Deux nappes au lit…

Je ne sais pas si j’ai eu l’occasion de vous parler de mes origines. Vous savez que je suis si discrète voire secrète et tellement pudique. Mais maintenant que nous nous connaissons mieux, je peux vous confier que j’ai de lointaines origines italiennes. Mes ancêtres seraient arrivés de Florence dans les bagages de François 1er, autant dire que çà ne date pas d’hier et que mes notions dans la langue de Dante sont, pour le moins et tout au plus, touristiques. Et pourtant est-ce le sang qui bout dans mes veines, j’adore la cuisine transalpine. Aussi, j’ai plaisir à m’attabler dans un restaurant italien et à savourer risotto, carpaccio, osso buco, pesto sans oublier le plat national que sont les pâtes de toute forme et accompagnées de tant de sauces.

Ce garçon a eu la petite Vérone !!!

J’étais donc, disais-je, dans un «ristorante» avec Lépicurien, ce Casanova français et nous avions choisi le même plat : un risotto aux champignons. Voulant faire ambiance locale, je commandais en italien :
Duo risotto alla fungaiola, per favore, Signore.

Le garçon au lieu d’admirer mon effort pour chausser la botte et mon accent chantant comme un gondolier vénitien, se permit de me reprendre sèchement :
Je suppose que Madame veut dire «risotti».

Ah le rustre ! Ridiculiser une jeune femme comme moi devant son patron qu’elle admire tant. C’est bien simple, çà me coupait l’appétit jusqu’à ce que Lépicurien, ce grand homme ne me venge en hélant le garçon et en lançant à la cantonade, non comme Eric mais tel un ténor dans le Nabucco de Verdi :
Dites moi mon brave (on sent que l’affront va être lavé, récuré, blanchi), où sont les lavabi, je voudrais faire pipo et me laver le mani.

Et toc, çà c’est envoyé. Le serveur est k.o. Il bredouille, bafouille, marmonne, éructe… en rosissant :
«Sous-sol… sulla vostra destra».

Il est vaincu. Il fuit Je retrouve l’appétit qui n’aurait jamais dû me quitter.

A la fin du repas, très bon d’ailleurs comme d’habitude, il nous demande si nous prendrons des ristretti. Je lui balance :
no grazie il caffè.

Mona bien rigolé ou Rigoletto comme dirait le grand Guiseppe.  

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