Tamise money

Grosse différence entre la Grande-Bretagne…

Dans un article, Lépicurien saluait la mémoire du Comte de Sandwich dont le nom fleurit dans toutes les villes. Si les Français en ingurgitent plus d’un milliard par an en utilisant la french-baguette, les Anglais en consomment plus de 11 milliards, soit 16 par mois pour chaque sujet de sa gracieuse Majesté en comptant même les nourrissons. Bien entendu, seul le pain de mie a droit de cité au pays du fog. Ils aiment cette nourriture facile à avaler et qui peut se manger en travaillant. Ainsi, le repas de midi est réduit à moins de 20 mn, record d’Europe.

Certains magasins exposent plus de 1.000 sortes et en inventent régulièrement pour fêter telle ou telle évennement, comme récemment le Jubilé de la Queen.

D’après un sondage de 2011, le sandwich préféré des Anglais est le Ultimate de chez Marks and Spencer’s. Ce sandwich est garni de bœuf Aberdeen Angus et de chutney d’oignon rouge, mélange qui n’est pas loin de la recette du premier sandwich du célèbre Comte en 1762. Sacrés Britishs ! Tradition is tradition.

Le seul problème avec ce régime alimentaire arrosé de pas mal de bière, c’est que le Royaume Uni est le pays européen qui souffre le plus d’obésité.

Alors, Français, ne changez pas vos habitudes. Un plat le midi, fut-il un cassoulet, une raclette ou une entrecôte frites est meilleure pour la santé et pour notre goût, of course !

…et la France

Mona cuisiné des escargots et des grenouilles. Régalez vous, Frenchies ! 

Ainsi soit This…

Cuire et laver

Autrefois, nos grands-mères étaient en majorité des paysannes qui partaient au champ en laissant mijoter viande et légumes dans la marmite suspendue au dessus du feu. La viande, après plusieurs heures à petit feu, était moelleuse, tendre et digeste. Avec le progrès, le four électrique et le four micro-ondes, la cuisson s’est accélérée. Notre temps qui court toujours derrière l’horloge, a diminué le temps de cuisson en augmentant la puissance. Mais le goût est moindre et la tendresse a disparu.

Des chefs utilisent, depuis quelques années, des fours sophistiqués pour retrouver la cuisson à l’étouffée, sous vide…

Pour les amateurs que nous sommes, il n’est pas toujours aisé d’installer dans sa cuisine plusieurs fours. Heureusement, il est possible de se servir de son lave vaisselle. Hervé This, le célèbre chimiste, chantre de la cuisine moléculaire, conseille d’emmailloter viande ou poisson dans un sac plastique hermétique et de le glisser dans son lave-vaisselle en mettant un programme au plus près de 65°(60° minimum pour tuer les mauvaises bactéries) et durant 45 mn. Ce mode de cuisson permet d’obtenir un moelleux incomparable et de manière très économique : au sortir de votre vaisselle, un rôti de 1 kg aura perdu 50 grammes, contre 300 g en cuisson à température élevée. Le produit cuit de cette manière se fait en même temps que le lavage de votre vaisselle. Si le temps de cuisson est un plus long qu’avec un four traditionnel, l’avantage est que l’on n’a rien à surveiller, luxe qui autorise à prendre quelques minutes de plus et ce d’autant plus que le résultat est renversant.

Alors chiche, votre prochain repas au lave-vaisselle ?

Mona essayé. Son pavé de saumon était parfait. 

Un mot passant

Guy de Maupassant fut un grand écrivain certes, mais il avait un appétit sexuel hors du commun. Il se vantait de pouvoir accomplir jusqu’à vingt étreintes en une seule nuit.  Il fit même constater ses performances devant un huissier. Fier, il se plaisait à présenter Casanova comme un petit joueur, il le nommait d’ailleurs Monsieur six fois.
«Je voudrais avoir mille bras, mille lèvres et… mille tempéraments pour pouvoir étreindre en même temps une armée de ces êtres charmants et sans importance».
Guy de Maupassant est mort à 43 ans de la syphilis qu’il avait contractée à 27 ans…

Je vous propose un poème libertin où l’écrivain exprime sa passion des femmes qu’il aime « collectionner ». 

Désirs

Le rêve pour les uns serait d’avoir des ailes,
De monter dans l’espace en poussant de grands cris,
De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles,
Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris.

