Gens bons de Paris

pate-crouteDans l’Ile de la Cité, à Paris, au début du XV° siècle, un pâtissier-charcutier[1] exerçait ses talents rue des Marmousets. Sa réputation était telle que l’on traversait tout Paris pour venir acheter ses spécialités et notamment ses pâtés de jambons au goût inimitable.Il s’entendait comme larron en foire avec son plus proche voisin, le Sieur Cabard qui tenait échoppe de barbier-perruquier. Les deux commerçants avaient moult clientèle et étaient respectés pour la qualité de leur travail.

Mais en 1415, un chien resta de longues heures devant la boutique du barbier en hurlant. Chassé, il revenait sans cesse. Lassés par ce concert canin et trop bruyant à leur goût, les voisins firent appel à la maréchaussée.

Au moment où les archers allaient attraper le chien, ce dernier plongea dans un soupirail donnant sur la boutique du perruquier. Les hommes armés descendirent dans sa cavbarbierbreton1868e et constatèrent qu’elle communiquait avec celle du charcutier.
Ils
découvrirent, d’ailleurs, ce dernier en plein travail. Il découpait des morceaux de viande … sur neuf cadavres accrochés à des crocs de boucher.
Le chien se figea devant celui qui fut son maître : c’était un jeune étudiant allemand qu’on avait, en effet, vu entrer se faire raser… d’un peu trop prêt, certainement.

On venait de découvrir les secrets de fabrication d’un pâté au jambon qui avait tant régalé les parisiens durant plus de 15 ans. De quoi, être végétarien pour le reste de ses jours !

Votre Mona croche-coeur


[1] Pâtissier : qui fabrique et vend des pâtés de viande, poisson ou fromage ; Charcutier : qui a l’exclusivité des préparations à base de porc à dater de 1475, et de poisson durant le carême.