Je choque … ben merde alors

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Maud Cambronne est une nouvelle lectrice. Enfin si j’en crois ses propos, je doute sincèrement qu’elle le reste longtemps. Dans une missive qu’elle m’a adressée, elle se dit effrayée par mes écrits. Ma vie remplie d’aventures plumardesques l’horrifie, lui file de l’urticaire, lui augmente ses boutons purulents. C’est bien simple, mes gymnastiques du soir sur sommier à ressorts, ça la bloque. Elle qui n’a pas vu un braquemard depuis des lustres est dégoûtée par mes nuits chaudes comme de la braise. Alors qu’elle raconte sa vie sans vit, je comprends sa frustration. Et puis la petite chérie, elle a le nez qui coule tout l’hiver. En effet ne bénéficiant pas de l’effet protecteur du zizi-panpan, son immunité est aussi mince qu’une feuille de papier à cigarettes. Un seul microbe ou virus qui traine et Maud a le pif qui dégouline comme une femme fontaine. J’ai déjà parlé de ce problème de santé dans un récent article.

Alors ma fille, si j’ai un conseil à vous donner, faîtes de parties de rodéo sous baldaquin au moins durant la période froide. Si ça ne vous donne pas de plaisir, au moins ça soulagera vos fosses nasales. Et de plus, Ed Cooke, spécialiste de la mémoire, est persuadé que d’utiliser des pensées coquines pour se souvenir de suites complexes est un des meilleurs moyens de mémoriser

En attenant l’heure tourne et je n’ai pas encore de compagnon de chevauchée pour ce soir. Alors je vous laisse Maud et me mets en chasse… Kenavo.

Mona son traitement dans son lit…

Chauve ? Hein

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Dois-je vous le confesser, je suis aussi déplumé qu’une brosse wc sortant d’un bain d’acide. Mon front a pris des proportions si exceptionnelles qu’il se termine au ras de ma nuque. Les mouches bénéficient grâce à mes largesses d’une piste s’atterrissage de première bourre. Quand le soleil éclabousse de ses rayons, mon crâne ne bénéficiant d’aucune protection brille comme un diamant sur la gorge généreuse d’une pinup des années cinquante. Certes, on dit que les chauves ont un trop-plein d’hormones androgènes qui en font des amants exceptionnels, mais ce manque de végétation sur la calebasse nous vieillit prématurément et éloigne les jeunes femmes et rapproche les matures. Le Docteur Camuset qui devait être déboisé lui aussi écrivit ce sonnet vengeur :

La calvitie

Coiffeur ! Tu me trompais quand par tes artifices
Tu disais raffermir mes cheveux défaillants.
Ceux qu’avaient épargnés tes fers aux mors brûlants,
Tu les assassinais d’eaux régénératrices !

Tu m’as causé, coiffeur, de si grands préjudices
Que je te voudrais voir, ayant perdu le sens,
Sur toi-même épuiser tes drogues corruptrices
Et tourner contre toi tes engins malfaisants.

Ainsi, quand l’ouragan s’abat sur la futaie,
D’un souffle destructeur il arrache et balaie
La verte frondaison qui jonche le chemin.

Au bocage pareil, mon front est sans mystère.
Il ne me reste plus un cheveu sur la terre,
Et je gémis, songeant au crâne de Robin !

Ma chère Mona, vous me connaissez pelé comme un œuf depuis si longtemps que vous ne faîtes même plus attention à ce manque. Soyez en remerciée. Aussi je débouche de ce pas un Château Lamourette 2009. Un vin de Sauternes brillant comme l’or et riche en fruits et épices. Quel dommage que nous ayons perdu l’usage de ces vins liquoreux car ils apportent du bonheur dans la bouche.

Un journal au poil

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Vous savez que j’ai eu la chance que le Père Noël m’emmène sous les tropiques pour un séjour de rêve après le froid du Grand Nord et la fatigue des fêtes.

Pour bronzer convenablement, il vaut mieux s’installer confortablement et siroter un coup pour supporter le cagnard qui colore si bien ma peau. Mais au bout d’un temps d’inaction complète, mes méninges appellent au secours. Le repos complet pour une fille aussi vive, intelligente que moi, ce n’est pas possible. Il faut nourrir ma matière grise. Mais quand on est dans un coin paradisiaque loin de tout, difficile de trouver lecture récente et intéressante. Et je n’échappe pas à la règle. Un vieux Salut les Copains traîne sur une table. Sheila y est en couverture. Chouette, ça ne rajeunit pas, mais ça met des mélodies des années 60 et 70 dans la tronche.

