Cap au sud

Bartolomeu Diaz était intendant des magasins royaux à la cour du roi du Portugal, Jean II. En 1482, il participa à la première expédition de Diogo Cão [1], en Afrique. En 1486, Jean II lui confia le commandement d’une expédition  pour  poursuivre plus au sud celles de Diogo Cão et de d’Aveiro qui s’étaient arrêtées au Congo.

Bartolomeu_dia_cape_of_good_hopeLa flotte, composée de deux caravelles et d’une nef de ravitaillement quitta Lisbonne en août 1487. Il mit cap au sud malgré les légendes terrifiantes, dans lesquelles des monstres sortant de l’eau engloutissaient les navires.

En 1488, une tempête l’obligea à débarquer dans la baie Aguada de São Brás [2] : il venait de passer la pointe sud de l’Afrique, qu’il baptisa « Cap des tempêtes ».[3]
Diaz voulut s’assurer que le Cap était bien le passage tant recherché et s’aventura un peu plus remontant le long de l’Afrique orientale. La côte s’incurvait effectivement vers le nord. Mais la fatigue de son équipage l’obligea à rentrer au Portugal.

Après plus de 16 mois passés en mer, les deux caravelles arrivèrent triomphalement à Lisbonne en décembre 1488.
La route des Indes était ouverte.
Au milieu de la foule venue les accueillir sur le port, se trouvait un génois nommé Christophe Colomb. Il était venu à Lisbonne défendre le projet d’une route des Indes par l’Ouest. Il comprit qu’il devrait trouver un autre « sponsor »…

En 1494, le traité de Tordesillas [4] fixait des règles favorables aux découvertes de nouveaux territoires. L’année suivante, Jean II décida d’aller jusqu’en Inde et confia le commandement d’une flotte au jeune Vasco de Gama. Mais le roi mourut peu après et le départ n’eut lieu qu’en 1497. Diaz était à la tête d’un des navires.

En 1500, Bartolomeu Diaz repartit une nouvelle fois pour les Indes ; cette fois, sous la direction de Pedro Alvares Cabral. Mais une tempête engloutit quatre navires de l’expédition…et il périt au large du cap de Bonne-Espérance.

– Mona, en mémoire de ce grand homme, je vous propose un verre d’Alentejano ou d’Estremadura ?
– Comment ?
– Ah, bon, plutôt un doigt de Porto…


[1] Explorateur portugais (1450-1486) qui fit deux voyages le long de la côte atlantique de l’Afrique au XVe siècle.
[2] De nos jours : Mossel Bay en Afrique du Sud, au bord de l’Océan Indien..
[3] Cap de Bonne-Espérance.
[4] Traité, signé à l’initiative du Pape, qui traçait les limites territoriales entre l’Espagne et le Portugal : tout ce qui serait découvert à l’ouest du méridien 46°37’ouest (Amérique moins le Brésil) appartiendrait à l’Espagne et, à l’est (Brésil, Afrique et…) au Portugal.