Bien sûr, l’accessoiriste teint les calèches

Un grand merci à Jean Sébienplus qui, à la lecture du texte remarquable du Patron Lépicurien sur Erich Von Stroheim, m’apprend que ce cinéaste était un perfectionniste. Ainsi en 1922, sur un plateau de tournage d’Hollywood, il tourne son troisième film muet : Folies de Femmes. Pour une scène, on a reconstitué le casino de Monte Carlo et deux mille figurants sont là pour applaudir l’arrivée du carrosse du Comte Sergius Karamzin, joué par Stroheim lui-même.
Erich Von Stroheim lance «moteur» et la foule applaudit ; le carrosse avance et l’acteur descend, rentre dans l’hôtel et se dirige vers la réception. Il appuie sur la sonnette. Aucun son n’en sort. Von Stroheim, fou de rage s’écrie : – Coupez.

Le producteur fait remarquer au cinéaste que pour un film muet, ce manque de son n’aura pas d’incidence. Mais Von Stroheim est fou de rage et s’en prend à l’accessoiriste :
-J’ai déjà dit que je voulais que tout doit être réel, réparez cette cloche et on la refait.

Le producteur transpire à grosses gouttes, s’effondre dans son fauteuil et compte la perte due à ce caprice.

La cloche est réparée et la scène retournée.

Mona écrit ce texte, mais vous ne l’entendez pas, on le refait ?…

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