Salade, yeah, yeah !

Le guide Michelin règne sur les restaurants depuis 1900. Présentation sobre voire minimaliste pour cette bible qui accroche étoiles et fourchettes. Dans les années 1960, apparait  le guide Gault et Millau qui est bavard, descriptif et surtout va défendre la nouvelle cuisine. Contrairement au Guide Rouge, on n’hésite pas à louer du chef, décrire par le menu ses recettes.

Parfois, çà tourne un peu au ridicule. Ainsi, à propos d’une salade vendue à prix d’or par Joël Robuchon, on lit :

Cette salade de frisée, mâche, feuilles de chêne aux herbes aromatiques, lamelles de pommes de terre et truffes : on se creuse la tête pour en connaître le secret, avant d’apprendre finalement que l’élixir miraculeux n’est qu’une banale huile d’arachide, avec en plus, il est vrai, mais ne le répétez pas une cuillère de jus d’agneau qui fait tout la différence. A ce niveau, ce n’est plus de la cuisine, c’est de l’art pur.

Quelle envolée, quel talent. Mais en y réfléchissant, on ne peut s’empêcher de penser que fréquenter un étoilé aussi prestigieux pour manger une petite frisée que l’on réussit si bien à la maison… Et, il faut dire que dans ces pages, on n’aime pas trop le style ampoulé.

Enfin ma petite Mona, même avec des truffes, la salade ne se prête pas à la dégustation de vin. Aussi je suis bien content de ne pas être à l’heure de la salade pour vous servir ce Domaine Chevalier 2002. Ce vin rouge de Pessac Léognan est actuellement en pleine forme. A ce niveau, ce n’est plus du vin, c’est de l’art pur surtout quand on le déguste sur le pont de Millau….