Viens Poupoule, viens

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Je n’en peux plus, mon mari m’appelle toujours «ma poule». Me comparer à ce gallinacé bête et stupide m’est insupportable.
Tel est le cri (ou plutôt le caquètement, devrai-je dire) d’Aimée Nervegrave dans la lettre qu’elle m’a adressée.  

Non, mais vous vous rendez compte, alors que le monde est en crise, vous m’envoyez des conneries pareilles. Oui, je sais ; çà peut choquer dans la bouche d’une jeune fille comme moi d’utiliser la grossièreté pour exprimer ma colère, mais, je trouve que ce surnom affectueux n’est pas dégradant. La femelle du coq n’est pas plus bête que beaucoup de mes congénères. Savez-vous que nombre de femmes sont affublées de surnoms bien pire. Vous savez le gars qui au moment de se coucher appelle sa donzelle : tu te couches, ma puce ? Et qui le lendemain matin après avoir profité de ses charmes, lui crie de la cuisine alors qu’elle paresse dans le pucier conjugal : alors tu te lèves grosse vache ? En une nuit, la compagne du jouisseur lubrique vient de prendre 300 kg dans le moral…

Et puis, Aimée Nervegrave, ces petits noms enfantins mais si attendrissants existent depuis la nuit des temps. S’il fallait vous en convaincre, lisez donc ce court extrait signé Voltaire :

Le célèbre Harvey qui, le premier, démontra la circulation sanguine, et qui était digne de découvrir le secret de la nature, crut l’avoir trouvée dans les poules. Elles pondent des œufs, il jugea que les femmes pondaient aussi. Les mauvais plaisants de dire aussitôt que c’était pour cela que les bourgeois appelaient leur femme ma poule, et que toutes les femmes étaient coquettes, parce qu’elles voulaient que les coqs les trouvassent belles. Malgré ces railleries, Harvey ne changea point de système, et il fut établi dans toute l’Europe, que nous étions pondus.

Mona pas de problème quand Lépicurien l’appelle Poupoule. 

C’est mieux que rien

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Toujours farceur, ce Lépicurien

Près d’un tiers des colonies d’abeilles aux Etats-Unis ont été décimées au cours de l’hiver 2012-2013, sans qu’une raison particulière ait pu être dégagée, selon une étude réalisée par le ministère de l’agriculture américain (USDA) et des associations professionnelles, publiée mardi 7 mai. (journal le Monde)

Depuis plusieurs années, les apiculteurs européens avaient tiré la sonnette d’alarme. Leurs abeilles étaient en train de disparaître. Ils étaient persuadés que les insecticides déversés à outrance sur les cultures en étaient la cause. Après des lustres, la Commission après un avis très négatif rendu par l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a proposé aux Etats de suspendre pour deux ans l’utilisation de ces molécules destructrices des abeilles sauvages et domestiques. Quinze Etats sur vingt-sept dont la France et l’Allemagne ont voté pour l’interdiction alors que le Royaume-Uni et la Hongrie, notamment, ont voté contre ce projet. C’est une grande victoire contre les lobbys de l’industrie chimique et de l’agro-alimentaire.

Donc le texte a été adopté. Mais, si nous devons saluer cette avancée, il ne faut pas se réjouir trop vite. Comme toujours à Bruxelles, il a fallu négocier grave et les « contre » ont obtenu un délai. Donc les produits ne seront plus vendus qu’à dater de décembre 2013 (et non juillet, comme demandé par la Commission). D’autre part, cette mesure peut être remise en cause si les industries chimiques prouvent que le Cruiser, par exemple, n’est pas la cause de la mort des abeilles.

De plus, Bayer et consorts ont déjà un nouveau produit à la disposition des agriculteurs productivistes. Il semble moins dangereux …mais, on verra avec le temps.

Combien de temps faudra-t-il à l’humanité pour comprendre qu’à force de produire toujours plus et de ne considérer la nature que comme une pompe à fric, nous creusons notre tombe.

Bon Mona, ne boudons pas notre plaisir. Je vous sers un vin bio, bien entendu, de très grande qualité : Clos des Grives 2006 du Domaine Combier. Décidément Laurent Combier nous offre un Crozes-Hermitage exceptionnel. Rien à dire, juste prendre du plaisir !

