Beauté, amour, gloire : tout moi, quoi !

Jean-François Amadieu est un sociologue reconnu. Dans ce livre, il confirme qu’il vaut mieux être beau que moche. Et ceci s’applique tant pour l’amour que le travail et autres activités humaines. Et en plus, çà nous prend tout petit. « Les bébés regardent plus longtemps un beau visage et dès l’âge de 3 ans, l’enfant commence à connaître plus précisément les normes et, à 6 ans, il classe les individus qui l’entourent du plus laid au plus beau de la même manière que les adultes ».

Diverses études offre un classement des individus des plus beaux (8% de la population) aux plus laids (8%) en passant par une apparence moyenne (50%).

Selon les époques et les sociétés, les canons de beauté évoluent.

Mais alors, c’est quoi une belle personne ? Une  étude française montre qu’une extrême maigreur ou un poids excessif ne sont pas appréciés. Pour des personnes de même taille, c’est le poids qui fait la différence. La femme préférée des hommes a un « indice de masse corporelle » de 20.4 alors que l’indice retenu par les femmes est de 19.3.

Cet indice est primordial pour les femmes alors qu’il est secondaire pour les hommes. Ils sont plus attentifs au rapport taille/hanche. L’idéal se situe entre 0.6 et 0.8.
Pour info, Messieurs, le rapport taille/hanche de Marylin Monroe était de 0.61 (56 de taille pour 91.5 de hanches.

Je vous ai proposé un petit bout de cet ouvrage passionnant et abordable par tous.

Mona pas l’IMC ni le rapport taille/hanche idéal et pourtant elle plait. Va comprendre !

Tout le monde des Andes

La présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner a proclamé, ce mercredi 24 novembre, le vin comme « boisson nationale ».

Dans son discours, elle souligne que ce décret aura pour but d’améliorer l’image du vin tant au niveau national qu’international. Elle ajoute : « La viniculture n’est pas seulement une activité économique, elle est aussi liée à l’identité et la culture du peuple argentin. »

Contrairement à l’Europe, la consommation croit régulièrement pour atteindre annuellement 30 l/habitant. L’Argentine est le cinquième producteur mondial et ses cépages emblématiques sont le Malbec, pour les rouges et le Torrontes pour les blancs.

Incroyable et répréhensible en France : sur les emballages et étiquettes de vins argentins, on invite les jeunes à découvrir le vin… (Ils sont fous ces Argentins ! ndlr)

Après l’Espagne, l’Argentine sera ce le tour de la France, premier producteur du monde ? Et non, perdu : ici, le vin est diabolisé, combattu.

Il faut dire que notre Président Français ne boit pas de vin et que son prédécesseur buvait plutôt de la bière… Autant dire que le concept de « vin = boisson nationale » n’est pas prêt de sortir à Paris !

Bon, Mona, on va goûter une boisson nationale argentine : Cheval des Andes 2002. Ce grand vin est un assemblage de Malbec, Cabernet Sauvignon, Petit Verdot. Ah j’oubliais … : cette propriété est vinifiée par Pierre Lurton (Cheval Blanc et Yquem) et Nicolas Audebert. En allant sur le site de ce domaine, vous indiquerez « France » comme pays d’origine et vous verrez où la bêtise anti-vin nous mène.

Banc cale

Qui est cette femme à bord ?

En admirant la toile de Géricault, on imagine bien que la scène n’est pas gaie. Mais de là, à imaginer ce qui s’est passé…

Louis XVIII monté sur le trône de France, l’Angleterre lui restitue le Sénégal. La frégate La Méduse, commandée par Monsieur Duroy de Chaumareys est chargé de transporter le gouverneur, sa famille et des troupes. Elle est accompagnée de trois navires ce 16 juin 1816.

Le commandant est un noble émigré, revenu récemment en France. Il n’avait pas navigué depuis bien longtemps. De plus, il est méprisant avec son équipage et ne suit pas les conseils de ses subordonnés. Pour embarquer le maximum de soldats, on diminue les membres d’équipage. Et pour finir, les officiers sont quasiment inexpérimentés.

