Pour les fraudeurs, nos mets sont potables

Vous allez dire que je vois tout en noir, que j’exagère. Vous me direz que nous n’avons jamais vécu aussi longtemps, que notre alimentation n’a jamais été aussi sûre…

Certes, mais quand des producteurs, des distributeurs nous trompent en quasi toute impunité, je vous dois une information. Ce dimanche, France Cinq diffusait un reportage «La Vérité, si je mange». On y raconte notamment cette belle histoire.

Durant des années, une huile provençale était présente sur les marchés et magasins bio. Sur la contre-étiquette, c’était beau comme une toile de Botticelli. On pouvait lire :
Huile d’olive artisanale, 1ère pression à froid, écrasée à la pierre, pressée sur des scourtins comme le faisaient nos ancêtres, chauffée uniquement par le mouvement de la pierre à moins de 27°C.

Quant à l’étiquette, elle arborait fièrement le logo AB (Agriculture Biologique) ayant obtenu la certification d’Ecocert  sous le numéro SAS-F-32600. Autant dire qu’avec une telle présentation et une telle bénédiction, les ventes furent fructueuses. Mais des commerçants et consommateurs s’étonnèrent de l’abondance de la production de ces oliviers des Alpes-Maritimes. En effet, l’oléiculteur écoulait 20 à 25 tonnes annuellement.
Après analyse, il ressort que l’huile viendrait pour l’essentiel de Tunisie et seuls 200 petits litres sont tirés de Provence. Dur, dur !!

Et le pire, c’est que le producteur indélicat ne semble pas avoir été poursuivi pour avoir apposé le logo AB. En effet, pour obtenir le précieux sésame, il avait fait certifier une minuscule oliveraie qui n’est ni sa propriété, ni utilisée, semble-t-il, pour produire son huile. Pour sa défense, le fraudeur présumé affirme qu’il suffit d’allonger 2.000€ par an à Ecocert pour avoir le label vert. Dur, dur !

Tout çà fait froid dans le dos et demande quelques explications. J’ai envoyé un mail à l’organisme certificateur mis en cause et ne manquerai pas de publier leur réponse… au cas où…

Bon, ma chère Mona, ce n’est pas çà qui va nous calmer la soif. Allez, je vous propose un Grand Cru Classé de Saint-Emilion 2007 qui est cultivé en biodynamie : Château Fonroque. Alain Moueix produit un joli vin fin et frais. Bravo !