La mouche des goûts

çà m'en mouche un coin
çà m’en mouche un coin

Monique Tamaire m’a remplie d’effroi avec la lettre qu’elle m’a envoyée. Trouvant que son bonhomme est moins vaillant qu’il ne le fut et qu’il devenait fané du calcif, elle lui fait ingurgiter à son insu de la cantharidine. Quèsaco me direz-vous ? Cette molécule se trouve dans le cadavre séché puis broyé d’une famille de coléoptères. L’insecte le plus connu est la Lytta vesicatoria, communément appelée Mouche espagnole ou cantharide. Nous y voilà.

En cas d’agression, la bèbête secrète la fameuse cantharidine qui est un poison très agressif tant pour la peau que les yeux. Aussi, les prédateurs de cette petite bestiole sont rares.

Et pourtant, cette substance dangereuse est utilisée depuis la nuit des temps en pharmacopée notamment en dermatologie.   

Mais ce qui intéresse Monique, ce n’est pas l’effet de la cantharidine sur les verrues de son mari ; oh non ! Mais cette substance, depuis l’antiquité, est appréciée comme développeur de popaul. Hippocrate la préconisait, La Montespan en versait dans la nourriture de Louis XIV, le Marquis de Sade en fourrait (si j’ose dire) des bonbons.

Mais le problème ma chère Monique, c’est que c’est un poison violent qui irrite l’urètre, ce qui peut déclencher un fort développement de la personnalité d’un Julot, certes, mais en réponse à l’inflammation des muqueuses urinaires et donc une bandaison douloureuse.

Je me dois de vous avertir également qu’une erreur de dosage peut entraîner la mort. Ainsi le Marquis de Sade dut fuir après avoir fait absorber ses dragées d’Hercule à des jeunes filles qui partageaient temporairement sa couche. Prises de fortes douleurs, l’une se jeta par la fenêtre pendant que les deux autres calanchaient au milieu d’immenses souffrances.   

Vous voyez Monique Tamaire, votre voisin de plumard, en continuant à lui faire bouffer des moucherons espingouins, vous risquez de lui faire avaler son bulletin de naissance. Alors, soit vous lui réservez une place au Père Lachaise, soit vous arrêtez vos bêtises (pour rester polie). Je ne sais pas quelle mouche, vous a piquée, mais vous jouez avec sa vie au lieu de jouer avec son v…
A la vue de la photo agrafée à votre missive, je suis sure que vous avez les moyens de lui redonner une vigueur amoureuse si forte que la faïence de votre bidet paraîtra bien fragile à coté de son cornet à piston. Allez, jouez de votre physique de pin-up pour lui chauffer les turbines, et vous le verrez entretenir votre fourneau comme un mécanicien fourrait de charbon sa locomotive.

Mona pas envie de se moucher même en Espagne !

Branche pas mon congelo

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A la suite de la publication d’un article de Mona portant sur la contraception, j’ai reçu un courrier du Docteur Philippine Alamin qui me signale que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français vient de se prononcer pour que les femmes puissent congeler leurs ovocytes et les utiliser plus tard. Purée (si j’ose dire) avec cette nouvelle, il faut investir dans le congelo. Ça va monter en bourse (si j’ose dire) !

Mais pourquoi les gars et les filles trouvent génial de mettre au froid leur future progéniture ?

Là encore Philippine Alamin est à nos cotés pour répondre. Elle me dit que dans ce fameux article, nous n’avons pas assez insisté sur une donnée essentielle : nos cellules sexuelles vieillissent vite. Et aussi bien les mâles que mes dames, avec les années, sont de moins en moins fertiles. Et en larguant son liquide d’amour, le gars, il a plus de mal (si j’ose dire) à convertir sa giclée en bébé. Quand à sa dame, ses chances de grossesse  lors de son cycle sont de 25 % à 25 ans lorsqu’elle laisse monsieur tremper son biscuit et cracher au bassinet. Elles tombent à 12 % à 35 ans et 6 % à 40 ans. Après 45 ans, les chances d’allaiter son petiot sont quasi nulles. Or, chacun le sait, on a le ventre en accordéon de plus en plus tard. Les citadines diplômées se lancent souvent dans l’aventure après 30 ans bien tassés.

Décidément, la science bouleverse nos façons de faire. Bientôt, c’est pas dans votre pucier que vous mettrez en route votre mouffetard, ce sera à la Banque Nationale des Ovocytes (B.N.O.). On sortira du congel la paillette de maman, on l’arrosera de la paillette de papa prélevée à la Banque du Sperme et on  mettra le tout au chaud dans la boîte à ouvrage de madame. Et même, en se projetant dans quelques années, on pourra poursuivre la gestation dans un tiroir de l’hosto et continuer à turbiner comme si de rien n’était et se faire livrer son lardon à domicile.

