Mieux vaut en lire

Comme 90% des français, je lis dans le petit coin qui est l’endroit le plus tranquille de la maison : là loin des cris d’enfants, des remarques incessantes de la belle-mère, de la suractivité du matin, chacun peut s’adonner à la lecture.
Chacun a ses petites habitudes : l’un y amène son journal, un autre une BD, un autre un roman. Moi, je lis chaque matin le Dictionnaire Historique de la Langue Française. C’est un joli pavé en trois tomes dirigé par Alain Rey. Je trouve l’ouvrage parfaitement adapté au lieu. Les articles sont généralement courts, on n’est pas tenu de lire en suivant ; et chaque tome est suffisamment petit par la taille, peu lourd et se manie avec aisance (si j’ose dire).

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Et c’est fou ce que l’on apprend comme chose dans ces livres. Pendant que j’allège mes entrailles, je remplis ma cervelle. Rien ne se perd…

Ainsi ce matin, j’ai pu étudier la « pipe »…
Nom féminin issu du verbe piper (pipare : piauler, glousser) qui signifiait, vers 1180, pousser un petit cri pour un oiseau, ce sens reste dans certains termes de chasse pour imiter un cri d’oiseau que l’on veut attirer.
Un glissement s’opère au XVII° siècle : parler en phrases négatives; il nous reste « ne pas piper mot. »
Du langage des chasseurs, le mot a été repris par les joueurs : « les dés étaient pipés. »
Au XII° siècle, la pipe est un « tuyau, un goulot puis une futaille ou un contenant de liquide ». Au XVII° siècle, la pipe trouve enfin le fumeur… (puis la fumeuse ?)

Lépicurien en relisant cet article m’a suggéré de rajouter cette devinette qui l’a beaucoup fait rire :
Comment faire rire ses copains à la descente d’un avion ?
Montez à bord avec une pipe. Cet objet est encore autorisé. Lorsque l’avion est en vol, placez votre pipe sous votre siège et appelez l’hôtesse. Informez la que vous avez perdu quelque chose. Elle  vous aidera et trouvera sans mal ce que vous aviez posé.
Au moment de sortir de l’avion, lorsque le personnel vous salue, tournez vous vers votre hôtesse et dites suffisamment fort :
– Merci pour la pipe…

Mona fligée par l’humour de son chef… dur, dur

Mais elle sait répondre avec Jean Dujardin :

3 pensées sur “Mieux vaut en lire”

  1. Bonjour,

    Et l’expression « casser sa pipe »?
    La plus ancienne occurrence connue date de la moitié du XVIIIè, d’un poème de Vadé, La Pipe cassée..Poème épi-targi-poissardi-héroicomique… :-)! dans la mouvance du comique et du picaresque à la mode alors. L’histoire raconte une rixe survenue lors d’une noce bien arrosée ayant provoqué l’évanouissement ( la mort pense-t-on d’abord…) de Tulipe, grand amateur de tabac et de vin. Il tombe, sa pipe avec… qui se fracasse alors.
    Rien à voir avec nos histoires de chirurgien sur les champs napoléoniens…

    Enfin, dans le fort du combat,
    Un coup lancé sur la Tulipe,
    En cent morceaux brise sa pipe ;
    De douleur il s’évanouit.
    Son vainqueur le croit mort, il fuit
    Aussi bien que ses camarades.
    Françoise par ses embrassades
    Rappelle la Tulipe en vain,
    Il fallait dix verres de vin
    Pour lui rendre la connoissance.
    Il revient ; un morne silence,
    De long soupirs, des yeux distraits,
    Avant-coureurs de ses regrets,
    Expriment sa triste pensée.
    «- Ma pipe, dit-il, est cassée !
    «Ma pipe est en bringue, mille guieux !
    «Je l’vois ben, oui je l’vois d’mes yeux !
    «Quand j’pense comme alle étoit noire !
    «N’y pensons pus ; il faut mieux boire…
    Pour l’oublier il se soûla,
    Et la scène finit par-là.

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