Errare feminum est

Mes petits chats,

Je plaide coupable. En inscrivant mon numéro de téléphone, j’ai oublié un chiffre et bien entendu, aucun appel ! Je dois vous dire qu’avant de constater ma bourde, j’étais un peu vexée… Bon, dommage, mais il est maintenant trop tard pour vous inviter. J’espère qu’une autre occasion vous donnera le plaisir de partager un moment avec moi.

A bientôt. Mona qui vous embrasse.

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Laissez vous faire…

Mes amis,

Pendant que les vacanciers se dirigent en masse vers les sommets enneigés, j’ai préféré m’envoler loin de l’hexagone pour trouver le soleil. Avant que l’hiver ne se consume, il est bon de se prélasser dans l’eau. Je rentrerai en même temps que les marmots rejoindront leur classe : 2 mars au matin.

Si vous avez peur de vous ennuyer durant ces deux semaines, rejoignez-moi…

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Y’a pas de quoi en faire un fromage

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Pour faire du fromage, il faut du lait, donc des bovins, ovins ou caprins. Et cela crée des problèmes environnementaux qui augmentent sans cesse avec une demande accrue de viande et de produits laitiers. Pour obtenir un kilo de viande, il faut plus de 15.000 litres d’eau alors qu’il n’en faut que 300 litres pour un kilo de légumes… La grande majorité de notre bétail est élevé en bâtiments fermés et nourri avec des tourbes de soja qui viennent de plus en plus d’Amérique du Sud entraînant une déforestation massive.
Mais revenons au lait, il faut environ 1.000 litres d’eau pour un litre de lait. Tant que les pays consommateurs de fromage étaient peu nombreux sur la planète, pas de problème, mais avec la mondialisation, la demande de fromage a explosé : hamburgers, pizzas, sandwichs… Le plateau de fromages qui puent à la française ne pèse pas lourd à coté des mastodontes de la restauration rapide.

Que faire ? Tout d’abord, il est indispensable de diminuer sa consommation : nous mangeons trop de viande et de produits laitiers. Depuis plusieurs années, on cherche des produits de substitution. Ainsi, un laboratoire fabrique de la viande à partir de végétaux, un autre du fromage végétalien. Certes pour un amateur de bonnes choses, ces expériences ne sont pas encore concluantes. Le goût est loin de l’original. Mais il n’est pas interdit de rêver et que sous peu les progrès réconcilieront scientifiques et gourmets. En attendant, ces solutions peuvent remplacer les faux cheddars utilisés par les fast-foods : le consommateur n’y verra que du feu.

Bon Mona, pour marier au mieux ce Roquefort, je vous invite à goûter le Coteaux du Layon Maria Juby 2003 du Domaine Patrick Baudouin. Un liquoreux de Loire qui fait honneur à sa région.

Maupassant avec un grand Aime

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Quelle nuit !

Maud Etravo se dit horrifiée après avoir lu çà :
Elle est perfide, bestiale, immonde, impure ; elle est la femme de perdition, l’animal sensuel et faux chez qui l’âme n’est point, chez qui la pensée ne circule jamais comme un air libre et vivifiant.

Qui a pu écrire cette infamie ?
C’est un homme qui disait choisir ses partenaires comme côtelettes en boucherie : Guy de Maupassant.

Pour calmer ses ardeurs, il fréquentait assidument le Chabanais et plusieurs de ces œuvres se déroulent dans le milieu de la prostitution.

Pourtant malgré sa renommée, les femmes attirées par une capacité sexuelle hors du commun tournaient autour de ce libertin obsédé. Ainsi une artiste Gisèle d’Estoc lui avait fait des avances. La lettre qu’il lui adresse pouvait refroidir ses envies :

Chère Madame,
Vous désirez que je vous donne des détails sur moi. Vous avez tort, ils ne vous plairont guère. Je vous ai déjà dit que je n’étais point fait pour séduire les femmes, hormis celles qui sont uniquement des sensuelles et des corrompues.
Quant aux autres, elles ont assez de moi au bout de quinze jours au plus.
Que voulez-vous. Vous avez toutes les croyances, disons toutes les crédulités, et moi pas une. Je suis le plus désillusionnant et le plus désillusionné des hommes ; le moins sentimental et le moins poétique.
Vous êtes choquée, Madame ?

