Mener les gens à la braguette

mona-braguette

Jusqu’au XIVe, hommes et femmes portaient la robe. Puis les hommes enfilèrent des pourpoints[1] et des chausses[2]. Pour joindre le tout et cacher leurs génitoires, on ajoute un morceau de tissu tenu par des lanières qu’on appelle aiguillettes : l’ancêtre de notre braguette. Les bas n’étant pas munis de poches, c’est la braguette qui en fait office. On prend vite l’habitude d’y loger son mouchoir, ce qui a pour effet d’augmenter le volume de l’entre-jambes. Puis, fiers d’exposer leur virilité, les nobles le rembourrent et lui donnent des formes de plus en plus suggestives. En y ajoutant des couleurs vives, l’attention des dames était obligatoirement attirée par le pochon dressé. Le paroxysme est atteint au XVIe siècle. C’est tellement vaste que l’on peut y loger sa bourse à coté de ses bourses ou même une pomme que l’on fera mûrir avant de la faire croquer bien réchauffée à sa belle. Finalement la braguette conçue pour cacher l’essentiel devient l’emblème de la sexualité affichée haut et fort. Un comble ! Avec la contre-réforme, la braguette exubérante disparaît.

Quand je pense que nos contemporains s’indigent parfois de la triche féminine qui use wonderbra et culottes amaigrissantes pour vous aguicher, je me dis qu’il fut un temps pas si éloigné où les mâles grossissaient artificiellement et démesurément l’apparence de leur petite aiguille de calcif.

Mona pas besoin d’artifices. Qu’on se le dise.


[1] Juste-au-corps très serré et très court
[2] Bas moulants qui s’arrêtent aux cuisses

1 pensée sur “Mener les gens à la braguette”

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