« L’école est finie, les Rois Mages, Vous les copains, je ne vous oublierai jamais »… En feuilletant les pages de ce numéro culte, je tombe sur un document rare qui évoque cette période du yé-yé. Vous voulez partager ce moment d’émotion avec moi, cliquez sur le Salut les Copains de la photo ci-dessus et vous découvrirez devant vos yeux émerveillés des tresses de toute beauté comme au bon vieux temps du twist. Un grand moment  à ne pas rater.

Mona pas une pilosité suffisante pour réaliser un tel chef d’œuvre… Dommage ?

Quien sabe beber, sabe vivir

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Gérard Mençoif, grand amateur de vin, réagit à notre article sur la consommation d’alcool. Il s’étonne que l’Espagne qui possède la plus grande surface plantée de vignes ne figure pas dans les premiers consommateurs de vin. Votre étonnement est parfaitement justifié mon cher Gérard. En effet pendant des siècles, ce pays voisin buvait du vin à table. Mais au cours des dernières années, la chute est vertigineuse. L’Espagne ne figure qu’au 11ème rang des buveurs de vin en 2011. Il semble que la situation se soit encore aggravée. A tel point que le gouvernement a subventionné un site conçu par la filière vinicole pour inciter à picoler. Oui, vous lisez bien ; alors qu’en France, le vin est diabolisé, nos voisins tentent de sauver leur vignoble.

Et pourtant dès 2003, le vin était reconnu comme indissociable de la culture Ibérique. Alors que se passe-t-il de l’autre coté des Pyrénées ?

Ce qui est certain c’est que les Espagnols en retrouvant leur liberté à la mort de Franco ont choisi le modèle américain, synonyme de richesse et prospérité. Ils ont adopté les alcools forts, les sodas considérant le vin comme ringard. Et puis tout a été bouleversé au niveau des vinifications, de l’élevage du vin et cette boisson traditionnelle s’est coupée de ses bases populaires pour viser l’exportation et le tourisme.

C’est triste, mais cela doit nous servir d’exemple. Il est plus facile de détruire que construire. Le Parlement français vient de reconnaître le vin comme un produit culturel ancré dans nos gènes. C’est bien. Mais il faut apprendre aux jeunes la culture et la dégustation du vin faute de quoi, il pourrait nous arriver la même chose qu’en Espagne. Le nombre de consommateurs de vin diminue régulièrement au profit des alcools forts.

Merci Gérard Mençoif, votre courrier a été l’occasion de rappeler la fragilité des choses et l’obligation que nous avons à transmettre ce que nous avons reçu.

Ma Chère Mona, pour la France, pour les vignerons, pour le plaisir, je vous invite à déguster ce Champagne Ruinart Blanc de blancs. C’est très bon.

Je m’agrippe au lit

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Sans vous faire rentrer dans ma vie intime, vous savez que je suis beaucoup trop prude pour cela, j’ai déjà eu l’occasion de vous dire qu’il m’était indispensable de faire craquer les ressorts chaque soir. C’est dans ma nature, on ne se refait pas. Et si j’en crois les diverses études publiées çà et là par des universités, cette pratique nocturne (en ce qui me concerne) est bénéfique pour ma santé. D’ailleurs, il suffit de me regarder pour constater que je pète le feu. Mon physique de déesse, mes courbes quasi parfaites, mes rebonds appelant la main généreuse, ma peau dorée à souhait, mon regard chaud comme la braise ; tout transpire la bonne santé. Et à quoi, je dois tout cela ? Certes à mes parents qui ont sû trouver une alliance parfaite entre leurs cellules reproductrices, mais également à mes séances quotidiennes de gymnastique sous baldaquin. Je suis certaine que si je n’interprétais pas quotidiennement le concerto en ré mouleur pour fifre et jarretelle, je ne trouverai pas la même grâce à vos yeux, vous qui bavez comme un bouledogue devant un étal de boucher à la moindre de mes apparitions. En même temps, je dois avouer que je vous comprends, bande de cochons !