Dans une préface, il se complaît dans la misogynie la plus féroce. Pour lire ce texte, cliquez.

Quant à moi, si Maupassant me fait peur, je dois avouer qu’il m’attire aussi. Passer une nuit avec un tel faune, devait valoir son pesant de cacahuètes. Et en plus avec lui, on était certain de garder sa liberté : Se marier, disait-il, c’est faire tout son possible pour se faire prendre en horreur par quelqu’un.

Quoique vous pensiez de l’homme, je vous invite à lire quelques nouvelles de ce génie de la littérature.  

Mona pas eu des amants de ce niveau… et pourtant !

Audi…mâte

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Toujours plus. Pour attirer les bouffeurs de pub sur le petit écran, il en faut toujours plus. Racoler à tout prix. Et D8 la chaine de Canal va surfer sur le succès d’une émission de téléréalité hollandaise : Adam et Eve.

Sur une ile paradisiaque en Polynésie, des concurrents dragueront sur le sable chaud en étant nus. Les candidats auront le plaisir de se découvrir à l’état le plus naturel, en communion avec l’environnement (dixit la direction des programmes). Contrairement à ce que pourraient penser des esprits mal tournés, cette émission sera un programme non sexué. Evidemment les téléspectateurs ne seront pas là pour mâter (les sexes seront floutés) mais pour admirer la pureté des sentiments des gonzes et nanas qu’ils ont besoin d’exhiber devant une camera. C’est évident comme mon c…, c’est du poulet. Les dirigeants de la chaîne sont des écolos sentimentaux et admirateurs de jolis paysages aquatiques qu’ils souhaitent faire connaître à leurs clients entre deux «plages» de pub.

Tiens je vous donne une idée historico-sentimentale. En deuxième partie de soirée, vous pourriez reprendre les Fêtes d’Adam qui furent lancées par le Duc d’Orléans. Elles se célébraient au Château de Saint-Cloud. Les compagnons de ces réjouissances étaient costumés «en peau» comme on disait à l’époque. Le soir, on amenait des «femmes publiques» pour agrémenter la soirée. Super, non ? Mais ce n’est pas sexuel…

Enfin si ça ne fait pas monter le poireau des spectateurs, ça fera exploser l’audimat…

Décidément nos sociétés occidentales ont perdu la boulle. Plus c’est bête, plus ça attire de clients. Inutile de vous dire que ni Mona ni moi ne regarderons de telles conneries.

Bon, Mona, oublions ces âneries et goûtons la Pompadour 2010. Cette cuvée de la cave coopérative d’Embres et Castelmaure est un classique du Languedoc. C’est un vin gourmand aux notes épicées, de garrigue et de fruits rouges et noirs. Un régal à portée de toutes les « bourses ».  

Je fond pour mon clavier

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Un grand merci à Yvon Meruiné qui à la lecture de notre article sur les claviers en gaufres a retrouvé un clavier spécial geek en chocolat. Et en plus, il est livré avec une manette pour les accrocs aux jeux. Top. Dommage que nous soyons si près de Noël : aurez-vous le temps de sauter sur cette gourmandise branchée. Si jamais vous en goûtez, merci de me dire si la qualité du chocolat est à hauteur du look irrésistible.

Mona un faible pour le chocolat.

Safran du temps la paëlla

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Le safran est l’épice la plus chère au monde et ce depuis la nuit des temps. Issu des fleurs du Crocus sativus, il faut environ 150 fleurs pour obtenir 1 gramme de safran sec. Ne sont en effet utilisés que les pistils.

De tous temps, les vendeurs furent tentés de tricher et d’ajouter du curcuma, de la betterave, de la grenade voire de la brique pilée. Au Moyen-âge, il était fort utilisé comme épice mais aussi entrait dans des médications, il servait de colorant… Aussi pour assurer la qualité du produit, la république de Venise créa l’Ufficio dello Zaffrano.