D’autres voudraient pouvoir écraser des poitrines
En refermant dessus leurs deux bras écartés ;
Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines,
Arrêter d’un seul coup les chevaux emportés.

Moi ; ce que j’aimerais, c’est la beauté charnelle :
Je voudrais être beau comme les anciens dieux,
Et qu’il restât aux cœurs une flamme éternelle
Au lointain souvenir de mon corps radieux. 

Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage,
Choisir l’une aujourd’hui, prendre l’autre demain ;
Car j’aimerais cueillir l’amour sur mon passage,
Comme on cueille des fruits en étendant la main.

Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ;
Ces arômes divers nous les rendent plus doux.
J’aimerais promener mes caresses errantes
Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux.

J’adorerais surtout les rencontres des rues,
Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard,
Les conquêtes d’une heure aussitôt disparues,
Les baisers échangés au seul gré du hasard.

Je voudrais au matin voir s’éveiller la brune
Qui vous tient étranglé dans l’étau de ses bras ;
Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas
La blonde dont le front s’argente au clair de lune.

Puis, sans un trouble au cœur, sans un regret mordant,
Partir d’un pied léger vers une autre chimère.
– Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent :
On trouverait au fond une saveur amère.

Mona, que c’est beau. Allez, je vous propose de boire un coup à la beauté féminine. Buvons un poiré authentique d’Eric Bordelet. Un cidre de poires fabuleux : on croque le fruit. Et puis à peine 4° d’alcool c’est bien pour ne pas vous saouler.

Au pays des heures mornes

Depuis le 1er juillet, les Californiens ne peuvent plus manger de foie gras. En effet, une loi de 2004 interdisant la production et la vente de ce mets divin est rentrée en application, au nom de la protection des animaux. Ce texte est soutenu par une majorité de la population. Les défenseurs des animaux parlent de supplice, de torture pour les palmipèdes.

Certes, certains élevages industriels ne donnaient pas un bel exemple de cette tradition multiséculaire, mais de là à interdire la consommation de ce plat …

Dans ce combat, les politiques et lobbying américains ont plus parlé de bêtes que d’hommes. Il faudrait rappeler à ces Américains qu’ils pourraient se soucier aussi des humains et de leur santé. Champions toute catégories de la culture et de l’élevage intensifs, les Etats-Unis, pays de contraste et d’excès, sont la patrie de Mosanto, de ses OGM, produits chimiques en tous genres, des mangeurs de veaux aux hormones et des … obèses….

Mona eu envie de foie. Dimanche, j’ai fait un joli foie gras à la santé des parlementaires californiens.    

L’heure est Graves ?

Mona part en guerre au coté de Franck Dubourdieu. Gare à vous, Saxons !

Depuis plus de vingt ans, le vignoble de Bordeaux est sous influence américaine. La finesse a souvent été reléguée au second plan pour augmenter la puissance, la concentration. Pour des raisons économiques évidentes, certains grands Châteaux, pour séduire une clientèle internationale, se sont ralliés à cette mode de vins excessifs pendant que les vignerons plus modestes continuent à produire des vins maigres, dilués et sans caractère.

Heureusement un petit nombre de viticulteurs élaborent des vins de terroir élégants et propres à vieillir.

Tel est le constat d’un grand dégustateur Bordelais, Franck Dubourdieu.

Le livre est riche : les chapitres sur le goût et l’odorat sont une mine de connaissances qui sera utile à tous les dégustateurs.

Au milieu d’un monde de brutes et de plus en plus uniforme, Franck crie, tel Saint Jean dans le désert, pour défendre la finesse dans les vins. A ses yeux, à peine 3% des domaines continuent à faire des vins répondant à cette exigence.

Engagés dans une véritable guerre économique, les vignerons bordelais, français, européens sauront-ils garder leur savoir-faire multiséculaires…

Pour que le plus grand nombre de consommateurs de vins participent activement à cette guerre, ils auront avantage à lire ce livre, synthèse de quarante années de dégustation.

Mona, je vous invite à partager avec moi un vin d’une grande finesse. Même si le millésime 2007 fut plutôt décrié par les critiques, Beauséjour Bécot 2007 (Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé) est une caresse. Quel plaisir de déguster un tel vin. Bravo à Dominique Bécot !