Les princes des vignes

Mona est décidément partout

Leur première BD : « Robert Parker, les sept péchés capiteux » a été vendue à plus de 20.000 exemplaires même si le sujet n’est pas « grand public ». Benoist Simmat et Philippe Bercovici récidivent avec : « Les Caves du CAC 40, les dix commandements du vin« . Ils relatent l’intérêt de nos grands capitaines d’entreprises, François Pinault, Bernard Arnauld, Martin Bouygues, pour les grands vignobles de Bordeaux. Ces hommes se sont portés acquéreurs du Château Latour (1er Cru Classé de Pauillac), Château d’Yquem (1er Cru Exceptionnel de Sauternes), Château Cheval Blanc (1er Grand Cru Classé A de Saint Emilion) et Château Montrose (2ème Cru Classé de Saint-Estèphe).
Comme pour le premier tome, une documentation fournie, de l’humour tant dans les textes que les dessins.
Un bon moment avec ces financiers qui ont compris avant tout le monde que les grands vins, ce n’est plus du vin…

Si comme nous, vous ne pouvez que regarder les étiquettes de ces Châteaux mythiques, faîtes un tour sur leur magnifiques sites.

Bon, ma chère Mona, comme nous n’avons plus les moyens de boire ces flacons, je vous invite à quitter Bordeaux pour déguster le Beaujolais Villages 2009 de Jean-Charles Pivot. A ce prix là, c’est un régal fruité et épicé.

 

Un mot…,pas cent

Il y a quelques jours, je vous présentais Alfred de Musset sous un jour que l’on ne trouve pas dans les livres scolaires. Aujourd’hui, je vous propose la lecture d’un texte court de Guy de Maupassant. Cette farce devrait rappeler de bons souvenirs à quelques uns d’entre nous :

La farce que je veux dire date de ma première jeunesse. J’avais quinze ans, et je venais passer chaque vacance chez mes parents, toujours dans un château, toujours en Picardie.
Nous avions souvent en visite une vieille dame d’Amiens, insupportable, prêcheuse, hargneuse, grondeuse, mauvaise et vindicative. Elle m’avait pris en haine, je ne sais pourquoi, et elle ne cessait de rapporter contre moi, tournant en mal mes moindres paroles et mes moindres actions. Oh ! la vieille chipie ! Elle s’appelait Mme Dufour, portait une perruque du plus beau noir, bien qu’elle fût âgée d’au moins soixante ans, et posait là-dessus des petits bonnets ridicules à rubans roses. On la respectait parce qu’elle était riche. Moi, je la détestais du fond du cœur et je résolus de me venger de ses mauvais procédés.
Je venais de terminer ma classe de seconde et j’avais été frappé particulièrement, dans le cours de chimie, par les propriétés d’un corps qui s’appelle le phosphure de calcium, et qui, jeté dans l’eau, s’enflamme, détone et dégage des couronnes de vapeur blanche d’une odeur infecte. J’avais chipé, pour m’amuser pendant les vacances, quelques poignées de cette matière assez semblable à l’œil à ce qu’on nomme communément du cristau.

J’avais un cousin du même âge que moi. Je lui communiquai mon projet. Il fut effrayé de mon audace.
Donc, un soir, pendant que toute la famille se tenait encore au salon, je pénétrai furtivement dans la chambre de Mme Dufour, et je m’emparai (pardon, mesdames) d’un récipient de forme ronde qu’on cache ordinairement non loin de la tête du lit. Je m’assurai qu’il était parfaitement sec et je déposai dans le fond une poignée, une grosse poignée, de phosphure de calcium.

Puis j’allai me cacher dans le grenier, attendant l’heure. Bientôt un bruit de voix et de pas m’annonça qu’on montait dans les appartements ; puis le silence se fit. Alors, je descendis nu-pieds, retenant mon souffle, et j’allai placer mon œil à la serrure de mon ennemie.

