Avec Mona, c’est slow… devant

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Aujourd’hui on les appelle Taxi Boys ou Taxi Danseurs. Ils sont recrutés pour mettre l’ambiance ou plus souvent pour faire danser les dames qui fréquentent les thés dansants. Le statut d’auto-entrepreneur permet à certains d’en faire une activité complémentaire lucrative.

Mais ce métier qui avait disparu a connu son apogée dans l’entre-deux-guerres. Des gigolos aidaient les nombreuses veuves de guerre à retrouver le goût de la vie. Des avions d’américaines débarquaient à Paris pour s’encanailler.
Ces danseurs mondains (comme on les appelait) n’étaient généralement payés qu’au pourboire. Il fallait donc séduire la cliente pour ramener de quoi vivre. Chacun avait ses trucs. J’ai retenu le souvenir de l’un d’eux qui chaque soir achetait un petit pain qu’il perçait de part en part d’un poinçon. Puis il y glissait une ficelle. Après avoir baissé son falzar, il posait délicatement le pain sur son diablotin à crinière, le plaçait avec précision, attachait la ficelle autour de ses hanches et rajustait son futal. Il assurait que grâce à ce subterfuge, il s’assurait un joli revenu. Au cours de la danse, il se rapprochait petit à petit de sa cavalière qui sentait un renflement révélateur d’un développement de la personnalité de son partenaire du moment. Sure et flattée d’avoir mis le jeune homme dans cet état, la plus ou moins vieille lui lâchait, avec un clin d’œil, un pourliche de première bourre.

Quand on lui faisait remarquer qu’il n’était pas nécessaire de changer chaque jour le pain, il se fâchait en insistant sur l’importance de la fraîcheur. Rassis, il devient trop dur et effraie la clientèle. Pour rendre la femme fière de son effet, le pain doit garder suffisamment de souplesse.

Mona pas besoin de pain. Ses cavaliers finissent toujours en forme…