Bon moi, Mona, je dois vous dire que je suis plutôt tradi et je préfère les faire à l’ancienne mes marmots. Nos enfants connaîtront-ils encore les parties de jambes en l’air ? Allez Mona, venez boire un coup. Le Château Cadet-Piola 2005 est un Grand Cru Classé de Saint-Emilion. Un vin très classique mais pas enthousiasmant. 

L’heure, c’est pas leurre

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Andrée Senfrappé m’appelle au secours. Mariés depuis dix ans, elle n’a toujours pas de polichinelle dans le tiroir. Et pourtant dit-elle, avec mon gigolo, je les ai ouvertes mes bielles plus que de raison pour accueillir son piston à coulisses. Depuis dix ans, nous organisons un frottage de lard chaque mardi, jeudi, samedi et dimanche à 22 heures pétantes. Mon Jules étant de faible constitution, je le bourre de vitamines pour qu’il tienne dignement son rôle de géniteur, c’est à dire vider complètement ses glandes de graines à bébé dans mon vase. Mais malgré la tambouille très riche en vitamine E que je lui fais ingurgiter, mon loulou a souvent la béquille qui flanche et il me dépose sa semence sur le bord du gazon. Si vous voulez son sexe devient si mou, qu’on dirait qu’il est en coton. Et il lui arrive de plus en plus souvent de rester en panne devant mon garage à zigounettes qu’a pourtant sa porte toujours grande ouverte

Bon, n’en dîtes pas plus, ma chère Andrée, ne cherchez pas. Votre homme vous l’avez vidé comme une sangsue vous bouffe le sang. Vous avez transformé votre chambre douillette en box de reproduction. Et votre inséminateur de mari, il en a plein les talons (ou l’étalon, comme ils disent au haras du Pin). C’est pas une bête, un reproducteur, un semeur à tout vent. Même s’il est ascendant taureau, vous en avez fait un bœuf de votre gigolo. Alors Andrée, de la poésie, de la tendresse, bordel !

Si vos lisiez l’étude sur les causes de dysfonction érectile parue dans Journal of Andrology, vous auriez confirmation de mes dires. Cette «pression de concevoir» que vous lui imposez en fait une machine à gicler. Et, inconsciemment son ciboulot refuse cet état de fait (fête) et son corps l’exprime en refusant de dresser son service trois pièces pour vous servir sa purée maison.

Réservez lui des surprises, variez jours et horaires ; le romantisme augmente le désir de l’homme. Achetez des corsets, de la lingerie de couleur. Et vous verrez, comme il vous labourera le sillon en retrouvant l’amour libre et bohème, hippie (houra) même, loin de la robotisation programmée que vous lui imposez.

Allez Andrée, avec ce que je vous propose, vous aurez prochainement la visite des cigognes. Si, si. Vous pourrez passer commande et vous serez livrée dans les neufs mois.

Mona pas d’ailes mais des idées pour faire venir les lardons.

Faut-il taxer les grossesses ?

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En France, depuis quelques temps on parle beaucoup de pilules. Celles de 3ème et 4ème génération seraient dangereuses pour la santé des jeunes femmes. Je n’interviendrai pas dans ce débat, n’ayant pas les connaissances sur ce sujet. Je peux juste faire remarquer qu’environ 60 % des femmes françaises âgées de 20 à 44 ans utilisent la pilule alors que le stérilet est le premier mode de contraception au niveau mondial. C’est curieux ce que les françaises aiment avaler.

Ce que je trouve choquant, c’est que c’est sur nous les femmes que repose l’essentiel de la contraception. La fameuse pilule masculine ressemble vraiment à l’Arlésienne. Mais les gars, ils acceptent éventuellement d’utiliser un K way Durex mais avaler des médoc pour assécher leurs vannes, non. Ils fouettent grave que le jour où ils auront besoin de petites graines pour ensemencer maman, leur jardinerie ne produise plus.

Et nous alors ? Vous trouvez normal qu’on encaisse tout : nausées, conséquences sur la libido, risque de cancer des boîtes à lait, d’AVC et le pire, une prise de poids. C’est bien simple, mon plat le plus consistant pour le dîner, c’est ma pilule faute de quoi je vire à l’éléphante ou à l’hippopotame. Et pendant ce temps, mon gigolo se tape un repas de roi à tel point que dans le lit, il largue des caisses si puissantes qu’on dirait une symphonie de Pethovent pour instruments à vents et corps de chasse.

