Cardinal, nous voilà…

Etrange destinée que celle du cardinal de Richelieu après sa mort, lui qui fut si redouté pendant sa vie! En 1793, au château de la Melleraye, un « patriote » décapite la statue de marbre du prélat et fait de sa tête, le contrepoids de son tournebroche…

Pendant ce temps à la Chapelle de la Sorbonne, le 5 décembre 1793, le tombeau de Richelieu est profané. Et comme nous l’avons déjà fait pour les Rois et Reines, pour Turenne, nous relatons cette ignominie pour que la mémoire des atrocités de la Révolution soit connue du plus grand nombre.

« Lenoir qui se multipliait pour assister à la destruction de ses chers monuments était présent dans l’église de la Sorbonne quand les furieux voulurent réduire en poudre le tombeau de marbre du cardinal, magnifique modèle de sculpture de Girardon. En s’opposant à ces vandales, il fut blessé d’un coup de baïonnette mais, du moins, il réussit à sauver le marbre. Les brigands se dédommagèrent en arrachant le corps de sa tombe et le foulèrent aux pieds sur les dalles du sanctuaire. »

Ce même Lenoir écrit : « Le cardinal que j’ai vu retirer de son cercueil offrait aux regards l’ensemble d’une momie sèche et bien conservée. La dissolution n’avait point altéré ses traits. Une couleur livide, était répandue sur sa peau. Il avait les pommettes saillantes, les lèvres minces, le poil roux et les cheveux blanchis par l’âge. Un des suppôts du gouvernement de 1793, croyant venger, dans sa fureur, les victimes de ce cruel ministre, coupa la tête de Richelieu et la montra aux spectateurs qui se trouvaient alors dans l’église. »

Il ajoute : « Je ne pus empêcher la fracture du nez du cardinal. Il a été heureusement recueilli et recollé ». Voilà donc la réponse à une question posée par Lépicurien.

Les restes du corps furent vraisemblablement jetés dans une fosse commune. Quant à la tête après avoir circulé de main en main, elle fut emmenée par un commerçant du nom de Cheval. Craignant les représailles après la Terreur, il se débarrassa de la relique auprès d’un prêtre Nicolas Armez. Ce dernier l’emmena en Bretagne et la laissa dans sa famille. Elle y restera jusqu’en 1866. A cette date, un des descendants Armez, Louis, futur député, la remit aux autorités pour qu’elle soit inhumée dans le tombeau de la Chapelle de la Sorbonne qui était vide depuis plus de 70 ans…

Voilà, vous savez… Encore un moment d’émotion. Que de grands hommes de notre histoire n’ont pas eu le droit au repos éternel.

Mona rougi comme un cardinal, mais de colère !

Jetez l’ancre

Concini "conseille" Marie de Médicis

Si comme moi, vous aimez les films de cape et d’épée, vous avez surement aimé « Le Capitan« . Jean Marais et Bourvil en sont les vedettes. Ils se battent contre Concini, Maréchal d’Ancre.

Ce jour, dans le cadre de nos articles culturels, je vous invite à découvrir un peu plus ce personnage antipathique du film.

Il faut dire que dans la réalité, il en fut de même. Qui était donc ce Concini ?

Ne voulant pas fatiguer vos méninges par des textes trop longs, je vous propose de survoler la vie de ce Toscan en 2 articles. Aujourd’hui, mise en bouche avec la vie de l’Italien et dans un autre papier, sa mort…

Tout commence lorsqu’Henri IV cherche une épouse. Son choix se pose sur Marie de Médicis essentiellement pour des raisons financières : il avait un million d’écus de dette auprès des Médicis. Grâce à la dote, la facture serait réduite à 400.000 écus (çà donne forcément des attraits à la promise). Marie n’arrive pas seule en Royaume de France, c’est le moins qu’on puisse dire : deux mille Italiens l’accompagnent qui, pour la plupart, viennent chercher fortune ou se faire oublier…
Au milieu de cette foule, Concino Concini. D’origine noble, il demanda très jeune sa part d’héritage qu’il croqua rapidement dans les tripots. Ruiné, il rentre à Florence. Il y vécut d’escroqueries et de « petites combines ». Aussi le mariage de Marie de Médicis était l’occasion rêvée pour aller sous d’autre cieux.  Durant le voyage, il rencontre une « sorte de naine noire, avec des yeux sinistres comme des charbons d’enfer[1]« . Mais la petite (si j’ose dire) a un avantage. Elle est la sœur de lait de Marie. Concini se dit que se marier avec Léonora Galigaï (c’est son nom), c’est se rapprocher de la future Reine de France…

