Je n’ai pas été marron

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Lépicurien, cet homme pour qui j’ai une admiration sans borne, cet employeur qui pourrait me demander n’importe quoi que j’exécuterais avec plaisir, cet amphitryon que tout le monde s’arrache me fit la grâce de me convier à un de ces dîners qu’il organise pour ses amis. Moi son humble et dévouée assistante, je me voyais hissée au niveau de ces prestigieux commensaux et j’étais heureuse et fière comme d’Artagnan retrouvant le collier de la Reine.
Je disais donc que je partageais les agapes d’épicuriens chevronnés et découvrais la cuisine d’un chef venu du pays du soleil levant pour glorifier la cuisine française tout en amenant cette touche de grâce qu’ont naturellement les Orientaux. Le repas fut à la hauteur de mes espérances et régala mes papilles certes mais également tout mes sens.
Puis clou de la soirée, nous nous transportâmes chez un chocolatier dont la vitrine aurait fait baver n’importe quel gourmet. En pleine nuit nous pénétrâmes dans cette boutique et découvrîmes une centaine de pralines qui attendaient preneurs. Suivant les conseils éclairés du propriétaire des lieux, nous prîmes une leçon d’histoire, de gourmandise et une ballade d’arômes subtils enserrés dans leur pellicule cacaotée. Tout l’art du chocolatier est de marier le chocolat avec la subtilité d’une feuille de menthe, de thé ou la puissance d’un fruit baigné longuement dans un alcool qui explosera dans votre bouche et vous fera grimper aux rideaux de la félicité gourmande.
Je profite de ce moment pour rendre hommage à tous ces artistes de bouche qui ne travaillent que l’éphémère et remettent chaque jour leur ouvrage sur le métier réalisant des merveilles raffinées dont après quelques instants, il ne restera plus aucune trace. Je ne parle pas de ces chefs étoilés connus du grand public qui passent autant de temps sur les plateaux de télévision que sur près de leurs fourneaux mais de ces artisans qui allument chaque matin leur cuisine et imaginent des plats qui régaleront leurs semblables. Je veux aussi saluer ces chocolatiers qui nous fourniront la touche finale d’un bon repas de fête.
Chefs, habités par une passion dévorante, vous êtes la gloire de la France. Hommage vous soit rendu. Alors Serge, Akashi, Yves, Claudio, Gilles et tous les autres, un grand merci. Continuez à enchanter nos papilles et par votre travail magnifiez les produits que de sages agriculteurs nous offrent. Sans vous resterait-il autre chose que des nourritures industrielles ? Pour que jamais, nous ne disions adieu veau, vache, cochon, couvée, nous devons éduquer le goût de cette nouvelle génération souvent attirée par les mirages de l’oncle Sam.
Que votre travail soit reconnu et apprécié à sa juste valeur par de plus en plus d’amateurs de bonne chère.
Mona pas eu de crise de foie bien qu’elle ait fondu sur nombre de pralines. Quand c’est bon, le foie ne se rebelle pas…

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