C’est pas juste. J’en ai marre d’avaler mes Weight Watchers. Je veux pouvoir m’envoyer une bonne potée avant de pieuter. C’est bien simple, ça habite mes rêves, ça devient un cauchemar…

Aussi, j’ai pensé à un truc. Tout d’abord, soyons claire, dans le pageot, je ne suis pas partisante de retirer la table au moment du dessert et de le faire cracher hors du bénitier pour éviter d’absorber la pilule ou pis de faire la grève du sacrifice à Vénus. En effet, non seulement, le gars, il a envie de changer de cantine et de cantinière, mais mon minou, lui aussi il crie famine.

Alors la solution me direz-vous ? Si les gars vidaient leurs burettes dans des tubes et qu’on congelait leur sauce, on pourrait s’en servir uniquement lorsqu’on voudrait un chiard ou une gamine. Pour pouvoir s’amuser sans risquer un polichinelle à chaque voyage, il faudra que le mec passe sur le billard pour qu’on arrête sa fabrique à bouillon génératif. Je sais c’est radical. Mais, quel pied pour nous ; plus d’obligation médicamenteuse ! Et puis cette solution offre des avantages. Si le gars dépose sur son compte à la banque du sperme durant ses jeunes années, il livrera une liqueur d’amour de première pression et refourguera quelques années plus tard à son têtard, un héritage génétique de top niveau. Car vous n’êtes pas s’en savoir, Messieurs que votre béchamel à bébés se dégrade avec les ans.

Bon, je mesure quand même un danger, c’est la panne durable de congelo ou que les paillettes fondent par mégarde dans l’apéritif dominical. Mais en ouvrant plusieurs comptes en plus de la production gardée à la maison, çà diminue le risque.

Mona des idées alors que Lépicurien, lui, il voudrait lui montrer son petit derrick. 

Faut cracher son venin

Je reçois tellement de lettres de mâles qui se plaignent d’un manque de « rapports » avec leur compagne que je ne peux répondre à l’un de vous en particulier. Au milieu de ces nombreux courriers, j’ai sélectionné ceux qui y vont de leur citation :

  • Les liaisons commencent dans le champagne et finissent dans la camomille (Valéry Labbaud)
  • Ne pourrait-on point découvrir l’art de se faire aimer de sa femme ? (La Bruyère)
  • Les femmes sont faites pour être mariées et les hommes pour être célibataires. De là vient tout le mal (Sacha Guitry)
  • Le mariage… c’est la plus triste façon de se mettre au lit (Gaston de Caillavet)
  • L’amour, c’est comme le potage : les premières cuillerées sont trop chaudes, les dernières sont trop froides (Jeanne Moreau)

D’autres emploient des expressions consacrées :

  • Je me la mets sur l’oreille et je la fumerai plus tard
  • Je dors le plus souvent sur la béquille
  • Je dois vous dire que je ronfle trop souvent à l’auberge du cul tourné
  • Quand ma femme se rapproche de moi dans le lit, c’est au mieux pour que je lui réchauffe les pieds.

Alors, c’est vrai que, généralement, nous, mes petites chattes, nous n’avons pas les mêmes besoins que vous messieurs et une galipette de temps à autre suffit à notre bonheur ; alors que vous, mes chéris, vous seriez plutôt pour une séance de rodéo quotidienne au minimum.

Résultat, il y en a qui font la gueule à leur bergère, d’autres qui se tirent sur l’élastique, d’autres qui vont voir si la femme de leur voisin est plus réceptive ou plus gourmande. Mais, pourquoi ne pas montrer à votre voisine de plumard, les nombreux avantages que la pratique régulière de la gymnastique en chambre peut vous apporter à tous les deux ? Pourquoi ne pas lui expliquer que si sa tirelire ne la travaille pas trop, elle pourrait s’intéresser à votre sucre d’orge pour sa santé et la vôtre ?

