Ovaires, buvons

ovaires-dosesSelon une étude australienne, la consommation de deux verres de vin par jour, pour une femme, pourrait réduire de moitié le risque de cancer des ovaires. Un résultat dû à la présence d’antioxydants et à l’impact de l’alcool sur les hormones féminines. A noter : le vin rouge semble être plus efficace que le vin blanc. Et pourtant, les hommes sont convaincus que leurs compagnes préfèrent le goût du blanc….

Bon, en attendant, Mona, venez on va se boire une fillette. Avec çà, on frisera pas l’ovaire dose ! Mais çà vous fera du bien !  allez deux verres, deux…

Du pain, du vin, du divin

ratzinger

Alors que les dirigeants Français s’acharnent contre les amateurs de vin que nous sommes, il est réconfortant de trouver des défenseurs, là où on ne les attendait pas forcément, du noble produit qu’est le vin :

« Si le pain est considéré comme le symbole de ce dont l’homme a besoin, le vin est le symbole de l’extrême abondance, qui nous est nécessaire. Il représente l’allégresse et la transfiguration de la création. Il nous délivre de la tristesse et de la fatigue, nous libère l’âme, nous ouvre le cœur et franchit les barrières qui limitent notre existence« .
Cardinal Joseph Raztinguer (Benoît XVI)

Souhaitons que nos ministres et députés lisent ce texte et le méditent.

Mona, savez vous que depuis le 16° siècle, le vin de messe est du vin blanc bien qu’il soit le sang du Christ. La seule raison est pratique : ne pas laisser desaint-emilion traces sur les linges utilisés durant l’office. Ce vin a été durant longtemps une affreuse piquette.
On raconte à ce sujet, que le Cardinal de Bernis (1715-1794) ne souhaitait que du Meursault pour célébrer la messe. Il se justifiait en disant :
-« Je ne vais quand même pas faire la grimace devant le Seigneur. »

Mona, apportez donc deux verres et buvons à la santé du Saint Père, et pas du vin de messe, je vous prie. Mais plutôt un Saint -Emilion, un Saint -Joseph, un Saint-Estèphe , un Saint-Romain, une Saint Nicolas de Bourgueil, ou mieux, un Saint-Amour…. un de ces saints que l’on prie sans modération.

Le Pinard

Le Champagne, c’est du pinard à ressort (San Antonio)

Le pinard, çà devrait être obligatoire (Coluche)

J’ai comme toi pour me réconforter
Le quart de pinard
Qui met tant de différence entre nous et les Boches (Apollinaire)

Le+PinardL’origine la plus probable de ce vocable est une déformation de “pinot” le cépage roi de la Bourgogne et du Champagne. On l’utilise, dans le langage vulgaire, dés le XVIIème siècle. Il fut glorifié et personnifié pendant la guerre de 14/18 : le “ père pinard ”.
Une autre historiette court sur le mot. Au XIX° siècle, le docteur Adolphe Pinard (spécialiste en obstétrique) aurait travaillé pour l’armée. Sur ses conseils, on aurait complété les rations de vin avecdu mercure pour protéger les soldats contre les maladies honteuses !… Le bon docteur est mort en 1934 à 90 ans ! Il n’avait pas du consommer beaucoup de sa mixture pour parvenir à cet âge !
Il n’a jamais revendiqué un rôle quelconque dans l’heureuse issue de la grande guerre, pourtant la victoire est toujours revendiquée par beaucoup de pères. Seule la défaite est orpheline.

Durant cette Grande Guerre, on retrouve dans nombre de lettres de soldats des allusions au fameux picrate. Au sens propre, ce mot désigne le sel de l’acide picrique, utilisé dans la fabrication des explosifs. Dans les tranchées, le gros vin rouge qui « attaquait » et était destructeur fut ainsi nommé.

Bon Mona, si on faisait une petite rincette ; mais du bon, pas du genre Clinton[1] qui tache…si vous voyez ce que je veux dire.

[1] Cépage teinturier interdit en France depuis 1935 comme le sont les cinq autres du même groupe : le Noah, l’Herbemont, l’Isabelle, le Jacquez et l’Othello.

des p’tis trous, toujours des p’tits trous

manga-vinLe dessus des capsules de bouteille de vin présente parfois une ou deux perforations. Ces petits trous sont pratiqués par la machine, lors de l’assujettissement de la capsule.
Cela permet d’éviter la formation d’un coussinet d’air en haut du goulot et limite les risques de moisissure du bouchon.

Las ! Au pays du Soleil-Levant circule une toute autre explication : ce sont les traces d’injections de produits stabilisants faites à l’aide de seringues, au moment de l’exportation! Seuls les Champagnes échappent à cette « vaccination » !

Chinoiserie japo-niaise ? Légende urbaine? Comment dit-on « parano-nïaque » au Japon, le pays du soleil le-vin ?

