Votre Dick trépasse !

Je vous envoie cette modeste photo qui pourra, j'espère, réveiller Dick
Je vous envoie cette modeste photo qui pourra, j’espère, réveiller Dick

Ma chère Mona,

Fidèle lectrice de votre Journal et admirative de vos conseils toujours avisés, je me tourne vers vous pour déverser mon inquiétude au sujet de mon mari Dick. Nous ne sommes plus des perdreaux de l’année, mariés que nous sommes depuis 38 ans 6 mois et 2 jours. Jusqu’à il y a peu mon homme savait foutre le feu à mon fournil et savait me faire grimper aux rideaux pratiquement à chaque expédition. Et puis ses sollicitations se sont espacées. Sa raideur qui me ravissait et me portait aux extases les plus intenses devient un souvenir ramolli. Plus inquiétant pour moi, son aspect physique se modifie : il a pris du bide, ses poils pubiens se font la malle et garnissent plus notre pageot que son triangle magique, ses rognons blancs dont il était si fier sont devenus aussi gros que des raisins de Corinthe, et le pire c’est qu’il exhibe une paire de nibards qui grossissent à vue d’œil à tel point que je songe à lui offrir un soutif pour Noël. Et moi, j’ai le réchaud qui gémit à force d’être repoussé ; toutes mes avances se terminent par un « je suis fatigué, pas ce soir ». A ce rythme là, je désespère de nourrir mon raminagrobis avec de la viande fraîche. Faudra-t-il apprendre à mon fourneau à se passer de miches ? Ah, non. Bien qu’ayant dépassé la soixantaine, j’ai le barbu qui cherche encore de la compagnie. Mona j’en appelle à vous non point que vous soyez concernée, vous qui êtes jeune, fraîche, désirée par tous vos lecteurs bavant devant vos formes parfaites ; mais j’en appelle à votre générosité, ayez pitié d’une femme qui miaule d’un désir non assouvi. Enfin pour que votre information soit complète, je dois vous dire que j’ai essayé d’en parler avec mon husband. Il est impossible de parler calmement de ce sujet, il s’irrite, me traite de nymphomane décrépie. Jusqu’à ce jour, jamais, jamais, il ne m’avait méprisée et insultée de la sorte.
Hélène Trofersa

Hélène,
Je comprends votre désarroi, vivre de souvenirs est une épreuve que nombre de gens de votre âge vit au quotidien. Cette phrase de Chateaubriand, dans les Mémoires d’outre-tombe, reprise par le général de Gaulle est cruelle mais si vraie : La vieillesse est un naufrage. Et si nous les femmes sommes durement frappées par la ménopause, les hommes avec les ans perdent des hormones mâles, la fameuse testostérone. On parle d’andropause. Leur corps se transforme, leur appétit sexuel diminue et leur caractère devient irritable. Pendant ce temps, nous les femmes, avec la diminution de la production d’hormones sexuelles féminines, nous parsemons notre menton de poils plus ou moins épais, notre voix de soprano devient plus grave…etc, etc. Un peu comme si avec les ans, Monsieur et Madame se rapprochaient, comme si Madame devenait un peu Monsieur et lycée de Versailles. Bon, vous allez dire Hélène que mes propos ne sont pas réjouissants et qu’ils vous laissent peu d’espoir à ce qu’un jour, votre bonhomme ne vous propose une partie d’écarté et vous provoque la grands secousse paradisiaque. Certes, certes. Tout d’abord pour asticoter votre voisin de pieu, il vous faudra innover : lingerie, joujoux et effeuillage en musique… peuvent lui redonner de l’appétit. Si ces fantaisies ne suffisent pas à lui donner envie de tremper son biscuit, il faudra consulter. Seul un toubib trouvera la potion pour réveiller son doigt du milieu. Bon courage, Hélène. Quant à moi, je les prends jeunes, aussi je ne connais pas ce problème et c’est tant mieux.

Mona du matos pour attirer les raideurs.

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