Chauve ? Hein

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Dois-je vous le confesser, je suis aussi déplumé qu’une brosse wc sortant d’un bain d’acide. Mon front a pris des proportions si exceptionnelles qu’il se termine au ras de ma nuque. Les mouches bénéficient grâce à mes largesses d’une piste s’atterrissage de première bourre. Quand le soleil éclabousse de ses rayons, mon crâne ne bénéficiant d’aucune protection brille comme un diamant sur la gorge généreuse d’une pinup des années cinquante. Certes, on dit que les chauves ont un trop-plein d’hormones androgènes qui en font des amants exceptionnels, mais ce manque de végétation sur la calebasse nous vieillit prématurément et éloigne les jeunes femmes et rapproche les matures. Le Docteur Camuset qui devait être déboisé lui aussi écrivit ce sonnet vengeur :

La calvitie

Coiffeur ! Tu me trompais quand par tes artifices
Tu disais raffermir mes cheveux défaillants.
Ceux qu’avaient épargnés tes fers aux mors brûlants,
Tu les assassinais d’eaux régénératrices !

Tu m’as causé, coiffeur, de si grands préjudices
Que je te voudrais voir, ayant perdu le sens,
Sur toi-même épuiser tes drogues corruptrices
Et tourner contre toi tes engins malfaisants.

Ainsi, quand l’ouragan s’abat sur la futaie,
D’un souffle destructeur il arrache et balaie
La verte frondaison qui jonche le chemin.

Au bocage pareil, mon front est sans mystère.
Il ne me reste plus un cheveu sur la terre,
Et je gémis, songeant au crâne de Robin !

Ma chère Mona, vous me connaissez pelé comme un œuf depuis si longtemps que vous ne faîtes même plus attention à ce manque. Soyez en remerciée. Aussi je débouche de ce pas un Château Lamourette 2009. Un vin de Sauternes brillant comme l’or et riche en fruits et épices. Quel dommage que nous ayons perdu l’usage de ces vins liquoreux car ils apportent du bonheur dans la bouche.