Rapidement, les Concini prennent du galon au Louvre. Leonora était « dame d’atour de la Reine de Médicis. Bien qu’Henri IV n’aimât jamais ce couple trop influent sur sa femme, les Concini s’enrichirent rapidement grâce à la générosité de Marie : hôtel particulier, château à la campagne…

Mais, c’est après l’assassinat du Roi que les Concini prirent les manettes du royaume. Marie de Médicis était sous influence de sa sœur de lait qui elle-même obéissait à son mari. Les titres pleuvent : maréchal d’Ancre puis lieutenant général de la Normandie. Richelieu que Concini avait amené au gouvernement de la France disait du Maréchal d’Ancre : « II avait pour principal but d’élever sa fortune aux plus hautes dignités et pour second désir, la grandeur du roi et de l’État. »

Mais ils commirent une erreur, ils ne ménagèrent pas le futur roi Louis XIII. Pis, ils lui firent subir vexations et humiliations. Aussi, une des premières décisions du jeune roi fut de se débarrasser des Concini.

En avril 1617, c’est fait. C’est dans la cour du Louvre que cinq coups de feu abattent le Florentin. On rapporte que Louis XIII dit : « A cette heure, je suis roi ». Marie de Médicis fut exilée au château de Blois.

Pour savoir la suite, un peu de patience, mes aminches. Je ferai appel à Abel Hugo, le frère de Victor, pour vous relater les jours qui suivirent l’assistanat de Concino… Cà vaut son pesant de cacahouètes.

Mona pas pouvoir attendre longtemps, et vous ?


[1] Selon la description qu’en fait Michelet

Dents déchaussées et plus si affinité

cure-dentHonni par les dentistes, ce petit objet est omniprésent en péninsule ibérique ; tapas et olives obligent ! En Belgique, les restaurants n’en mettent plus sur les tables sous prétexte que les clients ne les remettaient pas ; au prix que çà coûte, allez, une fois !
Aux États-Unis, en 1862, un restaurant à Boston proposait des cure-dents à ses clients. Il faut dire que le propriétaire avait importé un gros stock de cure-dents d’Amérique du Sud. Pour sa promotion, il offrit le déjeuner à des étudiants de l’Université de Harvard sous réserve qu’ils demandent des cure-dents en fin de repas.
En France, qu’il soit de bois, de plastique ou en plume d’oie, son usage est circonscrit à la sphère privée. En public, une discrétion extrême est de mise. Cette activité exploratoire de fin de repas est peu ragoûtante lorsqu’elle s’effectue avec la pointe du couteau ! Excédé par les contorsions de ses contemporains, Richelieu imposât à la table royale puis à la Cour l’usage de couteaux épointés. Depuis le couteau à bout rond est de mise dans nos ménagères. Sage précaution dans un pays où, parfois, des repas de famille un peu trop
arrosés se terminent à … « couteaux tirés ».

cure-dent-gouroSi vous vous rendez en Côte d’Ivoire, Messieurs, évitez de demander à une dame un cure dents. Vous la feriez hurler de rire. En effet, depuis des millénaires, les racines d’un arbustre nommé « cure-dent Gouro » sont utilisées pour soigner les problèmes d’érection… C’est quand même plus sympa de machouiller cette racine que d’ouvrir la boîte aux cachets bleus… ; d’autant plus qu’au dire des utilisateurs, çà marche plutôt bien :

« Avec le cure-dent, on ne peut pas dormir sans toucher son épouse. » Michel sait de quoi il parle : il en a fait l’expérience : « j’ai mâché le cure-dent pour en sucer le jus. Un jus amer. J’ai commencé à ressentir les premiers effets en moins d’une heure. La situation me paraissait intenable. L’érection s’est déclenchée et a duré presque toute la journée. Une érection accompagnée d’une irrépressible envie sexuelle ».

Elle est raide celle là, non ? En voilà, une idée de cadeau ….  C’est quand même plus discret d’offrir un cure-dent  de Côte d’Ivoire que du bois bandé des Antilles.

Mona fric, c’est vous…