutôt légers mais fruités à souhait. Le Domaine du Chaillot 2008 est une invitation au printemps.

S’amuser au musée ?

Une de mes copines m’a invitée à l’accompagner en Islande.

-Et pourquoi, lui dis-je, on irait là-bas ? Ces paysages volcaniques et quasi lunaires me foutraient le bourdon. Et je ne quitte pas mon beau pays pour voir des geysers dans un climat froid. Alors ma chère, je ne viendrai pas avec toi.

-Mais non, me dit-elle, je ne vais pas pour me peler devant des jets d’eau moins hauts que celui du lac Léman. Je vais visiter un musée.

-Tu plaisantes, ma belle. A Paris, tu as le Louvre, le Musée d’Orsay…. Et toi tu vas aller en plein désert glacial pour voir des croutes que l’on trouverait dans le plus petit musée provincial de l’hexagone.

-Oui, mais à Paris, je ne connais pas de Musée du Phallus. Ah, çà t’en bouche un coin (si j’ose dire).

-Qu’est ce que, que cette plaisanterie ?

-Tout ce qu’il y a de plus sérieux. Sigurdur Hjartarson, son fondateur et directeur, y expose 209 membres et présente l’ensemble des mammifères du pays. Tu peux y voir un sexe de hamster qui mesure à peine 2 mm (loupe conseillée) et à l’opposé un sexe de cachalot qui lui s’étale sur un peu plus de 1,70 m.

-Tu me dis que les zizis de tous les mammifères sont présents. Pourtant, sauf erreur, l’homme est un mammifère, que je sache…

-T’as raison. Mais pour çà, il faudra encore attendre. Páll Arason a signé un acte notarié dans lequel il offre son « service trois-pièces » au musée et ce, après son décès. Il estimait, en signant, que sa bébête était de taille suffisante pour remplir une vitrine du musée. Mais ayant passé les 80 printemps, il constate que son membre diminue avec l’âge. Le directeur espère que néanmoins, sa famille ne s’opposera pas à la volonté de Páll. En attendant, le musée possède les testicules et le prépuce d’un homme. Mais ces pièces ne sont pas exposées. Alors tu viens ?

Mona pas parti à Reykjavik. Sa copine est trop pénis-ble…

http://fr.visiticeland.com/Aladecouvertedel%E2%80%99Islande/Unpaysadecouvrirentoutessaisons/

Nous sommes la civilisation à steack

Mona en appelle aux gloires de la France. Sauvons la cuisine française.

Décidément, depuis quelques temps, documentaires, livres sur notre restauration, nos produits alimentaires et notre cuisine. Ainsi, cette semaine, Michael Steinberger, un américain amoureux de la France, nous met en garde. Il vient d’écrire : « La Cuisine française, un chef d’œuvre en péril ». Dans une interview à l’Express, il déclare notamment :

Steinberger : Vous êtes parmi les premiers consommateurs de McDonald’s dans le monde et certaines études indiquent que la France atteindra en 2020 le même taux d’obésité que les Etats-Unis. Votre exception gastronomique se meurt et vous ne faites rien pour la sauver. Prenez l’exemple des fromages : chaque année, plusieurs variétés disparaissent dans l’indifférence. Je raconte dans mon livre une discussion passionnante avec Philippe Alléosse, l’un de vos meilleurs fromagers. Il me disait que ses clients américains, anglais ou japonais avaient l’air plus préoccupés par le sort des fromages au lait cru que les Français eux-mêmes …

L’express : Pourquoi ne pas avoir aussi mis l’accent dans votre enquête sur les bonnes nouvelles, comme le retour du bon pain?

Steinberger : Le pain est un bon exemple. Certes, il est aujourd’hui meilleur que dans les années 1960. Mais, comme l’affirme le chercheur américain Steven Kaplan, qui a d’ailleurs beaucoup contribué à ce sursaut qualitatif, il y a seulement 15 % de « bonnes » boulangeries en France. La qualité est donc devenue l’exception.

Françaises, Français, réveillez-vous, défendez votre patrimoine. Pain, fromages, vins et autres sont notre identité. Alors cocorico ! Comme le dit Steinberger : « c’est aussi pour mes enfants que je souhaite que la France reste le pays où l’on mange le mieux dans le monde. »

Manger, ok, et si en plus on peut boire un bon vin… Qu’en pensez-vous Mona ? Ben, je vois que vous avez déjà lavé deux verres. Allez, c’est ma tournée : Château Simone 2006. Ce « Palette » puissant et de belle structure fait honneur aux vins du Sud de la France. Mona, commandez en une « palette »…!!!!!

http://www.fromage-alleosse.com/

Sein plait

Les seins sont dans l'essieu

En Grèce, au cours des années 1990, un jeune couple part en voyage de noce en train. Le jeune marié insiste pour que sa mère soit du voyage.

Devant l’étonnement de sa femme, il la rassure en disant :

– Elle ne nous gênera pas. D’ailleurs, elle sera dans un autre compartiment.

Attention à la fermeture automatique des portes…

Le soir venu, le jeune homme s’excuse auprès de sa jeune épousée. Il va dire bonsoir à sa mère. Un quart d’heure plus tard, il n’est pas revenu. Inquiète, la jeune femme se dirige vers le compartiment de belle-maman. En ouvrant la porte, elle trouve son mari assis sur les genoux de sa mère, en train (si j’ose dire) de téter !