La Méduse fonce et distance les trois autres bateaux. Chaumareys ordonne de passer en ligne droite sans tenir compte des risques connus des marins. La côte Africaine est pleine de récifs, de bancs de sable. Or, il s’appuie sur une carte comportant nombre d’erreurs. Suivant aveuglément la carte, il pense avoir dépassé le Banc d’Arguin quand le 2 juillet, en pleine nuit, La Méduse s’échoue malgré la marée haute. On allège le bateau, mais rien n’y fait. On coupe les mats qui seront utilisés pour construire un radeau de 150 m2.  Une tempête vient frapper l’épave. L’eau rentre de partout. Il est temps d’abandonner le navire. Un des premiers à monter à bord d’un des canots est le commandant.. ! Il faut dire que le nombre de chaloupes n’est pas suffisant pour embarquer tout le monde. Les hommes de troupe, quelques officiers, un géographe Corréard et un chirurgien, Savigny s’entassent sur le radeau, soit environ 150 hommes. Quelques hommes refusent de monter sur ce rafiot qui s’enfonce tellement que ses occupants ont de l’eau jusqu’aux genoux. Il est prévu que le radeau sera remorqué par deux canots. Mais, volontairement ou involontairement, les cordages sont coupés laissant le radeau dériver avec un peu de boisson et de vivres.

Dès la première nuit, une vingtaine de personnes disparaissent… Les soldats, sûrs d’avoir été abandonnés, vident un tonneau de vin. Enivrés, ils commencent à démanteler le radeau pour en finir plus vite. Les officiers matent la rébellion en tirant sur les soldats qui ont été désarmés en quittant La Méduse. Résultat plus de 60 morts.

Mais au cours de cette mutinerie, les tonneaux d’eau et de vin sont tombés à la mer. Seul un tonneau de vin reste. Le rationnement de boisson devient insupportable. Le seul liquide à boire, c’est son urine.

Une soif ardente, redoublée dans le jour par les rayons d’un soleil brûlant, nous dévorait ; elle fut telle, que nos lèvres desséchées s’abreuvaient avec avidité de l’urine qu’on faisait refroidir dans des petits vases de fer blanc. On mettait le petit gobelet dans un endroit où il y avait peu d’eau, pour que l’urine refroidît plus promptement; il est souvent arrivé que ces vases aient été dérobés à ceux qui les avaient préparés. On remettait bien le gobelet à celui auquel il appartenait, mais après avoir bu le liquide qu’il contenait. M. Savigny a observé que quelques-uns de nous avaient l’urine plus agréable à boire il y avait un passager qui ne put jamais se décider à en avaler ; il la donnait à ses compagnons, elle n’avait réellement pas un goût désagréable; chez quelques-uns, elle devint épaisse et extraordinairement acre : elle produisait un effet vraiment digne de remarque, c’est qu’à peine l’avait-on bue qu’elle occasionnait une nouvelle envie d’uriner. Nous cherchâmes aussi à nous désaltérer en buvant de l’eau de mer. Tous ces moyens ne diminuaient notre soif que pour la rendre plus vive le moment d’après.[1]

Pour calmer la faim, on mastique du cuir. Après 4 jours, le chirurgien Savigny  découpe des chairs sur les cadavres. Séchés au soleil, les morceaux sont avalés par les survivants.

Les infortunés que la mort avait épargnés dans la nuit désastreuse que nous venons de décrire, se précipitèrent sur les cadavres dont le radeau était couvert, les coupèrent par tranches, et quelques-uns mêmes les dévorèrent à l’instant; beaucoup n’y touchèrent pas ; presque tous les officiers furent de ce nombre. Voyant que cette affreuse nourriture avait relevé les forces de ceux qui l’avaient employée, on proposa de la faire sécher pour la rendre un peu plus supportable au goût. Ceux qui eurent la force de s’en abstenir, prirent une plus grande quantité devin. Nous essayâmes à manger des baudriers de sabres et de gibernes ; nous parvînmes à en avaler quelques petits morceaux, quelques-uns mangèrent du litige, d’autres des cuirs de chapeaux sur lesquels il y avait un peu de graisse ou plutôt de crasse ; nous fûmes forcés d’abandonner ces derniers moyens; un matelot essaya à manger des excréments, mais il ne put y réussir[2].

C’est le 17 juillet, après treize jours de dérive, qu’ils sont sauvés par un bateau qui cherchait l’épave de La Méduse, pour récupérer non pas ses hommes qu’on croyait morts, mais son chargement. Il ne reste plus que 15 survivants .

