Qu’on serve !

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On est les champions, on est les champions… vous connaissez forcément cet hymne des supporters de foot avinés. Ben, nous Français sommes les champions toutes catégories de ceux qui se tirent des balles dans le pied. Les exemples sont nombreux et notre ministre de l’écologie nous en offre encore un superbe. Avec son amie Marisol Touraine, elle vient de mettre à mal notre industrie de la conserve. Quoi, diront ceux d’entre vous qui estiment que le gouvernement  étant socialiste ne peut pas agir contre le bien public, qu’on se le dise !

Et pourtant. Rappelez-vous du bisphénol A. Dans les années 2000, on suspecte les biberons fabriqués avec cette molécule de perturber le système endocrinien. Comme de nombreux pays, le parlement français interdit de fabriquer de tels biberons. Mais avec le sacré principe de précaution en étendard, Madame Touraine fait voter un texte interdisant de notre territoire le bisphénol A. Or les conserves sont revêtues d’une matière blanche qui empêche le vieillissement des boîtes à base de bisphénol A ; pour répondre à la loi, il faudra trouver une autre solution. Et pour ce, les fabricants n’ont eu que deux ans devant eux. La loi votée en 2013 s’applique depuis le 1er avril 2015. Pire, les fabricants de boîtes ne peuvent plus en fabriquer et en vendre à l’export. Résultat : un gâchis faramineux, des tonnes de boîtes au rebus, une augmentation du prix de revient du produit… Mais qu’à cela ne tienne, Ségolène Royal, telle la reine mère indéboulonnable, assure que la France est en avance et qu’elle est persuadée que l’Europe suivra et interdira le bisphénol. Manque de pot, la commission européenne n’a pas suivi nos chère ministres et a considéré que les études ne permettent pas d’accuser de dangereux le bisphénol A. Et même des chercheurs français estiment que cette loi a été votée dans la précipitation…

Mais le pire, c’est que pour remplacer la molécule, il aura fallu trouver de nombreux vernis. En effet, selon le produit mis en boîte, il faut un vernis adapté. Seul le bisphénol est universel en conserverie. Encore plus fort, le directeur de l’agence sanitaire française reconnait qu’aucune recherche sérieuse ne garantit que les nouveaux vernis utilisés ne jouent pas un rôle de perturbateurs endocriniens. Un comble quand on sait que c’est la raison qui a fait retirer le bisphénol A.

Quand je vous dis qu’on marche sur la tête.

Pour tout savoir sur nos conserves, regardez le reportage ci-dessous. Si l’affaire bisphénol vous suffit, commencez à regarder à partir de la 27ème minute.

Ma chère Mona, la grande majorité des vins étant livrés en bouteille de verre, on ne craint pas d’avoir les cacahuètes rabougries ou la bagouze à col de fourrure sèche comme une balle de paille. Allons buvons un coup pour oublier toutes ces conneries. Ce sera un superbe Saint Joseph rouge 2009 : Reflet 2009 de François Villard. Toute la magie de la Syrah dans une bouteille !