C’est à boire… qu’il nous faut

LES-AMANTS-DU-PONT-ST-JEANTout le monde connaît la chanson « Boire un petit coup, c’est agréable ». Avec « Frère Jacques », c’est la chanson française la plus connue au monde. Il n’ya guère de réunions amicales, de banquets, de noces… où elle n’est reprise en chœur. Mais bien souvent, seul, le premier refrain est connu. Et pour cause… cette chanson a été composée par Félix Boyer en 1910 durant son service militaire[1]. Le Théâtre aux Armées en fit un succès durant la première guerre mondiale. Mais c’était sous son titre initial : « Allons dans les bois, ma mignonette ».

Il faut attendre 1947 : Valbonne écrit un couplet pour le film « Les amants du pont Saint-Jean » en reprenant la musique de F. Boyer. Ce couplet, chanté par Michel Simon et Gaby Morlay, aura un tel succès, qu’il donna son titre à la chanson. En lisant l’intégralité des couplets, on voit bien que le premier et les suivants sont fort différents. Autant le premier couplet est une invitation à boire, autant les suivants sont paillards. Mais le fait de boire un petit coup ne favorise-t-il pas les choses de l’amour ?

guinguetteBoire un petit coup c’est agréable
Boire un petit coup c’est doux
Mais il ne faut pas rouler dessous la table
Boire un petit coup c’est agréable
Boire un petit coup c’est doux

Allons dans les bois ma mignonnette
Allons dans les bois du roi !
Nous y cueillerons la fraiche violette
Allons dans les bois ma mignonnette
Allons dans les bois du roi !

Non Firmin, tu n’auras pas ma rose
Non Firmin, tu n’ l’auras pas
Car monsieur le curé a défendu la chose
Non Firmin, tu n’auras pas ma rose
Non Firmin, tu n’l’auras pas

J’aime le jambon et la saucisse
J’aime le jambon, c’est bon !
Mais j’aime encore mieux le lait de ma nourrice
J’aime le jambon et la saucisse
J’aime le jambon, c’est bon !

Pendant qu’on y est, je vous livre les paroles d’une autre chanson indispensable aux agapes en tout genre, même si elle fait plutôt salle de garde…

guinguette2Amie Mona, Amie Mona, lève ton verre
Et surtout ne le renverse pas.
Et porte-le au frontibus,
Au nazibus,
Au mentibus,
Au ventribus,
Au sexibus,
Et glou et glou et glou …
Elle est des nôtres,
Elle a bu son verre comme les autres.
C’est une ivrogne,
Çà se voit rien qu’à sa trogne.

Et pour les nostalgiques de la valse musette, cet hymne au vin populaire.

Ah ! le petit vin blanc
Qu’on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps en temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent

De nos jours, cette chanson serait peut-être censurée en France. Le vin n’y est plus en odeur de sainteté. Serge Lama le dépeint bien dans une de ses chansons :

Aux communions quand je chante « le petit vin blanc »
Je deviens la risée de mes propres enfants
Je me fais traiter de tocard
De réactionnaire, de ringard
Par mes bâtards

Bon Mona, çà s’impose, un petit coup de blanc ? C’est vrai c’t’histoire que les femmes aiment le goût du blanc ?


[1] Epoque propice à la découverte ou l’approfondissement des plaisirs bachiques