Quant au commandant Chaumareys, il sera sauvé par un des bateaux qui aurait du être à ses cotés. L’épave sera retrouvée plus de 40 jours après l’échouage. Seuls, trois hommes sont encore vivants à bord.

De retour en France, le commandant sera jugé et condamné à trois ans de prison. Il est radié de la liste des officiers.

Ma Chère Mona, on peut penser que la peine n’est pas bien lourde compte tenu du nombre de morts… mais, il y a prescription. Allez buvons à la mémoire de tous ces bougres et de Géricault qui est mort trop jeune d’une chute de cheval. Allez sortez donc deux verres, je vous prie. « Les Dames Huguette 2008 » est un vin des Hautes-Côtes de Nuits vinifié par Guy et Yvan Dufouleur. Ce vin blanc est acidulé et laisse une bouche bien fraîche.


[1] Extrait de « Le Naufrage de la Méduse » de Jean Baptiste Henri Savigny et Alexandre Corréard
[2]
idem

Ne soyez pas con-joint !

Ce 25 novembre, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Saviez vous, qu’en France, une femme meure tous les deux jours des suites des violences de son conjoint ou de son compagnon. Mona en a les bras qui tombent…


Les trempettes de Géricault

Le radeau de la Méduse ou de la Mona ?

4,91 m de hauteur, 7,16 m de large : difficile de rater la toile de Géricault lorsqu’on se rend au Louvre. Cette peinture  qui a illustré tant d’ouvrages semble avoir toujours fait partie de ces chefs-d’œuvre incontestés et incontestables. Et pourtant, il n’en fut rien. Peinte entre 1817 et 1819, elle fut présentée au Salon de 1819. Le journal de Paris soulignait à cette occasion que le Radeau de la Méduse  » frappe et attire tous les regards ». Mais, la majorité des critiques sont négatives. Ainsi, on peut lire :  » Mr Géricault semble s’être trompé. Le but de la peinture est de parler à l’âme et aux yeux, et non pas de repousser » ; ou bien  » Rien ne repose l’âme et les yeux sur une idée consolante, pas un trait d’héroïsme et de grandeur ». En fait, la polémique est surtout politique. Après la Révolution, l’Empire, les Bourbons sont revenus au pouvoir : c’est la Restauration. Or pour cette toile, Géricault s’est servi d’un fait divers : le naufrage du bateau la Méduse au large du Sénégal. Et il faut dire que cet évennement, survenu en 1816, soit à peine trois ans plus tôt, fut tragique. Le  commandement de ce navire avait été confié par le Roi à Hugues Duroy de Chaumareys, un émigré de 51 ans[1], qui n’avait pas navigué depuis au moins vingt-cinq ans. Ce dernier échoua son navire sur un banc de sable… Pas très glorieux.

Ce tableau fut exposé l’année suivante à Londres.

Après-demain, je vous proposerai le récit de cette tragédie écrit par deux « échoués » qui prirent place sur ce fameux radeau. En attendant, buvons un coup, Ma chère Mona : La Cuvée des Sires de Baujeu 2009 est un vin en appellation Régnié, soyeux et déjà prêt à boire. Régalons nous, et en plus, en buvant, nous faisons une bonne action : nous finançons les Hospices de Beaujeu.


[1] Il avait fait croire qu’il n’avait que 50 ans, âge maximum pour commander une frégate.

Missouri sur la photo

Le général MacArthur signe la reddition du Japon

Je vous ai récemment raconté que le secrétaire chargé de taper les textes de l’Armistice de 1918 avait inversé le sens des carbones rendant le texte de certains exemplaires, illisible sauf à utiliser un miroir. Il semble que personne, à l’époque, ne se soit aperçu de cette bévue.

Le 2 septembre 1945, après l’explosion de deux bombes atomiques, le Japon accepte enfin de signer un acte de reddition. C’est sur le cuirassé USS Missouri (BB63) qu’eut lieu la cérémonie.

Sur le pont, au milieu des journalistes et militaires alliés, arrive la délégation du Japon. Le document est paraphé par le ministre des Affaires étrangères Mamuro Shigemitsu, partisan de la paix, et par le général Ometsu.

C’est au tour des vainqueurs : Macarthur signe avec cinq stylos qu’il offre à ses généraux. Puis c’est le défilé des généraux alliés qui signent le document.