Cette histoire me rappelle une nouvelle de Guy de Maupassant, grand amateur de femmes et mammophile[1], écrite en 1884 : Idylle.  L’histoire se passe dans un train. Une femme à la poitrine généreuse voyageant seule n’avait pas donné le sein depuis la veille à son petit. Manquant de s’évanouir, elle fut bien heureuse que le jeune homme en face d’elle se proposa pour la soulager.

Mona pas de bébé, çà vous dérange ? ….


[1] Passionné par les seins de femmes. Un peu comme Lépicurien, quoi !

Femmes, je vous aime

L’année dernière, j’avais oublié votre fête, Mesdames. Heureusement, dès le lendemain, la faute était réparée. Mais si certaines suffragettes ont trouvé les illustrations peu adaptées à cette journée, l’ensemble des lecteurs a plutôt apprécié…

Cette année, je vous souhaite à toutes, mes Chères Dames, une bonne fête.

Quant à vous Messieurs, si vous êtes en manque d’idée, je vous propose deux cadeaux bien sympa et originaux.On trouve tout sur internet…


En attendant, Mona, on boit aujourd’hui à votre santé. Ce sera le Mauzac Nature du Domaine Plageoles. Un effervescent à base d’un cépage qu’on ne trouve qu’à Gaillac. Un vin rafraichissant et bien agréable au palais. Et profitez de ce jour de Mardi Gras : mangez des crêpes avec Mona.





Ma muse : bien !

Simonetta Vespucci ne vécut que 23 ans. Emportée par la tuberculose en 1476, elle laissait un amant éploré, Julien de Médicis, frère de Laurent le Magnifique. Ce dernier fut assassiné deux plus tard. Mais, si elle fut la muse de nombreux artistes, c’est Sandro Botticelli qui conserva à jamais le souvenir de la belle. Ainsi elle apparait dans des œuvres majeures du peintre et ce tant de son vivant qu’après sa mort.

Philippe Beaussant dans « Le Rendez-vous de Venise » écrit :
« Regardez tous les tableaux que Botticelli a peints au long de sa vie : toutes les femmes qui sont venues sous son pinceau, Vénus sortant toute nue et si belle de sa coquille, la Vierge à la grenade, les Vertus, les jeunes filles de Jethro, toutes se ressemblent. On dirait des sœurs. Savez-vous pourquoi? C’est parce qu’elles sont toutes une image rêvée de Simonetta. Il n’a jamais peint qu’elle, ou son souvenir. »

De même, suite à une commande des Médicis, un jeune peintre Piero di Cosimo peint son portrait de profil. Vraisemblablement posthume, elle y est représentée comme la beauté idéalisée selon les canons de l’époque.

Mona muse des poètes

Jeune veut pas vieillir

Le temps n'a pas d'emprise sur Mona

De tous temps, la femme a cherché à cacher son âge, voire a voulu se rajeunir. Ainsi au XVIIIème siècle, dans le Dictionnaire d’anecdotes d’Honoré Lacombe de Prezel dont j’ai déjà tiré quelques belles répliques, on peut lire :

Une fille se plaignait d’approcher de trente ans, quoiqu’elle en eût davantage. Consolez-vous, Mademoiselle, lui dit quelqu’un, vous vous en éloignez tous les jours.

Une autre fille, qui voulait faire la jeune à quarante ans, disait qu’elle n’en avait que vingt-cinq.
Je le sais fort bien, repartit un plaisant peu galant, car il y a quinze ans que vous me le dites !

Mona pas de complexe avec son âge. On lui dit d’ailleurs que son sourire est toujours aussi beau.

http://www.journalepicurien.com/2011/02/11/il-nest-jamais-trop-fard/

Cocu ? fier !

Bien qu’il trompât sa femme sans scrupule, le prince Louis Armand II de Bourbon-Conti était d’une jalousie maladive. Or sa femme prit un amant sans chercher à se cacher. Le prince devint violent. Rendu fou de jalousie,  il se mit à battre sa femme et l’on dut même à deux reprises appeler un chirurgien.

Terrorisée, elle s’enfuit tout d’abord chez sa mère puis dans un couvent. Conti en appela au Parlement pour tenter de récupérer sa femme.

Mais, il dut attendre neuf ans pour qu’elle accepte de reprendre le chemin du domicile conjugal.

Pour ne plus la perdre, le Prince la contraint à demeurer au Château de L’Isle-Adam, cette demeure qui fut le fief des Conti et notamment de Louis François de Bourbon-Conti dont on vient de retrouver le cercueil dans l’église de L’Isle-Adam (voir vidéo ci-dessous).

Mais revenons à Louis Armand. Sa femme à force de séduction et caresses, obtint de revenir à Paris. Et, à dater de ce jour, lorsque le prince rejoignait L’Isle-Adam, elle ne l’accompagnait pas.

Un jour au moment de partir, Conti rendit visite à sa femme et lui dit :

Ah, çà, Madame, ne me faîtes point cocu pendant que je n’y serai pas !

Allez, Monsieur, lui dit-elle, partez tranquille, je n’ai jamais envie de vous faire cocu que quand je vous vois.

Ma Chère Mona, quand on évoque les Conti, on pense à la Romanée-Conti. Mais mon budget ne me permet pas de vous offrir ce nectar. Mais si vous attrapez deux verres, je vous invite à déguster le Vosne-Romanée 2007 du domaine Mugneret-Gibourg. Deux sœurs qui font des vins d’une grande finesse et d’un fruit exquis !