Bien après cette réjouissante introduction, venons en au sujet du jour. Les Dr Carl Charnetski et Frank Brennan, chercheurs à l’université Wilkes en Pennsylvanie affirment que des relations sexuelles fréquentes augmentent notre immunité. Pour ce ils ont sélectionné 112 étudiants qui ont été divisés en quatre groupes selon la fréquence de leurs séances de crampettes : aucun, rares (moins d’une fois par semaine), fréquents (une ou deux fois par semaine), et très fréquents (trois fois ou plus par semaine). Ils ont prélevé des échantillons de salive. Il ressort que les mecs allant au mastic une à deux fois par semaine, avaient le plus d’anticorps. Et de ce fait, ils étaient mieux armés pour  combattre bactéries, virus et autres saloperies nuisibles à la santé. Selon les docteurs, faire l’amour régulièrement protège des rhumes voire de la grippe. Avouez que c’est quand même plus sympa de passer un peu de temps sous l’édredon que de se faire piquouser par un toubib à l’haleine fétide. Par contre les très fréquents étaient peu chargés en immunité. Pour les chercheurs, cela s’explique par une forme d’addiction qui cause une forme d’anxiété (trouver du gibier, être à la hauteur…). Or comme chacun sait le stress perturbe l’immunité.

Mona jamais été enrhumé, vous dire !

Mon Chéri

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Je crois pouvoir dire que j’ai bonne mémoire ; cependant en changeant de partenaire quotidiennement, il m’arrive de m’emmêler les crayons et d’appeler Francis un mec qui se prénomme Stanislas et d’affubler de Christophe un brave Dimitri. En plus, il est des prénoms que je n’aime pas notamment ceux qui sont tirés de séries, films ou stars éphémères. Donc pour éviter toute bévue, maladresse et vexation, quand je sens que j’ai chopé un gibier qui finira dans mon lit, je l’appelle Chéri. Avec ce sobriquet, le mec il sent qu’il va me célébrer le poilu inconnu et comme en 14, il devient câlin, m’invite au resto sans lésiner sur l’addition avant de batifoler dans ma broussaille.

Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça. Ah, si ça me revient. J’ai lu un article sur la toile qui m’a bien fait rire. Un gars s’est posé une question existentielle. Combien faut-il absorber de mon Chéri, non pas les supermen ou playboys qui me ramonent le conduit mais ces petites sucreries composées de chocolat contenant une cerise imbibée d’alcool et de sucre pour atteindre les 0,50 g d’alcool. Pour savoir comment a été fait le calcul, reportez-vous à l’article en question.

Je vais à l’essentiel, pour faire virer le ballon, un homme de 80 kg devra absorber environ 45 Mon Chéri. Autant dire que le risque de se faire choper par la maréchaussée est très faible car il faut réussir à enfourner un si grand nombre de bonbons chocolatés. Or le risque d’écœurement doit vous empêcher d’atteindre le chiffre fatidique d’alcool dans le sang. En mangeant raisonnablement de ces sucreries, inutile de sortir un éthylotest, c’est votre foie qui vous préviendra que vous êtes en overdose.

Bon moi, j’en ai toujours une boîte à la maison. Un gars qu’on appelle mon Chéri et qui voit Mon Chéri sur l’emballage, il est flatté et en plus si son haleine est pas de première fraîcheur, le contenu lui redonne une bouche agréable pour un échange prolongé de salive et d’explorations linguales et sublinguales.

Mona des chéris pleins son lit

Mon médoc et au lit

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Vous connaissez cette blague ?

Que préfères-tu avoir Parkinson ou Alzheimer ? Moi je préfère Parkinson, parce que quand je voudrai boire un verre de bon vin, j’en renverserai un peu mais je n’oublierai pas où j’avais planqué mon pinard.

