Vers solidaires

Jeune dégustateur de Philippe Mercier - Musée du Louvre

François Coppée (1842 – 1908) poète de Paris, académicien en 1884, rencontra un grand succès avant de tomber dans l’oubli après sa mort. Rares sont les anthologies de poésie à exhumer ces vers (si j’ose dire), mais une rue du XV arrondissement de Paris porte son nom. Mais comme me dit Lépicurien, un gars qui écrit des vers (ou verres ?) sur le vin mérite de figurer dans ce journal. C’est fait.

LE VIN

Longtemps, dans l’atmosphère humide des caveaux
Sous la voûte profonde et de nitre imprégnée !
Sous la poussière et sous les toiles d’araignée
Le jeune vin vieillit dans des flacons nouveaux.
Il faut que dans le calme et l’ombre des tombeaux
La sublime liqueur dure plus d’une année,
Avant que d’accomplir la noble destinée
D’exalter un instant nos cœurs et nos cerveaux.
Ainsi, Chaze, il en est de la pensée humaine,
C’est par un très secret et très lent phénomène
Qu’elle se plie enfin au rythme harmonieux.
Un doux sonnet mûrit comme un Bordeaux suave
Et tu fais bien, ami, qui né dans une cave,
De lire des beaux vers en buvant tes vins vieux.

Mona trinqué à votre santé