Mona, ma p’tite geisha du ???, mirez le disque de mon verre de rouge, on dirait le drapeau du Japon.

Mona : geisha loupée ?
Mona geisha d'un jour

C’est un Brie qui court….

Le site lepoint.fr a publié une information que je reprends intégralement :

plateau-fromages-et-vin« Pour promouvoir les spécialités françaises, le gouvernement va cofinancer, avec des producteurs, des soirées vin et fromages chez des particuliers américains, canadiens et d’ailleurs. Les hôtes, choisis par l’agence de marketing Sopexa, recevront, outre des bons d’achat pour du vin bon marché, un tire-bouchon et… un CD où chante Carla Bruni ! En échange, ils doivent vanter sur Internet les mérites de la nourriture et du vin français. La Sopexa a déjà reçu 14.000 demandes de particuliers. Le coût de l’opération, réalisée dans 19 pays, est estimé à 1,6 million d’euros, dont 60 % seront à la charge du ministère de l’Agriculture. »

Des journalistes et nombre de sites ont réagi en trouvant scandaleux que le budget participe à l’achat des disques de la 1ère Dame. En fait, il semble que le disque soit une compilation de variétés dont un titre est de Carla Bruni… Mais peu importe cette polémique ne m’intéresse que fort peu.

Par contre, je suis étonné que personne ne souligne le fait, qu’à l’intérieur de notre beau pays, l’image du vin soit plus associée au risquecoq-bleu-blc-rge de cancer dès le 1er verre et à l’alcoolisme. Mais dès que l’on sort de nos frontières, le vin est présenté comme un des fondements de notre civilisation et comme un des pôles de notre gastronomie.

Quand va donc cesser cette schizophrénie ?

Epicuriennes, Epicuriens, à vos verres, il est temps de faire comprendre à nos dirigeants que :

« Bonne cuisine et bons vins, c’est le paradis sur terre »
Henri IV (1553-1560)… c’est-à-dire en France comme ailleurs.

Il fallait et il faut le dire.

Un p’tit coup de jaja ?

verre_ballonLorsqu’on parle de vin en France, c’est le plus souvent négatif. Par exemple, la campagne : un verre de vin augmente le risque de cancer. Lorsqu’on feuillette une revue spécialisée en vins, on lit des commentaires sur les meilleurs vins de Bourgogne, de Bordeaux… et jamais sur les vins que boivent réellement les Français. En effet, les vins présentés coûtent souvent plus de 10 € et pratiquement jamais moins de 5 €. Or, régulièrement, des informations donnent un prix moyen d’achat d’une bouteille de vin aux environs de 3 €.

La revue Rayon Boissons qui est spécialisée dans les boissons distribuées en grande distribution (GMS) publie un classement des vins les plus vendus par la GMS.

Je ne reprends ci-dessous que les trois premiers en ajoutant le prix de vente TTC constaté dans les hypermarchés.

NOM DE MARQUE

Prix moyen vente TTC

Bouteilles vendues 2008

Roche Mazet

2.40

21 millions

Vieux Papes

1.75

18 millions

La Villageoise

1.20

15 millions

En additionnant les 10 marques du tableau de l’article, on arrive au chiffre sympathique de 142 millions de bouteilles vendues.

Bien entendu, les clients des cavistes, des sites de vente en ligne et ceux qui achètent directement chez les vignerons dépensent plus pour leur vin. Mais la GMS vend environ 75% des bouteilles de vin toutes qualités confondues. Aussi je reste persuadé que le nombre d’amateurs de vins de qualité reste marginal dans notre beau pays. On parle généralement de 5% …

Il y a du boulot pour les Epicuriens.

Le « connaisseur »

buveurTout le monde en a un dans sa famille ou parmi ses relations. Que ce soit à table, lors de la soirée d’inauguration d’une foire aux vins, à Vinexpo (parce que le copain d’un copain de son oncle maternel a travaillé dans un château et lui a obtenu une invitation, bien qu’il ne soit pas professionnel) ou à la Saint-Vincent bourguignonne, son comportement est le même : un rapide tour d’horizon et il se précipite vers les appellations prestigieuses ou les grands crus. D’entrée, ses aristocratiques papilles dédaignent les “ petits ” St Emilion, les “ petits ” Pommard. Pour lui, un Médoc s’efface devant un Haut-Médoc qui par définition ne peut rivaliser avec un Pauillac. Il est péremptoire : “ je n’en goûterai que deux ou trois…mais uniquement des grands ! ”.

