Le gourmet de ces villes

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Nous sommes à Paris sous la Restauration. Charles X vient de nommer au poste d’inspecteur de la musique du roi, Gioacchino Rossini qui a déjà triomphé dans son Italie natale avec plusieurs opéras.

rossini2L’auteur du Barbier de Séville était d’une gourmandise au moins égale à son génie. Ainsi Théophile Gautier disait de lui : « Il est de la plus monstrueuse grosseur. Il y a six ans qu’il n’a pas vu ses pieds. Le cuivre de son orchestre montre une certaine préoccupation de casserole qui ne le quitte pas, même dans ses inspirations les plus sublimes« .

Habitué des plus grands restaurants de la capitale, il recherche les mets les plus rares et n’hésite pas à donner des idées de recettes. Ainsi, au Café Anglais, une des adresses les plus prisées du Boulevard des Italiens, il demanda à se faire servir une viande de bœuf taillée en rond dans le filet chapeautée d’une tranche de foie gras et d’une rondelle de truffe. Rossini était gourmand de tout, mais plus spécialement de foie gras et de truffes. Il appelait ces dernières « les Mozart des champignons ».

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Le maître d’hôtel est effaré et dit au Maître que ce mets est imprésentable. « Qu’à cela ne tienne, faîtes passer le plat dans le dos des convives ». Est-ce pour cela que ce plat dont le succès ne s’est jamais démenti s’appelle tournedos ? Peut être. Certains avancent que le mot de tournedos existait avant l’illustre musicien. Sous ce nom, se cachaient les viandes dont la fraîcheur n’était plus certaine et qui restaient cachées dans la réserve des bouchers des Halles.

Toujours est-il que ce plat est toujours appelé : tournedos Rossini

« Manger et aimer, chanter, digérer : tels sont les quatre actes de cet opéra bouffe qu’on appelle la vie, et qui s’évanouie comme la mousse d’une bouteille de champagne » aimait à dire Rossini.

Mona servi un Pomerol, Château Tour Maillet 2004 avec le tournedos qu’elle a préparé avec amour pour son Lépicurien. Il était ravi; et vous, vous voulez manger avec moi ?