Margaux défendu

Il est des vins confidentiels : ainsi Château Bel-Air Marquis d’Aligre. Ce vin de Margaux n’a pas été retenu parmi les vins classés en 1855. Il faut dire qu’à l’époque, le Marquis ne vendait pratiquement pas de vin et en tout cas pas au négoce bordelais. Il le gardait pour sa table et pour ses proches. Or les courtiers se sont basés sur les prix de vente aux négociants pour établir leur classement.
Par contre, en 1932, lorsque les Crus Bourgeois furent créés, le Château fut propulsé Cru Bourgeois Exceptionnel.

Encore de nos jours, ce vin est connu et reconnu comme atypique, hors mode. En effet, Monsieur Jean-Pierre Boyer, le propriétaire, élève ses vins en cuve béton alors que les autres vignobles du Médoc utilisent des barriques. Il ne les vend qu’après 3 ans d’élevage… Il ne cherche pas à faire des bêtes à concours mais des vins à boire.

Ce vin est particulièrement élégant, fin et « digeste ». Apparemment, il en était déjà de même au XIX° siècle et le Marquis d’Aligre avait fait ajouter un médaillon sur les épaules de la bouteille. Y était inscrit : « défense d’en laisser ». (illustration ci-dessous)



Le Château Bel Air Marquis d’Aligre fut d’ailleurs appelé par les professionnels : « Le Margaux défendu ».

Mona, je vous invite à goûter le millésime 2004 du Château Bel-Air Marquis d’Aligre. Ce vin a un nez d’une extrême finesse, la bouche est tout en élégance avec des tannins très fins. Le pied, quoi !