Oh, le bel âtre !

Les mœurs de nos ancêtres peuvent parfois nous paraître curieuses. Mais ils seraient surement également choqués par notre façon de vivre. Brantôme nous a laissé une anecdote[1] savoureuse sur François 1er et qui vaut son pesant de cacahuètes.

Donc le roi, un soir, ayant repéré une petite bien à son goût alla frapper inopinément à sa porte et ce à une heure inopinée (fallait la caser, celle-là !). Mais ladite dame, à cette heure inopinée, était déjà en train de… avec le Sire de Bonnivet. Moment de panique (si j’ose dire) !!! L’amiral de Bonnivet attrapa à la hâte ses braies et autres frusques et chercha un lieu sûr pour finir la nuit sans être surpris par le souverain qui tambourinait avec insistance et sans ses mains à la porte de la belle. Etant en été, la cheminée parut une cache idéale. En effet, dans les châteaux, l’âtre était fort large et on pouvait facilement y dissimuler au moins deux hommes.
Mais après que le roi eut fait sa besogne[2] avec la dame, il voulut faire de l’eau. Se levant, il vint se soulager dans la cheminée faute d’une autre commodité. Et l’envie était si pressante qu’il éclaboussa tout le foyer en arrosant le pauvre amoureux plus que s’il on lui eût jeté un seau d’eau. Je vous laisse à penser en quelle peine  était ce gentilhomme car il n’osait se remuer, et de quelle patience et constance il fit preuve.
Le roi ayant fini son affaire, prit congé de la dame et sortit de la chambre. Aussitôt, la femme fit fermer et appela son chevalier servant dans son lit et le réchauffa de son feu.

Pour m’échauffer le sang, servez-moi, je vous prie Mona, un coup de rouge. Le Château Marjosse 2006 est une bonne tisane de Lurton, qu’on se le dise !


[1] Texte transcrit en français actuel.
[2] De nos jours, on dirait : après qu’il lui eût ramoné la cheminée.

Chutes de roi ?

«Si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenoyent tous par la main et qu’il s’en pust faire un cerne, je croy qu’il seroit assez bastant pour entourer et circuire la moitié de la terre».

Cette citation est tirée d’un ouvrage[1] de Pierre de Bourdeille, dit Brantôme qui fut un écrivain français du XVI° siècle, surtout connu comme chroniqueur.

Il évoque la vie d’Henri III de Castille et de Léon. Surnommé, Henri le maladif, il s’aperçut assez vite qu’il aurait du mal à assurer sa descendance. Souhaitant à tout prix des enfants, il s’aida d’un beau et jeune gentilhomme de sa cour pour lui en faire. Couvert de biens et bénéficiant d’un régime de faveur, le jeune noble remplit sa mission au-delà de toute espérance puisque la Reine mit au monde trois enfants. Rien ne dit si la souveraine eut des sentiments à l’endroit du géniteur mis à disposition par son royal époux.

Ma petite Mona, voilà un cocu consentant (en un seul mot ?). Levons notre flute et buvons la Cuvée Louise 1999 de la maison Pommery. Un grand Champagne digne d’un roi…   


[1] Vie des Dames Galantes