Elle rangeait avec soin ses petites affaires. Puis elle ôta peu à peu ses hardes, endossa un grand peignoir blanc qui semblait collé sur ses os. Elle prit un verre, l’emplit d’eau, et enfonçant une main dans sa bouche comme si elle eût voulu s’arracher la langue, elle en fit sortir quelque chose de rose et blanc, qu’elle déposa aussitôt dans l’eau. J’eus peur comme si je venais d’assister à quelque mystère honteux et terrible. Ce n’était que son râtelier. Puis elle enleva sa perruque brune et apparut avec un petit crâne poudré de quelques cheveux blancs, si comique que je faillis, cette fois, éclater de rire derrière la porte. Puis elle fit sa prière, se releva, s’approcha de mon instrument de vengeance, le déposa par terre au milieu de la chambre, et se baissant, le recouvrit entièrement de son peignoir. J’attendais, le cœur palpitant. Elle était tranquille, contente, heureuse. J’attendais… heureux aussi, moi, comme on l’est quand on se venge.

J’entendis d’abord un très léger bruit, un clapotement, puis aussitôt une série de détonations sourdes comme une fusillade lointaine.
Il se passa, en une seconde, sur le visage de Mme Dufour, quelque chose d’affreux et de surprenant. Ses yeux s’ouvrirent, se fermèrent, se rouvrirent, puis elle se leva tout à coup avec une souplesse dont je ne l’aurais pas crue capable, et elle regarda…
L’objet blanc crépitait, détonait, plein de flammes rapides et flottantes comme le feu grégeois des anciens. Et une fumée épaisse s’en élevait, montant vers le plafond, une fumée mystérieuse, effrayante comme un sortilège.
Que dut-elle penser, la pauvre femme ? Crut-elle à une ruse du diable ? A une maladie épouvantable ? Crut-elle que ce feu, sorti d’elle, allait lui ronger les entrailles, jaillir comme d’une gueule de volcan ou la faire éclater comme un canon trop chargé ?
Elle demeurait debout, folle d’épouvante, le regard tendu sur le phénomène. Puis tout à coup elle poussa un cri comme je n’en ai jamais entendu et s’abattit sur le dos. Je me sauvai et je m’enfonçai dans mon lit et je fermai les yeux avec force comme pour me prouver à moi-même que je n’avais rien fait, rien vu, que je n’avais pas quitté ma chambre.

Je me disais : « Elle est morte ! Je l’ai tuée ! » Et j’écoutais anxieusement les rumeurs de la maison.
On allait ; on venait ; on parlait ; puis, j’entendis qu’on riait ; puis, je reçus une pluie de calottes envoyées par la main paternelle.
Le lendemain Mme Dufour était fort pâle. Elle buvait de l’eau à tout moment. Peut-être, malgré les assurances du médecin, essayait-elle d’éteindre l’incendie qu’elle croyait enfermé dans son flanc. Depuis ce jour, quand on parle devant elle de maladie, elle pousse un profond soupir, et murmure : « Oh ! Madame, si vous saviez ! Il y a des maladies si singulières… »
Elle n’en dit jamais davantage.

Bon Mona, je dois vous avouer que j’ai bien ri avec cette farce et que çà m’a remémoré des souvenirs d’enfance ! Bon trêve de mélancolie. Vite sortez deux verres : la Syrah 2008 de Jean Michel Gerin est une explosion (si j’ose dire) de fruits. Quelle gourmandise !

 

rêve

A cheval sur mon bidet

C’était, il y a 25 ans, une chanteuse, Rika Zaraï, faisait un carton en vendant à plus d’un million d’exemplaires un livre de médecine naturelle basée sur les plantes. Elle y encourageait notamment le bain de siège dans l’eau froide qui pris chaque matin guérirait en autres de la déprime.

La chanteuse aussi médecin que je suis spécialiste en tricot, avait pompé les dits conseils dans des publications anciennes.

Le hasard de mes lectures m’a fait découvrir un ouvrage du début du XX° siècle écrit par le Docteur Narodetzki  : la Médecine Végétale Illustrée.

Parmi, les conseils prodigués : lorsqu’une femme est nymphomane, lui  administrer des bains de siège froids et … lui faire contracter un mariage au plus vite (dans le texte).

Mais le brave médecin ne précise rien sur la santé du quidam. Je pense, personnellement, que ce futur marié devrait être doté d’une forte constitution pour satisfaire sa future moitié et espérer une certaine fidélité à la suite d’un tel « compromis » (autrement dit, fiancée)…


Mona pas froid aux yeux ni ailleurs … d’ailleurs…

Faut bien çà Musset !

