Manger en posthume

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Louis XVIII à peine installé aux Tuileries, remet en vogue les traditions de table de l’ancien régime. Obèse, infirme, le corps déformé par la goutte et rongé de gangrène, le Roi trouve réconfort dans les plaisirs de la table. Il n’était pas Bourbon pour rien !

Il partage nombre de repas avec Jean-François de Peyrus, duc d’Escars. Au cours de ces dîners interminables en tête à tête, ils épuisent les recettes de la gastronomie et n’hésitent pas à en créer : ainsi l’ortolan en cercueil de perdreau et la côtelette d’agneau à la martyre. Pour cette dernière, il faut trois belles côtelettes que l’on ficelle ensemble. Grillées, on ne mange que celle du milieu qui a absorbé les sucs des deux autres. Il ne reste plus qu’à jeter les restes.

Le 8 septembre 1822, les deux commensaux se régalent de truffes à la purée d’ortolans. De retour chez lui, le Duc se couche avec l’estomac un peu lourd. En pleine nuit, il se réveille brusquement. Il sonne. Un médecin est appelé. Ses traitements n’auront aucun effet.

– Le Roi …,vite … que l’on …  voie … si … le Roi … a bien sup …porté…

Ce furent les dernières paroles du Duc. Le Roi fut immédiatement prévenu.

– Je savais bien qu’il avait moins d’estomac que moi, dit le Souverain dans un demi-sommeil.

Mona, voilà deux épicuriens qui méritent le respect. Je débouche Les Contours de Deponcins 2007. Ce Viognier de François Villard leur fera un bel hommage.