Sam dégoute

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Dans ce journal, nous sommes plutôt connus pour la gaudriole, la bonne bouffe, les bons vins… Alors certains, en lisant ces lignes, vont se dire : purée de ta mère, voilà que Mona et Lépicurien ont viré leur cuti. Ils se mettent à l’information casse-noix qu’on trouve dans tant de medias. Rendez-nous nos zizi-panpan, nos dégustations de belles bouteilles. Mona, tu ne vas pas pustuler pour le prix Nobel vous qui êtes si belle qu’on dirait un soleil. Quant à vous Lépicurien, occupez-vous plutôt de la courbe des flacons ou de Mona que de celle de la consommation ou de l’inflation.

Mais, je me devais de partager cette information économique venue de chez l’oncle Sam. Quand on pense Etats-Unis, on voit défiler des grosses voitures, des hommes et femmes gras bouffeurs de hamburgés… un pays riche où la réussite est toujours possible.

Depuis quelques mois, les divers instituts et la Federal Reserve nous gavent de statistiques montrant que l’économie américaine redémarre. Et ça marche, les marchés boursiers sont au plus haut. Les riches sont de plus en plus riches. Tout va bien au Far West.

Bon, je vais foutre un mauvais coup dans cette vitrine dorée. Figurez-vous que le nombre de pauvres augmente régulièrement et que près de 50 millions d’Américains utilisent des tickets d’aide alimentaire pour acheter leur bouffe. La plupart des Etats, chargés de distribuer ces allocations, étant pour en quasi-faillite vont réduire ces aides. Pas trop de réactions de la part des pauvres. Quand on est pauvre, on ferme sa gueule. Mais les principales chaines de grande distribution attirent l’attention des pouvoirs publics. Cette baisse des aides va avoir des conséquences non négligeables pour leurs ventes. Et ça, c’est pas normal. Il faut dire que près de 15% des consommateurs paient dans les grandes surfaces avec des tickets Supplemental Nutrition Assistance Program. Et quand on vous aura dit que des salariés du plus gros distributeur des States, Walmart, règlent leurs achats avec ces mêmes tickets, on se dit que le pire est possible chez l’Oncle Sam.

Vous voyez ma chère Mona, ça me donne envie de vomir. Mais, vous me connaissez, le devoir avant tout. Si vous sortez deux verres, je vous servirais La Tour du Bon 2002. Ce Bandol rouge est à son sommet. Des notes chocolatées, une pointe de fraîcheur, des tanins policés. Le pied !