Sur les bancs de l’école, beaucoup d’entre nous ont appris des vers de Musset. Et la vie du poète nous était présentée toute lisse. Un écrivain romantique fauché à 47 ans à cause de problèmes pulmonaires…

En lisant la biographie de Gonzague Saint Bris, on découvre un écorché, ivrogne, fumeur, fréquentant assidument bordels et tripots. Un dandy qui dépense l’argent de ses parents et qui papillonne de femme en femme, se lassant de toutes ; mais écrivant de magnifiques textes d’un jet, sans ratures.

Le 12 février1852[1], Alfred de Musset est élu à l’Académie Française. Au mois de mai suivant, il fait son entrée officielle en habit vert et le soir même, il s’en va souper au Palais Royal où son ami, Arsène Houssaye l’aperçoit ainsi :
« Au dessert, grand bruit dans les escaliers. On éclaire la descente funèbrement joyeuse d’un homme ivre mort. On s’informe, c’est Alfred de Musset qui pour fêter son introduction a payé à dîner à un bordel. »

Quelques jours plus tard, Sainte-Beuve l’admoneste. Musset lui répond :
-Mais vous allez bien au bordel, vous aussi !
-Oui, mais, moi, je n’y demeure pas !

Son vice est désormais de notoriété publique, ce qui fait dire à ses collègues du Quai de Conti[2] lorsqu’il est absent de la séance hebdomadaire :
-Monsieur de Musset s’absente
-Vous voulez dire qu’il s’absinthe !

L’homme est un loup pour ses frères, n’est-il point Mona. Bon, ben, nous, on est des adultes, on pourrait p’t-être sans faire un petit. Cà, le fait est. Seulement le tout venant a été piraté par les mômes.

Mais, je vous rassure Mona, on ne va pas se lancer dans le bizarre. Je vous propose un Champagne Jacquesson Avizé Grand Cru 2000. Une explosion de fleurs, de minéralité, une bouche tout en finesse et quelle longueur en bouche.


[1] Soit cinq ans avant son décès le 2 mai 1857
[2]
Adresse de l’Académie

Nous sommes la civilisation à steack

Mona en appelle aux gloires de la France. Sauvons la cuisine française.

Décidément, depuis quelques temps, documentaires, livres sur notre restauration, nos produits alimentaires et notre cuisine. Ainsi, cette semaine, Michael Steinberger, un américain amoureux de la France, nous met en garde. Il vient d’écrire : « La Cuisine française, un chef d’œuvre en péril ». Dans une interview à l’Express, il déclare notamment :

Steinberger : Vous êtes parmi les premiers consommateurs de McDonald’s dans le monde et certaines études indiquent que la France atteindra en 2020 le même taux d’obésité que les Etats-Unis. Votre exception gastronomique se meurt et vous ne faites rien pour la sauver. Prenez l’exemple des fromages : chaque année, plusieurs variétés disparaissent dans l’indifférence. Je raconte dans mon livre une discussion passionnante avec Philippe Alléosse, l’un de vos meilleurs fromagers. Il me disait que ses clients américains, anglais ou japonais avaient l’air plus préoccupés par le sort des fromages au lait cru que les Français eux-mêmes …

L’express : Pourquoi ne pas avoir aussi mis l’accent dans votre enquête sur les bonnes nouvelles, comme le retour du bon pain?

Steinberger : Le pain est un bon exemple. Certes, il est aujourd’hui meilleur que dans les années 1960. Mais, comme l’affirme le chercheur américain Steven Kaplan, qui a d’ailleurs beaucoup contribué à ce sursaut qualitatif, il y a seulement 15 % de « bonnes » boulangeries en France. La qualité est donc devenue l’exception.

