C’est à la culotte de ses filles qu’on juge un pays (F. Dard)

Antoine San Antonio, Frédéric Dard et Alexandre-Benoît Bérurier

Frédéric Dard, alias San Antonio s’est prêté au jeu des Pensées. En voici quelques unes pas piquées des hannetons.

Le sexe masculin est ce qu’il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève.

Sa femme est encore bien pour mon âge.

Je suis un homme sans parties prises

Beaucoup de dames ouvrent les cuisses pour mieux s’aérer les méninges.

Elle a grossi de 20 ans.

Les femmes surmontent toujours mieux leur veuvage que leur ménopause.

Elle avait une bouche tellement sensuelle que les tubes de rouge à lèvres sortaient spontanément de leur étui.

Sitôt qu’elle m’ouvre la porte, mon pantalon se déguise en socquettes.

Elle a une paire de seins à te donner envie d’être exclusivement nourri au lait de dames.

Après mûre réflexion, je crois pouvoir affirmer que le plus court chemin d’un cul à un autre, c’est ma bite.

Je ne sais à quel sein me vouer.

Comme disait mon copain auvergnat : faut en prendre et en lécher.

Elle aime tellement la chose qu’elle ouvre les jambes au lieu du réfrigérateur quand tu lui demandes si elle a quelque chose à bouffer.

Il lui trifouille la pointe des seins comme un qui s’acharnerait à chercher Europe 1 sur son transistor depuis la Cordillère des Andes.

Elle me boit à la bouteille.

Je cherche des vierges pour me faire fouetter.

Je préfère les jouisseuses aux frigides : la victoire est moins honorable, mais le résultat plus satisfaisant.

L’Esquimau, par moins 40, il peut pas se permettre de se faire sucer, malgré son appellation hautement qualitative.

Mon Dieu, que le cri du morpion est triste au fond des poils.

J’ai une façon de prolonger la France d’une vingtaine de cm qui me vaut un franc succès auprès des étrangères.

Je suis un obsédé sexuel. Mais, il est inutile de me féliciter : j’ai également des défauts.

Attention le petit oiseau va sortir; pas celui qui vole en l’air, l’autre, celui qui passe le plus clair de son temps à couver ses œufs.

Comment trouves-tu mes fesses ?
Très facilement.

Qu’est ce que tu fais, ma belle ? Je suppute.
Mais y a pas de sot métier, mademoiselle.

L’amour est à la portée de toutes les bourses.

Alors Mona, vous avez apprécié. Sans plus, ah bon ? Décidément, les filles, c’est pas facile de vous faire rire. Bon allez, on va se déglinguer une fillette : Olivier Merlin nous propose un Macon Villages La Roche Vineuse 2008 : une jolie matière pour un excellent rapport qualité prix.

De vigne en bouche

de-vigne-en-bouche1Marcel-E Grancher (1891-1976) est un auteur un peu oublié. Et pourtant, il a plus de 100 ouvrages à son actif : sur Lyon, sur la Grande Guerre, sur la gastronomie. Dans les années cinquante, il publiera nombre de policiers parodiques au titre évocateur : Baisse sur le poulet, Ce mec est contagieux, Marie Trouducoeur, La fin des haricots.
C’est, d’ailleurs, lui qui mit le pied à l’étrier à Frédéric Dard. Ils écrivirent à quatre mains Tartempion en 1953.

J’ai lu « De vigne en bouche » (1956) dans lequel on suit les aventures des membres de l’Académie de Panurge. Parmi eux, Antoine Bétoine, poète, épicurien, cherchant femme à forte dot pour lui apporter les revenus qu’il n’a pas… C’est à Bordeaux, qu’il jettera son dévolu sur la fille d’un vieux notaire habitant près du jardin public. Un portrait caustique de la bourgeoisie bordelaise de 1956…. Heureusement, nous sommes en 2009, les choses ont sûrement changé….C’est l’un de ses amis, Jean de Reyssac, viticulteur, qui l’initiera à la vie de Bordeaux et à ses vins. Alors que les vins de Bordeaux sont attaqués pour leur piètre qualité et traversent une crise, le vigneron lance un appel à tous les amateurs de bons vins : le Renouveau a sonné, les vins de qualité sont de retour[1] :

« Aujourd’hui, il faut que le torrent de vin que nous avons préparé, pour le bonheur des Français en général et des Parisiens en particulier roule et déferle. Qu’on trouve, dans tous les quartiers, pichets et cruches, flacons et tonneaux de celui que nous disons nôtre « Renouveau », parce qu’il est notre résurrection, notre réveil, notre printemps, notre espérance. Il sera tout cela, aussi pour qui boira ce vin béni, ce vin de sagesse, ce vin de courage, ce vin de santé.
Seulement, ce coup, camarades, nous n’entendons pas être dupés. Nous n’accepterons ni qu’on vous trompe, ni qu’on nous assassine. Nous ne laisserons partir ni, de nos vignes ni de nos chais, un seul fût indigne de la marque.
« Renouveau » voudra dire que nous avons réuni de bons compagnons fidèles pour leur confier la mission de vous livrer un vin fier, un vin sans reproche, que ces compagnons ont accepté le contrôle de leurs pairs et ont la volonté commune de servir notre cause et de batailler, tous ensemble, contre les fraudeurs et les tricheurs de tout poil.
Leur serment n’est pas, chose vaine et nous serions durs, à qui l’oublierait. Ils vont avoir leurs étendards, leurs gonfalons qui seront aux armes du « Renouveau. »
Voici venir notre troupe gaillarde. Viens trinquer avec nous, doux peuple de France. Nous pouvons te tendre nos mains de vignerons sans honte et sans crainte, car si d’aucuns te mentirent, nous ne fûmes jamais de ceux-là.
Renouvelle avec nous le pacte de tes pères. Renouveau pour toi. Renouveau pour nos vignes. Renouveau pour notre terre à tous et pour tous. A la bonne tienne !…
Et, prêchant d’exemple, il vida son verre – une sorte de hanap qui tenait comme rien son demi-litre, et non pas l’un de ces dés à coudre qu’ont trop tendance à adopter les constipés d’à présent. »

Dans ce même livre, Jean de Reyssac affirme haut et fort que les vins de Bordeaux sont tellement nombreux et variés qu’il est impossible d’en faire le tour :

« Chacun de ces vins est animé d’un vie perpétuelle, chacun a une adolescence, une jeunesse, un âge mûr, une vieillesse : chaque bouteille est une femme changeante qu’il faudrait fréquenter à tout âge et dans toutes ses humeurs. »

Voilà un homme qui sait parler des femmes….
Un ouvrage épicurien et truculent.

Mona envie de boire un coup


[1] Marcel-E Grancher « de vigne en bouche » Editions Rabelais page 105