Les fraudeurs étaient lourdement condamnés. Ainsi l’apothicaire Zanoni, convaincu de malversation sur ses produits dut payer une lourde amende, rayé de la liste des pharmaciens et toutes ses marchandises furent jetés du pont Riallo dans le Grand Canal.

A Nuremberg, les sanctions étaient encore plus lourdes, trois vendeurs malveillants furent brûlés et un de leurs complices fut enterré vivant, un autre eut les yeux arrachés.

De nos jours malgré les contrôles, la fraude continue. Il faut dire que les peines sont plus légères…

Enfin ne retenons que le plaisir : du safran pour vos gâteaux, fromages, tripes, bouillabaisse, riz et bien entendu la paëlla.

Et puis autour de la fleur magique, fleurissent des légendes. Par exemple, Alexandre Le Grand, prêt à conquérir le Cachemire en 326 av JC, installa son camp, un soir d’automne, dans une prairie. Seulement, au matin, il découvrit une nuée de fleurs mauves sorties pendant la nuit, comme par magie. Les 120 000 soldats, effrayés par ce spectacle ressemblant à un drap mortuaire, crurent à un sortilège et refusèrent d’aller plus loin…Alexandre Le Grand donna l’ordre de se replier.

En attendant ma belle Mona, j’ai préparé une volaille style poule au pot et le riz est safrané à souhait. Que diriez-vous de l’Envolée, magnifique cuvée du Domaine de la Cotelleraie. Un Saint-Nicolas-de-Bourgueil fabuleux. Une gourmandise toute en élégance.

L’Eau MS

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Comme chaque année, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) publie son rapport sur la consommation d’alcool dans le monde et les conséquences sur la santé liées à l’excès.

Sans grande surprise, ce sont les pays riches (Amérique du Nord et Europe) qui picolent le plus. Près de 50% de la population mondiale ne boit jamais d’alcool.

Ce sont les spiritueux qui décrochent largement la palme des boissons les plus absorbées avec 50%, suit la bière avec 35% et le vin monte sur la troisième marche mais très loin derrière avec 8%.

Comme vous l’imaginez bien au Journal, on a surtout fouillé ce qui touche au pinard. Seuls quatre pays approchent ou dépassent les 50 litres par an : France, Italie, Portugal, Suisse. Ces quatre pays européens sont par contre de faibles buveurs de bière en comparaison des Allemands, Irlande, Tchéquie… Ces statistiques qui se modifient peu d’une année à l’autre ne font que refléter un mode de vie. En France, on boit depuis longtemps du vin en mangeant et même si ce plaisir se répand dans le monde, il ne touche qu’une minorité de consommateurs privilégiés et cultivés. Un Américain moyen avaleur de hamburgers, beurre de cacahuètes, sandwichs et autres n’a aucune raison d’abandonner son soda ou sa bibine au profit d’un vin qui s’associera de toute façon si mal avec ces nourritures. Le malheur est que notre beau pays est également touché par cette gangrène. Les repas sont de plus en pris sur le pouce avec des aliments qui feraient vomir nos ancêtres. Les pauvres, en voyant les files interminables devant les drive de Mc Do, doivent se retourner dans leur tombe. Comble de malheur, nous sommes devenus les premiers buveurs de whisky

Et les choses ne devraient pas aller en s’améliorant. Les jeunes filles ne cuisinent que très rarement et la bouffe industrielle envahit les foyers. Le micro-onde a détrôné la cocotte en fonte et le congélateur regorge de plats préparés en usine.

Enfin nous avec Mona, on défend bec et ongle cette civilisation, cet art de vivre. Nous n’imaginons pas sauter un repas et boire des boissons sucrées en guise de vin. D’ailleurs il est temps ma Chère Mona de tremper vos lèvres dans cette merveille : un Vosne Romanée 2009 de Gérard Mugneret. Délicatesse, finesse et bouquet de fruits. C’est tellement bon qu’on le finira avec notre déjeuner. Une côte de veau juste poêlée lui tiendra compagnie pour notre plus grand bonheur.