Ma p’tite puce

Puce_programméeCe matin, dans ma salle de lecture favorite, je suis tombée dans mon Dictionnaire Historique de la Langue Française sur « puce« . Pour nombre d’entre nous, ce n’est plus qu’un composant informatique. Mais c’est avant tout, le nom d’un petit insecte sauteur, parasite des hommes et des animaux. La puce entre dans quelques locutions figurées :

Avoir, mettre la puce à l’oreille qui a d’abord signifié « provoquer ou avoir un désir amoureux » et ceci jusqu’au XVI° siècle, y compris chez La Fontaine avant de prendre son sens moderne (XVII°) de « être intrigué, mis en éveil »

Secouer les puces à quelqu’un est la variante de remuer les puces à quelqu’un.

Mais revenons à notre sympathique insecte. Il aime la chaleur et cherche donc notre compagnie. Colette Renard nous livre une histoire pas piquée des vers (et pourquoi pas des puces ?)

La puce

Au dortoir,
Sur le soir,
La sœur Luce,
En chemise
Et sans mouchoir,
Cherchant du blanc au noir
À surprendre une puce.
À tâtons,
Du téton,
À la cuisse
L’animal ne fait qu’un saut
Ensuite un peu plus haut
Se glisse.
Dans la petite ouverture,
Croyant sa retraite sûre,
De pincer,
Sans danger,
Il se flatte.
Luce pour se soulager
Y porte un doigt léger
Et gratte.
En ce lieu,
Par ce jeu,
Tout s’humecte
À force de chatouiller
Venant à se mouiller
Elle noya l’insecte.
Mais enfin,
Ce lutin,
Qui rend l’âme,
Veut faire un dernier effort.
Luce grattant plus fort
Se pâme.

Mona pas piquée des hannetons, et vous ?