Assez, Milan

Vous pouvez m'appeler Emminence

Ce 13 mai 1796, le général Bonaparte, commandant en chef de l’armée d’Italie, dînait chez une grande dame de Lombardie. Elle lui faisait les honneurs de sa table avec la plus aimable courtoisie. Et pourtant, le général semblait absent et répondait avec froideur aux convives, préoccupé qu’il était des événements capitaux qui devaient se dérouler le lendemain : la prise de la ville de Milan.

Néanmoins l’hôtesse souhait distraire ce Français qui allait chasser les Autrichiens. Elle lança un jeu avec ses amis pour deviner l’âge de Bonaparte. Tout en lui posant des questions pour trouver, elle lui disait qu’il avait l’air si jeune qu’elle était fort surprise qu’il fut couvert de tant de gloire et de lauriers.

Bonaparte pour écourter la soirée dit en souriant :

« C’est vrai que je suis encore bien jeune : je suis dans ma vingt-cinquième année. Mais demain, je vais vieillir d’un seul coup… car j’aurai Milan. »

Mona pas d’âge.

Gouache, gros….

Nous sommes le 15 novembre 1796 dans le Piémont. Un jeune général défie l’armée autrichienne pourtant plus nombreuse. Avec ses troupes, il est bloqué devant un pont. Sans retirer quoi que ce soit du génie militaire dont le futur empereur fit preuve en ces journées, il faut dire que les choses ne se sont pas déroulées comme on le croit souvent.

En effet, l’imagerie populaire a retenu  le fameux tableau du peintre Antoine-Jean Gros où Bonaparte franchit le pont portant le drapeau en se retournant pour encourager ses hommes à le suivre.

Certes, Bonaparte arrive au galop près du pont, descend de cheval, et saisissant un drapeau s’écrie : « Soldats,  suivez votre général! ».  Son énergie entraine la tête de la colonne; il s’avance au milieu d’une pluie de balles. La colonne a franchi la moitié du pont, mais un feu nourri l’arrêtent brusquement. Les grenadiers  ne voulurent pas se dessaisir de leur général. Ils l’entraînent avec eux au milieu des morts et de la fumée. Bonaparte est jeté dans un marais où il faillit se noyer…

Tentative de reconstitution chez moi

Les grenadiers s’aperçoivent du danger. Un cri se fait entendre : « Soldats ! En avant pour sauver le général! ». Les grenadiers repoussent l’ennemi au-delà du pont malgré la mitraille, et Bonaparte est sauvé! On l’arrache à la boue, on le met à cheval…

En regardant ce tableau, on pourra penser que quelques instants après, le général se retrouvera à l’eau, sauvé notamment par le colonel Muiron, son aide de camp qui y laissera la vie et Lannes qui  fut blessé en le couvrant de son corps. Et ce pont ne fut pas pris…

Mona-rcole, c’est vous…