Il connaît par coeur le cru qu’il a dans son verre : parfois, son verbiage descriptif ampoulé commence avant même d’avoir eu le vin dans la bouche. Il recrache, non pas le vin (« c’est trop bon, quoi… »), mais le dernier commentaire de son gourrou américain dont il a lu et appris tous les ouvrages. Il vous met en demeure d’apprécier et aura, de toute façon, toujours le dernier mot : quel merveilleux vendeur ferait-il dans la grande distribution ! Voler au secours du succès est sa vocation.
Faites-lui goûter une de vos découvertes, un de ces vins d’oenophile, il condescendra à y trouver quelques mérites mais… mais… il ne pourra s’empêcher d’ajouter : “ il ressemble à château X , en moins étoffé, bien sûr ” ou “ à Clos Y, mais en bien plus acide ”. Vous ne le surprendrez jamais : il connaît tout ; du moins tout ce qui a déjà été sacralisé :

c’est le “ buveur d’étiquettes ”.

Chassez le naturel, il revient toujours au goulot !!!

La cave de Monsieur Labiche

lourcine-affichePendant le siège de Paris en 1870, Eugène Labiche dut abandonner sa maison. Seul son jardinier resta sur place pour éviter le pillage …
Mais, à son retour, il constata que sa cave était entièrement vide.

Le jardinier lui expliqua que les Prussiens avaient bu l’essentiel de ses flacons. Et il ajouta fièrement : « Mais rassurez vous, Monsieur, j’ai pris largement mon compte. Et à chaque bouteille ouverte, je me disais : ce sera çà de sauvé pour Monsieur Labiche« .

Cà ne cerf à rien de s’énerver, Monsieur Labiche.

En 1857, Eugène Labiche avait écrit « L’Affaire de la rue de Lourcine » : une pièce dans laquelle le bourgeois Lenglumé se réveille un beau matin avec un inconnu dans son lit, une « épouvantable gueule de bois » et le soupçon d’être mêlé à un crime.

Comme qui dirait : pris en flagrant débit.

Gueule de bois : un mot que les auteurs d’aujourd’hui banissent de leurs textes. Consensus mou oblige.

Partir en miction

1483294863_31613af84f_oLa bière a la réputation d’agir sur la vessie. Il suffit de se rendre dans une fête de la bière, notamment à Munich, pour comprendre que c’est tout à fait justifié.

Et pourtant c’est le vin qui semble avoir suscité les expressions les plus imagées relatives au phénomène.
« Pisse dru « , La pissotière de l’Impératrice » : nombre de vocables locaux en font cas. Le vin est-il velouté ? C’est « le petit Jésus qui vous pisse dans le gosier« . Dès l’antiquité, les poêtes comparaient les grands vins à l’urine des dieux.
L’acte peut introduire une notion d’urgence. Ainsi du Beaujolais : « sitôt fait, sitôt bu, sitôt pissé » ou bien « il doit être bu et pissé avant Pâques » pour les Muscadets.
Le vin blanc est connu pour « destouper » les tuyaux. Par exemple les asperges conjuguées avec un Muscat d’Alsace invitent à une visite régulière du petit coin. Huîtres et Gros Plants ont également des effets diurétiques manifestes.

Quant au « bourru », ce mi-vin, mi jus de fruits, chargé de levures et de sucres que l’on boit durant les vendanges avec des châtaignes, ses vertus gustatives et surtout purgatives vous privent du plaisir irremplaçable de croquer une dragée Fuca.

Ahhhrrr, Scheiße, ahrrr !!!!

Fallait le dire

488700426_ca2d2be2d_bLorsque l’on parle d’un vin, il est difficile de naviguer entre la description trop sommaire et le lyrisme de pacotille flirtant avec la cuistrerie. D’un autre côté, plus on dit n’importe quoi, moins on encourt le risque d’être contredit. Une génération d’étudiants de l’Institut d’œnologie de Bordeaux a subi « la racine d’iris blanc cueillie le matin avant la rosée » (référence d’odeur qui fait évidemment partie du quotidien de tout un chacun, vous en conviendrez).

Florilège de descriptifs  :

« Odeur de foutre de lièvre  » (bien connu des critiques zoophiles et champions du 100m).

« Nez curieux d’aromates, de thé noir fumé et de poudre fraîche de cinq épices  » (idéal pour accompagner la cuisine chinoise).

« Nez d’asperge chaude, de cardon et d’abricot » (idéal pour servir avec un repas végétarien).

« Ce vin musclé explose en bouche avec un torrent de cailloux et de mica » (forcément le vin idéal pour un congrès de géologues).

« Nez de mèche, de poudre et de pétrole » (pour vos copains soixante-huitards nostalgiques du cocktail Molotov …).

 » Odeur de truffe humide d’épagneul » (breton ? surement pour du vin ; mais de toute façon, très utile pour le casse-croûte du chasseur).

2243942180_d321835e35_o« Une acidité acérée comme une épée. Cette forme insistante annonce la finale minérale » (pour une partie fine sado-maso !).

 » Arômes intenses de végétal, de tomate, de tiramisu » (sublime avec la pizza à peine décongelée).

 » Il est bon; nez fun mais propre. Bouteille au style très funky » (à déguster entre deux… joints ? Hey, the fun shines…).

Bientôt, ce sera la grand-messe des primeurs : de quoi étoffer cet article ?