Cà, c’est un plan, ma mère…

Nous sommes 25% en France à vouloir être incinérés. Les motivations sont diverses ; personnellement l’idée de prendre une dernière bonne cuite est assez séduisante… et je préfère cela à ingurgiter plusieurs petits verres !

Chez nous, à la suite de quelques abus, l’entreposition des urnes ou la dispersion des cendres sont maintenant réglementées. Décence, dignité et respect sont dus aux restes du défunt.

Aux States, pays de tous les paradoxes, une veuve encore en larmes a profité de l’assurance décès de son mari pour effectuer un ravalement de façade et une refonte totale de sa structure. Elle s’est présentée à la clinique avec l’urne «de son cujus[1]» et à demandé à ce que les cendres du «cher» disparu soient placées dans ses implants mammaires.

Devant l’étonnement du chirurgien, elle se confia : «Vous savez, Doc, il aimait tant s’y blottir avant de s’endormir, le pauvre. Après avoir été dessus, il sera dedans !»…

Dommage que je ne connaisse pas ce malheureux trépassé. J’aurais eu plaisir à demander à sa veuve de venir fréquemment me recueillir auprès (je dirais même tout près et tout prêt) de ses cendres et pourquoi pas «pratiquer des dévotions qui sont bien de chez-nous[2]» !

Mona, j’ai un plan (rires de la rédaction). On va faire péter un bouchon et goûter le Domaine du Chaillot 2008. Châteaumeillant est une appellation qui mérite d’être découverte. Le Gamay y donne des vins qui se plaisent avec la cuisine simple de nos campagnes.


[1] «De cujus» sont les premiers mots d’une locution latine qui signifie «celui de la succession duquel on débat » ou « celui dont la succession duquel il s’agit». 
[2] Tiré de Georges Brassens : Misogynie à part 

Cep possible

Jusqu’au XVIII° siècle, le vignoble francilien était le plus important de France avec ses 42 000 ha plantés. Le phylloxéra, l’urbanisation et la facilité d’accès aux vignobles de « meilleure qualité » (Loire, Bourgogne, Bordeaux…) eurent raison de la vigne. Après avoir fourni la cour royale, les derniers pieds furent arrachés au milieu du XX° siècle.

Depuis quelques années, on replante en Ile de France. Ce sont les vignes de Montmartre qui restent les plus connues. Mais c’est à Argenteuil, Suresnes que l’on plante.

Le vin de Suresnes eut pendant longtemps une réputation extraordinaire. Cette célébrité remonte au XVII° siècle.

Alexandre Dumas estime que cette renommée est due à une confusion : Henri IV appréciait particulièrement un vin du Vendômois issu d’un cépage du nom de Suren. Le Roi aimant, toute la Cour en but et la renommée du Suren était établie. Par contre, Louis XIII, fils d’Henri, n’eut pas le même penchant pour ce vin. Le Suren tomba dans l’oubli.

Quelques décennies plus tard, on prêta à Suresnes ce qui appartenait à Suren…

Savez vous, ma chère Mona, que le vin de Suresnes est à ce jour le seul « parisien » à être commercialisé. Dommage, je n’en ai pas sous la main. Mais je vous invite à tester un vin de Chateaumeillant. Cette petite appellation au sud de Bourges produit des vins plutôt légers mais fruités à souhait. Le Domaine du Chaillot 2008 est une invitation au printemps.