Le problème c’est qu’on ne choisit pas et que ces maladies peuvent toucher des gens encore jeunes. Ainsi cette Turque de 42 ans dont parle Parkinsonism & Related Disorders. Elle a consulté pour des orgasmes spontanés durant 5 à 20 secondes sans aucune relation charnelle. Et cela la prenait trois à cinq fois par jour à l’improviste et en n’importe quel lieu. De quoi être ennuyée…

Parkinson est une maladie neurodégénérative qui attaque une zone du cerveau où sont fabriqués des neurones libérant de la dopamine. Quand ces neurones se mettent à succomber, on observe un déficit de ce neurotransmetteur, ce qui entraîne des dysfonctionnements dont la perte de contrôle progressive des fonctions motrices. Pour retarder ces effets, on donne des médicaments pour maintenir le plus longtemps possible le niveau de dopamine. Dans le cas de cette dame, le médicament augmentait trop la production de dopamine ce qui était la cause de ses orgasmes intempestifs. De plus la patiente était prise d’un fort appétit sexuel. On ne dit pas dans l’article si cette dame était mariée. Dans ce cas, le mari content au départ aurait fini sur les rotules. Et ce cas n’est pas un cas isolé ; nombre de malades hommes et femmes souffrent d’une hypersexualité en prenant leur traitement.

Ma Chère Mona, vous n’avez pas besoin de médicament pour maintenir votre réputation de bombe sexuelle… Bref, bref, il est temps de boire un coup. Et quand je vous sers un Grand Corbin Despagne 2009, je sais que vous grimpez aux rideaux. Ce Saint-Emilion est puissant et gourmand à souhait. 

Pas que de beauté

Mona à la gare
Mona à la gare

Il est rare que je vous parle de ma vie privée, vous en conviendrez. Mais je dois vous dire que je suis venue à Paris ces derniers jours. Ayant voyagé en TGV, je suis repartie de Montparnasse. Arrivée un moment avant le départ de mon train, j’errais dans la gare. J’avais une petite faim : crac, je glisse quelques menues monnaie dans un distributeur qui me lâcha une barre chocolatée agrémentée de quelques arachides. Cet en-cas étant fort sucré, la soif me taquina. Qu’à cela ne tienne, je me dirigeais vers une autre machine et, crac, larguais à nouveau des pièces. L’essentiel des boissons proposées étaient des sodas chargés en saccharine. Je choisissais une eau minérale. Restaurée, rafraîchie, je pouvais penser à ma soirée à venir. Mon arrivée étant programmée à 19.30h, je pourrai honorer mon rendez-vous avec un gigolo que j’avais rencontré chez une amie quelques jours auparavant. Prudente, ne connaissant pas celui qui serait mon Don Juan de la nuit, je sortais des pièces devant une pharmacie et, crac, obtenais d’un distributeur des condoms lubrifiés. Bon me voilà prête, j’allais me diriger vers le quai quand mon œil fut attiré par un distributeur de produits de beauté. Même si sans fard, je suis désirable comme un tournedos Rossini, je reste une faible femme consommatrice. Je m’approchais. Cinq produits sont en libre-service : Bonne mine express, Week-end improvisé, Soirée entre amies, Peau nette et De jolies mains. Génial, toute nana qui arrive ou quitte la capitale pourra s’offrir un de ces packs et se refaire une petite beauté. N’oubliez pas que ces produits ne pourront pas améliorer vos traits si la base n’est pas bonne. Car il y a des frangines, c’est plutôt le plâtrier qui pourrait les arranger.

Mona lâché une vacherie gratuite et ça ne me ressemble pas.

C’est toi … Cabu le vin d’ici plutôt que l’au delà

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En remontant le temps aussi loin que je peux, j’ai le souvenir de Cabu. Tout d’abord en 1963 naît le Grand Duduche qu’on retrouve dans Pilote, puis dans les années 70, apparaît le Beauf dans le canard Enchaîné. J’ai toujours aimé ses dessins, son humour, son impertinence et lors de la sortie de son Tout Cabu en 2010, je me suis présenté à une signature du dessinateur et lui ai demandé une dédicace, ce que je ne fais habituellement jamais, mais une dédicace avec un tel dessin ça ne se refuse pas.

Deux fous lui ont pris la vie le 7 janvier 2015 au cours de la réunion de la rédaction de Charlie Hebdo. L’horreur !

Mais la dérision, la caricature sont inscrites dans nos gènes depuis très longtemps. Et même sous des régimes peu démocratiques, des artistes n’ont pas hésité à se moquer de leurs dirigeants, des idées et pensées. Sous Louis XV, Madame de Pompadour (née Poisson) était présentée comme une catin dans les « Poissardes », pamphlets rageurs.
Louis Philippe fut caricaturé par Charles Philipon. Il osa croquer le roi en poire. Ce dessin traversa le temps et reste l’exemple de l’impertinence à la française. L’artiste fut condamné pour outrages à la personne du roi. Au cours de son procès, il garda son humour en proposant d’édifier une chapelle «expi-à-poire» sur la Place de la Concorde à la mémoire du roi Louis XVI.

