L’habit rouge hérité

Mazarin et Anne d'Autriche

Depuis quelques temps, circule sur le net, un extrait d’une conversation entre Colbert et Mazarin :

Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…
Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’Etat… L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.
Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin : On en crée d’autres.
Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin : Oui, c’est impossible.
Colbert : Alors, les riches ?
Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
Colbert : Alors, comment fait-on ?
Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… C’est un réservoir inépuisable.

Il est vrai que ces mots pourraient être mis dans la bouche de notre Ministre des Finances actuel.
Et d’ailleurs, généralement, les commentaires qui accompagnent ce texte sont : « décidément, nos gouvernants n’ont pas changé » ; ou bien : « c’était, il y a 400 ans !! ».

Certes, certes ! Mais je me dois de vous rappeler que ce dialogue est tiré d’une pièce, Le Diable Rouge, qui a été créée en 2009 écrite par un auteur contemporain Antoine Rault qui ne cherche pas à faire œuvre d’histoire. Le metteur en scène, Christophe Lindon disait :
C’est davantage un spectacle sur le pouvoir que sur le XVIIème siècle, avec un fond politique.

Mona toujours envie de vérité pour vous…