Je boa à votre santé !

Le boa n'est pas toujours triste au fond du corps

Maurice Donnay (1859-1945) est un auteur de pièces de boulevard qui remporta un immense succès.  Il fut reçu à l’Académie Française en 1901. Et pourtant à ses débuts, il fut chansonnier et composa avec Alphonse Allais des chansons pleines d’humour qui ravirent le public du célèbre cabaret Le Chat Noir. La plus célèbre fut :

 Le Serpent et le Cor de Chasse

Un jour, un grand serpent, trouvant un cor de chasse,
Pénétra dans le pavillon ;
Et comme il n’avait pas beaucoup de place,
Dans l’instrument le reptile se tasse.
Mais terrible punition !
Quand il voulut revoir le grand air et l’espace
Et la vierge forêt au magique décor,
Il eut beau tenter maint effort,
Il ne pouvait sortir du cor,
Le pauvre boa constrictor ;
Et, pâle, il attendit la mort.

Moralité
Dieu ! Comme le boa est triste au fond du cor !

Dans la vie, il aimait à lancer quelques bons mots :

  • Il trompait tellement sa maîtresse qu’on pouvait penser qu’elle était sa femme légitime.
  • Il y a tant de femmes qui le lendemain de leur mariage, sont veuves du mari qu’elles avaient imaginé.
  • Si les femmes entraient à l’Académie, le dictionnaire lui-même ne saurait plus placer un mot.

Sacré Maurice, à force de rire, il m’a donné soif. Pas vous ma p’tite Mona ?
A la bonne heure, nous allons déguster un vin explosif : Le Muscat du Domaine Kurubis, « Soltane » 2008. Un vin tunisien riche, fruité et qui laisse une bouche fraîche. Que du bonheur !

Allais, circulez…

Bruant, Mona et son chat noir...

A la fin du XIX° siècle, un cabaret connut un succès phénoménal à Paris. Le Chat Noir, créé à Montmartre en 1881 par Rodolphe Salis, fut fréquenté par nombres d’artistes et de chansonniers. Ainsi Aristide Bruant, le chansonnier à l’écharpe rouge, y composa l’hymne de l’établissement : la Complainte du Chat Noir qui devint un classique. Chaque soir, le public reprenait le refrain de cet chanson qui a traversé le temps. Quand on a des clients comme Charles Cros, Alphonse Allais, il est naturel de vouloir écrire. Dès 1882, parait un journal gratuit au nom du Chat Noir. Quand on demandait à Adolphe Willette, caricaturiste et artiste peintre pourquoi on ne le trouvait pas dans les kiosques, il répondait :
-Vous vous voyez demander à la marchande: « Mademoiselle, avez-vous le chat noir ? ». Genre de question à avoir des ennuis.

Alphonse Allais y collabora pendant une dizaine d’années et ses impostures étaient particulièrement appréciées. Dans le numéro du 14 mars 1885, il écrivait :

 » Le 26 février 1802 lorsqu’on vint « déclarer » à la mairie de Besançon la naissance de l’illustre poète, le scribe municipale en entendant décliner les noms de l’enfant ne put réprimer un mouvement d’admiration.
– Victor Hugo, oh ! oh!Le soir au repas de famille, il ajouta au menu ordinaire deux bouteilles de vin vieux.
Comme sa femme et ses enfants semblaient étonnés de ce luxe :
– Nous pouvons bien faire un petit extra ce soir, car c’est aujourd’hui qu’est né Victor Hugo, notre grand poète national « .

Ma Chère Mona, on va faire un petit extra, nous aussi. Allez, on va ouvrir un grand vin de la Vallée du Rhône : Les Grandes Places 2001 de Jean-Michel Gerin. Pas de mots pour décrire ce pur moment de bonheur partagé avec vous, ma Chère. La Côte Rôtie, çà se mérite…

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