Françaises, Français, réveillez-vous, défendez votre patrimoine. Pain, fromages, vins et autres sont notre identité. Alors cocorico ! Comme le dit Steinberger : « c’est aussi pour mes enfants que je souhaite que la France reste le pays où l’on mange le mieux dans le monde. »

Manger, ok, et si en plus on peut boire un bon vin… Qu’en pensez-vous Mona ? Ben, je vois que vous avez déjà lavé deux verres. Allez, c’est ma tournée : Château Simone 2006. Ce « Palette » puissant et de belle structure fait honneur aux vins du Sud de la France. Mona, commandez en une « palette »…!!!!!

http://www.fromage-alleosse.com/

Monsieur Marielle

Jean-Pierre Marielle fait partie de ces acteurs qui semblent incarner le Français, gaulois, gourmand, jouisseur, excessif, soupe au lait… Dans « Le grand n’importe quoi », il se livre un peu, avec nonchalance, revendiquant le droit à la paresse. Certes, ce livre ne fera pas date dans l’histoire de la littérature ou des mémoires, mais c’est l’occasion de lever un coin du rideau. J’y ai relevé cette définition :

NAVET(S)
Il m’est arrivé de me laisser un peu aller et de tourner des idioties, souvent des rôles de sauteurs de canapé, de dragueurs de troisième division. Curieusement, quand il s’agissait de théâtre et de télévision, j’ai fait preuve de plus de discernement, je crois. (On trouverait bien quelques exceptions.)
Mais ce n’est pas si grave: lorsqu’on tourne un navet, on pense à la viande que l’on pourra acheter avec le cachet. Et ça passe bien, je n’ai pas l’estomac délicat.

Allez, Monsieur Marielle, nous levons, Mona et moi, notre verre à votre santé et à la mémoire de Jean Carmet : ce sera un Bourgueil, évidemment. Le Pied de la Butte 2007 de Jacky Blot est un vin de gourmand, tout sur le fruit.

Catalogne de la redoute

Bon appétit

Dans un article précédent, je vous ai présenté la cuisine moléculaire. J’y faisais référence à un ouvrage fort intéressant de Jorg Zipprick. Ce dernier a écrit « Les dessous peu appétissants de la cuisine moléculaire« . Si vous avez quelques instants, lisez donc cet extrait de son ouvrage. Edifiant, appétissant !

La «nouvelle cuisine espagnole», la « cuisine d’avant-garde » ou la « cuisine techno-émotionnelle » n’a rien de nouveau ni d’espagnol. Elle utilise les éléments clés des plats cuisinés bon marché que l’on trouve dans les rayons des supermarchés du monde entier.
Elle ne peut rien sans additifs. Sans additifs, point de spirale d’huile d’olive, ni de ravioles sphériques ou autres ambres de cèpes.La plupart des additifs utilisés en cuisine moléculaire sont des hydrocolloïdes. Ce sont des substances fort utiles qu’on connaît de notre vie quotidienne: sans hydrocolloïdes, point de pansement nouvelle génération (« cicatrisation rapide ») ni de ketchup, crème fraîche, poudre à gâteau, glace, shampoings, dentifrices et cires à chaussures à texture « agréable ». On emploie par exemple la méthylcellulose (E461) dans le traitement de la constipation et des hémorroïdes, mais aussi comme lubrifiant, comme additif au mortier ou à la colle à papier peint, et même au cinéma où l’on s’en sert pour les effets spéciaux (bave de monstres) ou comme liquide corporel masculin dans les films pour adultes.
Si les hydrocolloïdes sont fort utiles pour de nombreuses industries, que font-ils sur nos assiettes? Certes, l’industrie alimentaire est sous pression de coûts, elle doit produire de la nourriture pas chère qui doit se conserver longtemps sans perdre en goût ou en texture. Mais pour des plats frais, préparés derrière vous, dans une cuisine de restaurant? J’allais oublier: ces hydrocolloïdes sont très bon marché, ils permettent de servir « beaucoup» avec des effets visuels spectaculaires pour une somme dérisoire. Voilà une recette pour cuisiniers moléculaires.
Ces hydrocolloïdes sont-ils nocifs? Ce n’est pas pour rien qu’on en vend comme laxatif aux États-Unis. Les associations de consommateurs listent diarrhée, flatulence et sentiment de malaise comme effets secondaires possibles. N’oublions pas que ces indications se réfèrent toujours à des dosages normaux. Pour ce qui est des énormes quantités utilisées dans la cuisine moléculaire, il n’existe que peu d’investigations, voire pas du tout. Aucune chaîne de fast-food, aucun producteur industriel ne se risquerait à nous gaver de vingt ou trente plats pleins d’additifs chimiques.
Sur cette question, l’auteur américain Michael Booth a écrit dans son ouvrage Sacré Cordon bleu: « un de mes amis, chef cuisinier, a calculé avoir ingéré près d’un demi-kilo de gélatine au cours d’un dîner à El Bulli ». Un calcul intéressant : selon le journaliste néerlandais Will Jensen, rédacteur en chef du magazine Bouillon et éditeur d’un guide d’additifs, nous mangeons environ trois kilos d’additifs par an. Si le calcul de Sacré Cordon bleu est correct, une seule visite au restaurant moléculaire nous ferait ingérer 16% de notre consommation annuelle.
Autre détail important : on ne sait rien ou presque des interactions entre additifs ni de leurs répercussions sur l’organisme. La loi fait comme si les aliments ne contenaient qu’un seul additif et comme si les autres existaient à coté sans en être affectés.