Les alliés se retirent pour sabler le champagne. Mais, l’amiral Néerlandais Helfrich signale qu’il y a un problème. En effet, le général Canadien s’est trompé de ligne et a signé sur la ligne réservée à la France. Tourtes les signatures suivantes sont décalées…

Après quelques palabres, les Japonais acceptent que le général Américain Sutherland modifie les noms en regard des signatures.

Décidemment, les signatures d’armistice ne se passent pas sans problème d’intendance.

Mona pas cassé son clavier pour signer cet article.


Une pièce qui est bien Beaune

Vous aimez la Bourgogne, vous aimez Fabrice Luchini ?

Vous aurez plaisir à regarder cette vidéo sur la Vente des Hospices de Beaune qui s’est déroulée hier. Pour info, les prix des vins rouges 2010 ont progressé de 12,6%, et des vins blancs de 15,7% lors de cette vente.

Sang d’Ancre

Vous souvenez vous que Concini fut assassiné ? Vous souvenez vous que son corps fut déterré puis « dispersé, ventilé », et enfin brûlé ? .. Pendant ce temps, sa veuve, sœur de lait de la Reine Marie de Médicis, se retrouva bien seule. Marie de Médicis, ayant compris que son fils Louis XIII avait pris le pouvoir, ne souhaitait plus s’afficher avec la veuve du Maréchal d’Ancre.  Mais, laissons Abel Hugo nous raconter :

La malheureuse veuve du maréchal s’était couchée après avoir caché ses pierreries dans la paillasse de son lit. « Les archers envoyés chez elle par Vitry, sur l’ordre du roi, dit la relation contemporaine que nous avons déjà citée, la trouvèrent encore dans le lit; et quelqu’un y fut arec eux pour saisir les coffres, et empêcher que l’argent ne fût détourné. On fouilla partout pour trouver les pierreries, sans rien trouver; et par ce qu’on savait bien qu’il y en avait, on la fit lever pour fouiller dans son lit, où elles furent trouvées : ce qui ne put pas être fait si paisiblement, que les petits meubles et habillements qui se trouvèrent hors des coffres ne fussent pillés ou détournés par les archers; de façon que la maréchale ne trouva point de bas de chausse quand elle se voulut vêtir, et fut contrainte d’envoyer demander à son fils, qui était retenu prisonnier en un autre endroit, s’il n’avait point un écu sur lui pour en envoyer acheter. Ce pauvre petit garçon lui envoya quelques quarts d’écu qu’il trouva en sa pochette, dont un ne lui sut acheter qu’un bas de toile.

La maréchale resta quatre jours au Louvre, et fut ensuite envoyée à la Bastille. La jeune épouse de Louis XIII (qu’on appelait alors la petite reine, pour la distinguer de la régente), Anne d’Autriche, insensible aux malheurs de cette femme tombée de si haut, voulut jouir elle-même de son abaissement. « Sur le soir, comme on eut résolu de mener la maréchale à la Bastille, la petite reine y envoya le duc d’Uzès, qui fut longtemps avec elle pour voir seulement sa mine, et elle-même, déguisée, la voulut voir mener, derrière d’autres personnes. » Avant de quitter ce Louvre, où elle avait été si longtemps puissante et respectée, la maréchale eut à subir une dernière humiliation. Un des assassins de son mari, Du Hallier, devenu capitaine des gardes de Louis XIII, lui demanda si elle n’avait pas de pierreries cachées sur elle ; la maréchale, qui avait un caleçon de frise rouge de Florence, haussa sa cotte (pour montrer sans doute qu’elle n’avait point de poches cachées ) ; Du Hallier lui dit en riant « qu’il « fallait donc mettre les mains au caleçon » ; elle répondit « qu’en autre temps elle ne l’eût pas souffert ; mais lors tout était permis, et Du Hallier tâta un peu sur le caleçon. »

Eléonore Galigaï espérait que le roi la renverrait à Florence, d’où elle était venue jeune et pauvre, mais joyeuse, avec Marie de Médicis, à laquelle elle s’était dévouée. « Pauvre papillon! dit le cardinal de Richelieu, elle ne savait pas alors que le feu qui la consumerait était inséparablement uni à l’éclat de cette vive lumière qu’elle suivait transportée d’aise et de contentement. « 

Elle sera condamnée pour sorcellerie. Décapitée, son corps fut ensuite brûlé.