Si vous avez besoin d’une révision, j’ai plaisir à vous rappeler que la grande secousse nuptiale n’offre que des avantages. Ouvrez vos mirettes et lisez plutôt (ou Mickey) :

  • Faire la bête à deux dos, c’est un anti-stress naturel qui vous apporte bonne humeur et diminue le stress et donc rapproche les couples.
  • Plus fort : votre système immunitaire sortira renforcé d’une partie de cabriole et vous aidera à lutter contre les infections qui vous guettent.
  • Si en plus, vous lui dîtes que c’est bon pour son régime ; qu’amener le petit au cirque brûle 200 calories ce qui lui permettra d’économiser une séance d’aérobic. En faisant coulisser l’andouillette trois fois par semaine, vous pourrez perdre jusqu’à 2,5 kg par an. Ouah, génial ! Fini le régime, vivent les parties de jambes en l’air !
  • Et puis, pensez à votre gigolo ; des études ont montré que des hommes ayant deux rapports sexuels par semaine sont moins sujets aux accidents cardiaques que ceux qui pratiquent la chose moins souvent. Comme dirait l’autre il vaut mieux monter que ponter, non ?
  • Et l’argument final : jouer régulièrement de la flûte à un trou aide à maintenir votre peau souple, conserve la vivacité de votre cerveau ; en un mot la rencontre du trombone à coulisses de Papa vous conserve plus jeune et vous protège d’Alzheimer.

Alors, vous voyez ce qu’il vous reste à faire, mes petits chéris, laissez cette page ouverte sur votre ordi. Maman, à un moment ou un autre, devrait tomber dessus. Et votre vie (et votre vis) va changer grâce à Tata Mona.

Mona une peau de bébé, un QI à faire pâlir un académicien et une taille de guêpe…

Les lésions dangereuses

Le 23 novembre dernier, je répondais au courrier d’Alain Puissant et je pensais le problème réglé. Pour ceux qui auront la flemme de relire cet article, je vous fais un bref résumé. Alain a un mal fou à rester au garde à vous devant Madame ; son doigt du milieu est rarement dur comme un os, si vous voyez ce que je veux dire. Pour pallier à la faiblesse de son gourdin, je lui ai conseillé de se faire des tisanes de racine de salsepareille chaque jour. Mais ce traitement schtroumpfien n’a pas répondu à mon attente ni à la sienne car de tente, il n’a pu monter. Le pauvre a son zizi-panpan qui est toujours aussi mou qu’un vieux chewing-gum mâché longuement par une mère maquerelle édentée. Vous voyez le triste spectacle ?

Vous me connaissez ; je vous aime trop pour vous laisser dans la gêne. Alors Alain Puissant, je ne lâcherai rien (si j’ose dire) avant que ton arbalète décoche des flèches d’amour comme s’il en pleuvait. 

Et, comme je suis pas toubib, j’ai consulté. Et des savants de Marseille, j’en ai rencontrés. Chacun avait son avis : les origines du mâle mal sont complexes et mériteraient des examens approfondis. Ouais, d’accord, les docs, c’est sympa, mais Alain, il veut plus attendre. Il aimerait échanger tout de suite l’anchois rance qu’il a entre les guiboles contre un bel os de gigot dans son slip kangourou.

Mais, une étude récente a attiré mon attention. A la suite de quoi, je me suis rendue chez mon dentiste, Adam de Lait. Il m’a incitée à rencontrer Alain pour immortaliser sur pellicule ses ratiches. Sitôt dit, sitôt fait (mais je vous préviens, c’est tout à fait exceptionnel. Alors, ne rêvez pas, vous ne verrez pas Mona débarquer dans votre gourbi pour vous palper, bande de dégoutants). Alain Puissant m’attendait dans sa chambre et quand je lui dis que j’étais là pour l’examiner, le pauvret baissa tristement son falzar et s’apprêtait à me présenter sa chipolata et ses valseuses.

-Mon ami, que faîtes-vous ? lui dis-je. Ce sont vos dominos que je suis venue inspecter. Alors remontez moi (si j’ose dire) çà et ouvrez plutôt votre claque-merde (tiré des Tontons Flingueurs). Je sentis (c’est vrai qu’il refoulait du goulot, Alain) que mon interlocuteur, lecteur et patient d’un instant était pour le moins surpris. Mais Coco, c’est la vue de ton râtelier qui me donnera des indications précieuses sur l’état de ton chauve à col roulé. Je pris des photos de ses crocs que je portais prestement chez Adam de Lait. En voyant les clichés, il jura, pesta et dit qu’il n’avait jamais vu un tel délabrement et se proposait de refaire à prix coutant le pavement complet d’Alain Puissant.