Bon moi, en lisant çà, j’ai vomi. Une seule chose me rassure : avec le renard que j’ai posé, je vais pouvoir faire un peu de mortier ou de la colle à papier peint. Rien ne se perd, tout se transforme.

Désolé, Mona, mais exceptionnellement aujourd’hui, je ne vous proposerai pas un coup à boire. Pas envie !!!

Lépicurien me fait devenir Sèvres

Le fameux bleu de Sèvres (ou de chèvre ?)

Madame de Pompadour fut souvent l’inspiratrice de Louis XV notamment en matière d’arts. Ainsi elle lui fit acquérir la Manufacture de Sèvres. Son ambition était de percer le secret de la porcelaine dure fabriquée en Saxe. Dans « Bleu de Sèvres », Jean-Paul Desprat nous relate avec talent cette affaire d’espionnage qui amènera Sèvres au firmament. Bien sûr comme toujours dans les romans historiques, il faut accepter que les héros soient toujours au bon moment et bon endroit… mais c’est tellement bien documenté et le rythme si enlevé que l’on se laisse porter par l’auteur. Ce roman se lit comme un policier.

Je ne trahirais pas ce texte pour vous laisser le suspense. Aussi je me contenterai de parler très brièvement de Böttger. Ce jeune chimiste fut au service de l’Electeur de Dresde qui l’embaucha pour travailler au secret de la « teinture rouge », c’est-à-dire la transmutation de l’argent en or. La croyance des alchimistes était qu’en chauffant de l’argent à des températures dont personne n’avait eu la maîtrise jusque là, on parviendrait à le transmuer en or.

C’est au cours de ses recherches que Böttger eut l’idée d’utiliser une terre extrêmement réfractaire et de la mélanger à de l’albâtre, qui une fois fortement chauffée devint une céramique très dure….La Saxe eut le monopole de la « porcelaine dure » en Europe durant 60 ans.

Mona pas de Sèvres, mais elle mange du chèvre…. et vous ?

Gouges, ah ?

Olympe de Gouges, écrivain sans relief, montée de Montauban, publie, dès 1788, plusieurs articles dont une « Lettre au peuple » où elle appelle à des réformes politiques, économiques et sociales radicales. L’année suivante, alors que la Révolution gronde, elle multiplie les libelles politiques. La tribune de l’Assemblée n’étant pas ouverte aux femmes, elle assiste aux débats de l’Assemblée Nationale dans les tribunes des Jacobins.

En 1791, Olympe de Gouges publie un texte radicalement féministe intitulé « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » en réponse à la fameuse « Déclaration des droits de l’homme ». Ce texte de 17 articles proclame notamment le droit des femmes à devenir des citoyennes égales aux hommes en matière civile et politique.

Prise dans le tourbillon de la Révolution et abhorrant la peine de mort, elle propose son aide à Malesherbes pour assister le Roi dans son procès devant la Convention. Elle souhaite que le souverain soit exilé et non exécuté. Vivement opposée au régime de la Terreur, elle signe un placard contre Robespierre et Marat qu’elle accuse d’être responsable des effusions de sang. Fidèle à ses principes humanistes, elle y déclare que « Le sang même des coupables, versé avec profusion et cruauté, souille éternellement les révolutions ».