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Mais rien n’arrêtera la satire. Chansonniers et caricaturistes sont et restent indissociables de notre pays, de son histoire et de sa culture. Ne laissons pas le terrorisme les faire taire.

Aussi, il faut continuer pour que ces artistes ne soient pas morts pour rien.
Ma Chère Mona, je dois vous dire que j’ai hésité… mais pas longtemps, les chroniqueurs, journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo étaient trop bons vivants pour qu’on ne boive pas un coup à la mémoire de Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, Elsa Cayat, Mustapha Ourrad, Bernard Maris. N’oublions pas non plus Frédéric Boisseau et Michel Renaud ni les deux policiers, le brigadier Franck Brinsolaro et l’agent Ahmed Merabet.

Et il faut, hélas ajouter quatre noms à cette triste liste. Les otages tués le 9 janvier à Vincennes : Yohan Cohen, Philippe Braham, Yoav Hattab et François-Michel Saada.

Pour tous ces hommes lâchement assassinés, levons notre verre de vin rouge, évidemment : La Chapelle Chambertin 2007 du Domaine des Tilleuls est un Grand Cru de grande classe. Gloire à vous Charlie(s).

Souvenir de vacances

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A peine le pied posé sur le sol français, je recevais un coup de fil de Lépicurien. Mon auguste patron se souciait de moi, ça fait chaud au cœur. Il me proposait de le rejoindre dans son antre pour y partager un dîner. J’hésitais étant fatiguée, mais le bel hidalgo, avec son tact légendaire sut trouver les mots pour me faire fléchir. Puis il raccrocha ne me laissant pas le temps de l’informer de ma santé…

Donc, quelques heures à peine après être descendue de l’oiseau de fer qui me ramenait de contrées fort lointaines, je pénétrai chez mon extraordinaire boss. Il me rassura, tout était prêt et je serai dans mon lit deux heures après si je le souhaitais. Il me dressa le menu concocté par ses soins : chariot de crudités, une côte de bœuf bien épaisse et persillée venant d’un bœuf de Bazas, un must qui faisait dégouliner de plaisir le grand homme, un plateau de fromages à faire pâlir où pâtes molles, chèvres, bleus et pâtes lavées se disputaient la vedette et pour finir sur une note légère, une salade de fruits exotiques augmentée de pommes et poires. Le repas serait arrosé d’un vin blanc de Loire, un rouge de Nuits et un liquoreux de Barsac.

Lépicurien me vit me décomposer devant lui. A chaque plat, je me sentais défaillir. Comme je vous l’ai dit, je n’avais pas eu le temps de lui signaler que je ramenai un souvenir fort encombrant de mon périple îlien. J’en ramenai une turista pas piquée des hannetons, une colique telle qu’un espion aurait pu me suivre à la trace… Aussi écœurée par l’énumération gourmande lâchée par Lépicurien, je crus vômir et fonçais dans les cagoinces. J’y restais si longtemps qu’on crut que j’étais en train de repeindre les lieux. Sans rentrer dans les détails de mon séjour chiotard, je dois vous dire que je me vidais comme une borne incendie récemment vandalisée. Je sortais du lieu avec les boyaux aussi vides que le cerveau d’une blonde et allais m’effondrer sur une banquette. 

Je dus expliquer à mon boss que son repas était magnifique, qu’en temps ordinaire, j’y aurais fait honneur mais que l’état de ma tripe ne me permettait pas d’envisager d’en croquer ne serait-ce qu’un minuscule bout sauf à ce qu’il me donne la permission de saloper sa banquette, sa chaise, sa nappe, son tapis de Chine… Il comprit qu’aucun des mets qu’il avait retenus n’était compatible avec la diarrhée que je trimbalais. Bon appétit, dis je avant de partir me coucher, laissant le boss attaquer son kilo de barbaque.

Mona rien bouffé pendant trois jours et s’est gavée d’eau de riz. Merd’alors !