Mona, çà donne chaud tout çà. Sortez donc deux verres, je vous prie. Nous allons boire un Moulin à Vent Les Rouchaux 2009 de Thibault Liger-Belair. Ce bourguignon tire du Gamay une cuvée facile à boire. De quoi se réconcilier, s’il en était besoin avec le Beaujolais…

Concini que…

Mona aurait-elle assisté au meutre ?

Dans un récent article, je vous ai présenté Concini. Vous vous rappelez que Louis XIII, pour asseoir son autorité, le fit assassiner. Abel Hugo a relaté ces évènements. Voici donc la suite telle qu’il la raconte. Ames sensibles, passez votre chemin…

Le soir de cette laborieuse journée, au coucher du roi, ceux qui avaient pris part au travail se distribuèrent le butin, savoir : les charges, les gouvernements, les immeubles appartenant au maréchal et à sa femme. […] Chacun garda ce qu’il avait arraché sur le corps du défunt… Le roi fit encore de grandes générosités des objets précieux trouvés chez le maréchal, dont l’hôtel avait été en grande partie pillé par les gardes envoyés «pour empêcher que les meubles et trésors ne fussent enlevés. »

Le lendemain, le peuple se fit sa part. Pendant la nuit, le corps du maréchal avait été enterré dans l’église Saint-Germain-L’Auxerrois. «Sur les dix heures du matin, quelques enfants et femmes crachaient et trépignaient sur la tombe : « Voilà où ce tyran a été mis; est-il raisonnable, lui qui a fait tant de mal, qu’il soit en terre sainte, et dans une église? Non, non, il le faut ôter; il le faut jeter à la voirie. » Et ainsi, avec de semblables paroles, s’émouvant les uns les autres, ils commencèrent avec de méchants bâtons à desceller la tombe sous laquelle était ce corps; les femmes y apportèrent des ciseaux et des couteaux, ensuite des hommes plus forts y mirent la main.

En moins de demi-heure voilà deux ou trois cents personnes assemblées ; ils lèvent la tombe, ôtent le corps, lui attachent des cordes au cou, commencent à le traîner hors de l’église, et de là par les rues avec des cris et hurlements horribles, les uns disant qu’il le fallait jeter dans la rivière; d’autres, qu’il le fallait brûler ; d’autres, qu’il le fallait mettre au gibet. De cette sorte, ils se trouvent au bout du Pont-Neuf, où il y avait deux ou trois potences dressées : ils s’avisent de pendre ce corps par les pieds à une des potences où il fut environ demi-heure et plus. Cependant le peuple croissait en nombre, et leur rage et furie allaient toujours en croissant sur le corps, et ils tenaient des paroles indignes, insolentes et outrageuses, même contre l’honneur de la reine. Ils ôtent le corps de cette potence, le traînent par toutes les rues de Paris et toutes les places publiques, le déchirent, le mettent en pièces. Cette grosse troupe, qui était de plus de cinq ou six cents personnes, se sépare : chaque troupe emporte avec soi un quartier ou morceau de ce corps, continuant à aller ainsi en tous les en droits, où ta plupart font allumer des feux, où l’on brûle avec ignominie les pièces de ce corps ; d’autres les veulent faire manger aux chiens, d’autres les attachent à des gibets, et ainsi chacun selon sa passion et furie ; et voilà comme se passa la journée parmi ce peuple, ce qui dura jusqu’à la nuit.

Mona plus trop faim et vous ?

Beaujolais, Beaujolais, oh …

Je dois vous avouer que je n’aime pas le 3ème jeudi de Novembre. C’est comme chaque année, le retour du Beaujolais Nouveau. Certes, ce produit permet de se retrouver autour d’un « pot » entre copines et copains. Mais cette boisson ne donne tellement pas de plaisir que je préfère organiser des dégustations de vrais vins. Et cette année, comme un pied de nez, j’ai choisi les Crus du Beaujolais. En effet, je vous rappelle que cette belle région ne produit pas uniquement pour ce jour. Et des vignerons bourrés de talent nous proposent de grands vins de Morgon, Moulin à Vent, Fleurie… Et le millésime 2009 est particulièrement réussi. Dès à présent, il donne du plaisir ; mais il saura rester en cave pendant plusieurs années.

Alors venez donc partager avec Mona, le Chénas 2009 d’Hubert Lapierre.  C’est un vin rond, fruité, apte au vieillissement. Le jour du Beaujolais Nouveau, soyez snob, buvez du vrai « vin » du Beaujolais.