Où c’est ? à Paris

houssaye1On ne lit plus guère Arsène Houssaye(1815-1896) qui a pourtant publié de nombreux ouvrages, s’essayant avec plus ou moins de bonheur, à tous les genres littéraires. Son nom reste connu (une rue porte son nom à Paris 8°) car il fut, entre autres, administrateur général de la Comédie-Française et fit jouer des pièces de Victor Hugo, Alexandre Dumas…. Il devint également directeur de L’Artiste, revue qui accueillit nombre de jeunes talents tels que Charles Baudelaire. Ce dernier lui enverra une dédicace célèbre lors de la publication du Chasse Spleen.

Dans « Les Confessions », souvenir d’un demi-siècle, il évoque les folles soirées de l’époque. Arsène aimait le théâtre, ses entractes et le vin de champagne. A propos d’une représentation à la Comédie française, il écrit :

« Nous commençâmes la fête à huit heures du soir, il y eut un souper à minuit. Dumas avait d’abord demandé des femmes, mais les femmes ne vinrent pas. Le souper n’en fut pas moins gai, le vin de champagne raviva la verve. À peine à table, c’était à qui trouverait une scène ou un mot. Verteuil avait son encrier à côté de sa coupe de vin de champagne. Il lui arriva plus d’une fois de tremper sa plume dans la coupe, mais il ne lui arriva point de prendre son encrier pour y boire ».

Ah, Mona, quelle période bénie des dieux ! Buvons. Buvons cette Malvasia Delle Lipari 2004. C’est un nectar produit sur des poussières d’iles proches de la Sicile. Ma que …, que c’est bon !!!

Censure les mains

Mona a pondu hier un bel article dans lequel elle rappelle que Charles Baudelaire, poète maudit, fut objet de la « censure », en 1857, pour « Les Fleurs du Mal », seul livre qui fut publié de son vivant : six poèmes furent retranchés sur décision de la 6ème Chambre correctionnelle de Paris. Pour la petite histoire, le procureur avait un nom prédestiné : Pinard... Il faut dire que la presse de l’époque emmenée par le Figaro tirait à boulets rouges sur le poète. A titre d’exemple, voici deux extraits :

Il y a des moments où l’on doute de l’état mental de M. Baudelaire ; il y en a où l’on ne doute plus ; c’est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes mots, des mêmes pensées. L’odieux y coudoie l’ignoble; le repoussant s’y allie à l’infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins dans si peu de pages; jamais on n’assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chloroses, de chats et de vermine. Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur; encore si c’était pour les guérir, mais elles sont incurables.
… Si l’on comprend qu’à vingt ans l’imagination d’un poète puisse se laisser entraîner à traiter de semblables sujets, rien ne peut justifier un homme de plus de trente d’avoir donné la publicité du livre à de semblables monstruosités.
Gustave BOURDIN, Le Figaro, 5 juillet 1857.

Je vous parlais récemment de Madame Bovary, ce scandaleux succès, qui est à la fois une ignominie littéraire, une calamité morale et un symptôme social. Ce hideux roman de Madame Bovary est une lecture de piété en comparaison d’un volume de poésies qui vient de paraître, ces jours-ci, sous le titre de Fleurs du mal. L’auteur est un monsieur Baudelaire, qui a traduit Edgar Poe, et qui, depuis dix ans, passe pour un grand homme dans un de ces petits cénacles d’où partent des immondices de la presse bohème et réaliste. Rien ne peut donner une idée du tissu d’infamies et de saletés que renferme ce volume !
Les citations même ne sont pas possibles à une plume honnête.
Le Journal de Bruxelles, 15 juillet 1857.

Victor Hugo, qui avait aussi connu la censure, tenta de consoler Baudelaire en lui écrivant : « Vous venez de recevoir une des plus rares décorations que le système actuel puisse accorder. »

Cette même année 1857, Gustave Flaubert fut également poursuivi devant la même Chambre correctionnelle pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs » à la parution de Madame Bovary.
Plus chanceux que Baudelaire, il fut acquitté. A la sortie du tribunal, Flaubert s’écria : « La censure, quelle qu’elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l’homicide ; l’attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. »

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« Messieurs les censeurs, bonsoir », dira en 1971, Maurice Clavel… Et il faudra 92 ans (le 31 mai 1949) à la justice pour annuler le jugement rendu à l’encontre de Baudelaire.

Mona, deux verres et versez nous l’âme du vin …
Comment ? Rouge ? Evidemment.
Après, on boira une p’tite gueuse à la santé de nos amis Belges pour leur montrer qu’on les aime bien, hein, Mona…

De mal en pipi

victor_hugoVictor Hugo, à la fin de sa vie, n’avait plus la résistance légendaire qu’on lui connaît. Sortant d’un repas bien arrosé, il rentrait chez lui à pied… pour se dégriser.
A quelques mètres de sa maison, n’y tenant plus, il assouvie un besoin bien naturel appuyé contre un  mur… Un violent coup de pied dans les fesses faillit le renverser. Il en tacha son costume.

Un Titi parisien le sermonna vivement :  » Je vais vous y prendre, moi,… Monsieur, à pisser contre le mur de Mon…sieur Hugo ! « .

On ne sait pas si le grand Victor fut misérable dans cette situation, ni s’il tailla une cosette avec le môme.

Votre Mona pas besoin d’y aller.