C’est l’escalade. Soutenant les Girondins, elle écrit, entre autres, le 2 novembre 1793 :

« Toi, Robespierre, désintéressé, toi, philosophe, toi, ami de tes concitoyens, de l’ordre et de la paix ! tu oses le dire ? Ah ! si cela est, malheur à nous ! Car quand un méchant fait le bien, il prépare de grands maux ; et j’ai bien peur que cette ritournelle de ton ambition ne nous donne bientôt une musique lugubre. Vois quelle différence entre nos âmes! La mienne est véritablement républicaine; la tienne ne le fut jamais. […] Tu te dis l’unique auteur de la révolution ; tu n’en fus, tu n’en es, tu n’en seras éternellement que l’opprobre et l’exécration. « 

Immédiatement arrêtée, elle est condamnée à mort.

C’est le célèbre bourreau Sanson qui raconte, dans ses mémoires, les derniers instants d’Olympe :

Le 4 au matin, à trois heures, le bourreau vint la chercher, elle était instruite de son sort, et ne paraissait point abattue ; quand on lui eut coupé les cheveux, elle demanda un miroir. Grâce à Dieu, s’écria-t-elle en s’y regardant, mon visage ne me jouera pas de mauvais tour, je ne suis pas trop pâle.
Les apprêts terminés, elle monta courageusement dans la fatale charrette. Pendant tout le trajet elle ne rompit que deux fois le silence : une fois par cette exclamation : « Fatal désir de la renommée », une autre fois par celle-ci : « J’ai voulu être quelque chose! » Arrivée au pied de l’échafaud, elle dit encore: « Ils vont être contents, ils auront détruit l’arbre et la branche ! » Puis en montant les marches, elle regarda le peuple, et s’écria : « Enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ! »

Fin tragique  pour une femme qui avait dit : « La femme a le droit de monter à l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »

Et pourtant la bataille du droit des femmes est loin d’être gagnée. Voici comment on la juge dans un journal de l’époque intitulé: La Feuille du salut public : « Olympe de Gouges, née avec une imagination exaltée, prit son délire pour une inspiration de la nature. Elle voulut être homme d’état. Elle adopta les projets des perfides qui voulaient diviser la France. Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d’avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe. »

Gouges ? Gouges, mais c’est un grand vigneron bourguignon. Ma Chère Mona, portons un toast aux féministes de tout poil et soyons sûrs que Madame Gouges nous regardera de son Olympe. Ce Nuits Saint Georges 1er cru Les Pruliers 2007 est déjà fort agréable à boire.

Beauté, amour, gloire : tout moi, quoi !

Jean-François Amadieu est un sociologue reconnu. Dans ce livre, il confirme qu’il vaut mieux être beau que moche. Et ceci s’applique tant pour l’amour que le travail et autres activités humaines. Et en plus, çà nous prend tout petit. « Les bébés regardent plus longtemps un beau visage et dès l’âge de 3 ans, l’enfant commence à connaître plus précisément les normes et, à 6 ans, il classe les individus qui l’entourent du plus laid au plus beau de la même manière que les adultes ».

Diverses études offre un classement des individus des plus beaux (8% de la population) aux plus laids (8%) en passant par une apparence moyenne (50%).

Selon les époques et les sociétés, les canons de beauté évoluent.

Mais alors, c’est quoi une belle personne ? Une  étude française montre qu’une extrême maigreur ou un poids excessif ne sont pas appréciés. Pour des personnes de même taille, c’est le poids qui fait la différence. La femme préférée des hommes a un « indice de masse corporelle » de 20.4 alors que l’indice retenu par les femmes est de 19.3.

Cet indice est primordial pour les femmes alors qu’il est secondaire pour les hommes. Ils sont plus attentifs au rapport taille/hanche. L’idéal se situe entre 0.6 et 0.8.
Pour info, Messieurs, le rapport taille/hanche de Marylin Monroe était de 0.61 (56 de taille pour 91.5 de hanches.

Je vous ai proposé un petit bout de cet ouvrage passionnant et abordable par tous.

Mona pas l’IMC ni le rapport taille/hanche idéal et pourtant elle plait. Va comprendre !