Non les femmes ne sont pas toutes marteaux

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En 1486, parait un ouvrage qui fera date : Malleus Maleficarum (le marteau des sorcières). C’est l’œuvre de deux dominicains inquisiteurs Henry Institoris et Jacques Sprenger. Il sera réédité au moins 35 fois de 1487 à 1669 ce qui est rare à l’époque. Les auteurs veulent démontrer que la sorcellerie existe, qu’elle est l’œuvre du diable et que ce sont les femmes qui sont ses suppôts. La femme y est toujours présentée comme un être inférieur et maléfique par nature. D’ailleurs, il n’y a pas de sorciers, il n’y a que des sorcières. Bon au moins, c’est dit.

Le chapitre VII de l’ouvrage a attiré mon attention : Comment les sorcières savent enlever aux hommes le membre viril.

Purée, là j’ai les foies. Avouez qu’il y a de quoi faire des cauchemars. Vous vous moquez de moi. Ok, vous l’aurez voulu. Je vous cite deux extraits qui vous donneront idée de ce qui nous guette lorsque nous fréquentons une sorcière sans le savoir (en effet toutes n’ont pas un balai entre les guibolles).

Dans la ville de Ratisbonne, un jeune homme avait une liaison avec une jeune fille. Quand il se mit à vouloir la quitter, il perdit son membre viril sous l’effet de quelque sortilège au point de ne plus avoir à toucher et à voir qu’un corps aplati. Anxieux à ce propos, il s’en alla dans une taverne acheter et boire du vin. S’asseyant un moment, il se mit à parler avec une femme pour lui raconter en détail la cause de sa tristesse, jusqu’à lui montrer sur son corps ce qu’il en était. Astucieuse, elle demanda s’il suspectait quelque femme. Lui dit oui, donnant le nom de la femme et racontant ce qui s’était passé. Elle alors : Si pour la décider à te rendre la santé, la gentillesse ne suffit pas, il faut user de quelque violence. Aussi le jeune homme au crépuscule se posta sur la route par où la sorcière avait l’habitude de passer ; quand il la vit, il se mit à la prier de rendre la santé à son corps. Elle se déclara innocente et affirma ne rien savoir de son affaire. Alors se jetant sur elle, il lui passa un torchon autour du cou et se mit à serrer en disant : «Si tu ne me rends pas la santé, tu périras de mes mains.» Elle qui ne pouvait plus crier, se mit à noircir et son visage se tuméfiait : «Libère-moi, dit-elle, et je te guérirai.» Le jeune homme desserra le nœud et la pression ; la sorcière le toucha alors de la main entre les cuisses, disant : «Tu as ce que tu désires.» Comme il le racontait ensuite, le jeune homme avait parfaitement senti, avant même de s’en assurer par la vue et le toucher, que son membre lui était rendu rien que par le toucher de la sorcière.

Mais la suivante est encore plus effrayante :

Les sorcières collectionnent les organes mâles en grand nombre, jusqu’à vingt ou trente membres à la fois, et les placent dans un nid d’oiseau ou les enferment dans une boîte où ils s’agitent comme des membres vivants et mangent du blé ou du maïs, ainsi qu’on a pu le vérifier maintes fois et qu’il est de notoriété publique … Un homme déclare qu’après avoir perdu son membre, il alla voir une sorcière bien connue afin qu’elle le lui répare. Elle lui conseille de grimper sur un certain arbre afin d’y choisir celui qu’il préférait dans un nid contenant plusieurs membres. Mais lorsqu’il voulut en prendre un gros, la sorcière lui dit : «Tu ne peux pas prendre celui-là, il appartient au curé d’une paroisse

Bon, Mona. Je suis bouleversé. Je n’ai pas la force de vous servir. Aussi, exceptionnellement, c’est vous qui verserez ce Chorey-Les-Beaune rouge 2009 du domaine Michel Gay : une grande pureté de fruits, une jolie trame. C’est divin. Après tant de diableries, ça fait du bien.