Or que dit l’étude que je vous ai invités à lire ? (mais je vous connais bande de paresseux, vous êtes habitués à ce que Tata Mona vous mâche le boulot) :  

53% des hommes souffrant de problèmes d’élévation du chapiteau de calbute ont une inflammation des gencives due à des problèmes de ratiches.  

Pour Alain Puissant, le problème est réglé. Mon dentiste lui a refait entièrement la devanture et aujourd’hui, il lève les couleurs aussi vite et aussi haut qu’un légionnaire ne les grimpe au mât. Dans son slibard de marque bandalaise, sa chipolata est devenue une matraque de compétition. Un grand merci à mon arracheur de dents.

Alors toi !… plutôt, vous qui n’avez jamais osé m’écrire alors que votre tige est aussi défraichie qu’une une salade sur un étal en plein cagnard, foncez chez votre estourbisseur de clous de girofle et faîtes une révision générale de votre soupirail à sottises. Et peut-être que votre popaul retrouvera une vivacité, une raideur qui fera tomber maman à la renverse.

Mona pas besoin des services d’un arracheur de dents. Son sourire est une légende à lui tout seul.  

Bonne année, bonne santé

De retour après la trève des confiseurs. Mais laissons sans tarder la parole aux Frères Ennemis qui, à leur manière présentaient leurs vœux : 

– Oh, dites donc, vous avez la mine défaite!
– Forcément, c’est le jour de l’an.
– Vous avez des ennuis ?
– Oui, avec ma bonne.
– Qu’est-ce qu’elle a ?
– Elle est courte.
– Elle est courte ?
– Oui, courte mais bonne. Ha ! ha ! ha !
– C’est amusant.
– En fait, je n’ai pas tellement le cœur à plaisanter.
– Pourquoi ?
– Parce que ma bonne n’a pas de nez.
– Elle est née sans nez ?
-Qui vous a dit qu’elle était sans nez ?
– Vous. Vous m’avez dit qu’elle n’avait pas de nez.
– Si. Elle a un nez.
– Elle a un nez ou elle n’a pas de nez? Faudrait savoir!
– Elle a un nez, mais elle n’a pas de flair.
– Fallait engager un cocker, ou un détective privé.
– Non, je veux dire qu’elle n’a pas d’odorat!
– Le principal, c’est qu’elle respire.
– Ca, pour respirer, elle a ce qu’il faut : quand elle se mouche on se croirait au Havre pendant le départ du «France».
– Et avec un nez pareil, elle n’a pas de nez ?
– Pas du tout. Quand elle fait la cuisine, on va manger au restaurant.
– Pourquoi?
– Parce que la viande carbonisée, les pommes de terre brûlées et la tarte à la houille, c’est comme tout, on s’en lasse !
– Ma bonne à moi, c’est une Anglaise.
– Elle est bien ?
– Oui. Pour ceux qui aiment le duc et la duchesse de Windsor.
– Elle ressemble à la duchesse de Windsor ?
– Non, plutôt au Duc.
– Et quelle est sa spécialité ?
– Le thé.
– C’est bon, le thé.
– Oui, mais elle, elle ne fait que ça.
– Comment, que ça ?
– Oui, quand vous lui demandez si elle a fait les lits, elle vous répond: «non, mais j’ai fait du thé».
– Ah, bon.
– Si vous lui demandez à boire, elle vous fait du thé; si vous lui demandez de faire les courses, elle achète du thé; si vous lui demandez de faire couler un bain, elle met du thé dans le fond de la baignoire; et si par malheur vous lui parlez de saleté, elle part en claquant la porte !
– Ça devient une religion.
– Pensez-vous, elle est athée !
– Eh bien, nous ne sommes pas gâtés avec nos bonnes !
– Oui, une qui n’a pas de nez et une qui ne vit que pour le thé !
– On ferait bien d’en changer.
– Vous avez raison et en la circonstance, au seuil du nouvel an, je vous souhaite une bonne à nez !
– Et moi, je vous souhaite une bonne sans thé !

Mona, vous qui êtes une collaboratrice si précieuse, je porte un toast à votre beauté, compétence et tout et tout. Ce Bollinger Grande Année 2002 me fait rêver. Je vous vois, Mona, comme une James Bond Girl et je serais votre héros. Bon ben, oui, on peut rêver. C’est pas tous les jours Noël, enfin je veux dire le 1er de l’an. Décidément, vous me faîtes perdre la tête.