Pythie, pythie, tout est pythie dans notre vie…

Horoscope-picture-frame-or-mirrorA chaque début d’année, on lit son horoscope, on se souhaite du bonheur, surtout nous, Mesdames. Saviez vous que les deux étaient  liés pour nos ancêtres ? En effet, le mot bonheur est composé de l’adjectif bon et d’un vieux mot français : heur. Ce mot est tiré du latin hora qui signifie heure. Or, autrefois, on était persuadé que l’heure de naissance avait une influence sur toute la vie du petit être qui arrivait au monde. Aussi, on faisait tirer l’horoscope du nouveau-né. Et on connaissait la destinée qui lui était réservée : sa part de bon-heur et de mal-heur.

Mona stre, c’est vous. C’est donc du bonheur !

Vol de nuit

A quelle belle invention, un ami qui avait bien du mal à se lever le matin pour se rendre à son boulot avait tout essayer. Mais même le réveil au saut de la trompette façon militaire ne lui assurait pas d’être réveillé à l’heure souhaitée.

Aussi, il fut séduit par le “Blowfly”. Ce petit réveil est d’une efficacité redoutable. Le principe est simple, vous  êtes obligé de vous lever de votre lit pour l’éteindre. En effet, il est constitué de deux parties, la base intégrant l’afficheur et les boutons et une petite boule qui décolle à l’heure programmée et commence à survoler votre chambre en émettant un petit son strident et fort agaçant, style moustique amazonien. La seule façon de l’arrêter est de l’attraper et de le remettre sur son socle. Le premier matin fut le bon (ou bond). Agacé par les passages incessants et bruyants de l’OVNI au dessus de sa tête, l’homme encore à demi dans les bras de Morphée, sauta de son lit. Comment ? Dieu seul le sait. Toujours est-il qu’il dut expliquer à son entourage professionnel qu’il s’était fait une entorse en éteignant son réveil…  Merci blowfly !!

Bon Mona, vous ne pourrez plus arriver en retard avec le cadeau que je vous fais. Bon, passons aux choses sérieuses : on va goûter un vin blanc des Fiefs-Vendéens : Domaine Saint Nicolas, les Clous 2008 un assemblage original de chenin, chardonnay et groslot gris. Comme toujours les vins de Thierry Michon sont grands dans une région délaissée par les amateurs !

Lait tue

La rue du Jour(1er arrondissement) existait dès le début du XIIIe siècle ; le roi Charles V (XIV°)  y avait un séjour qui comprenait un manège et des écuries.

Adossé à l’église Saint-Eustache, se dressait le pilori des fraudeurs. C’est Louis XI qui avait signé l’édit de 1481 qui prévoyait des peines pour ces derniers. En effet, les Parisiens se plaignaient de la mauvaise qualité des produits alimentaires. Le lait était souvent coupé d’eau, le beurre pouvait contenir de nombreux ajouts.


Si la fraude était avérée, le marchand de lait frelaté était condamné ainsi :

« Ledit lait mouillé sera entonné dans la bouche du fraudeur jusqu’à temps qu’un médecin ou barbier dise qu’il ne peut plus sans danger avaler davantage. »

Celui qui vendait un beurre contenant du navet, du calcaire ou autre chose, « il sera exposé sur le pilori et le beurre rudement posé sur sa tête et laissé tant que le soleil ne l’aura pas entièrement fondu. Pourront les chiens venir lécher le condamné et le peuple pourra l’outrager par telles épithètes diffamatoires qu’il lui plaira sans toutefois offenser Dieu ou le roi.« 

Rien n’a vraiment changé dans notre monde. Si Louis XI revenait, nombre de commerçants feraient surement des stages auprès de Saint-Eustache.

Mona rien à vendre, même pas ses charmes,vous dire, et vous ?

Rouvrez les maisons closes

« Au lendemain de la guerre, et à l’instigation de Madame Marthe Richard, un décret du 13 avril 1946 ordonnait, s’exprimant par un pléonasme, la fermeture des maisons closes… »


C’était la fin d’une époque. Des établissements ouverts depuis plusieurs siècles, comme le Sphinx, disparaissaient.

Dans une tribune du Monde, le 21 janvier 2010, Chantal Brune, députée UMP de Seine et Marne, évoque la possibilité que l’on rouvre les maisons closes. Elle vient de publier un livre sur les violences faites aux femmes et propose “que soit mis à l’étude un cadre qui permettrait une réouverture minutieusement contrôlée des maisons closes ».

Ma petite Mona, je pense de bon ton, de boire à la santé de cette députée. Si vous voulez bien amener deux verres, nous tremperons nos lèvres dans le Beaune 1er Cru Les Tuvilains 2002 de Denis Carré. Un soyeux digne des paniers fleuris, c’est vous dire !

Clémentine

L’hiver se termine et avec lui vont disparaître des fruits de saison comme la clémentine. A l’origine, ce fruit est issu de croisement entre le mandarinier et l’oranger amer. Son nom ne vient pas de sa douceur ou de son absence de pépins. Est-ce une légende ?  Mais c’est à Oran, en 1902, qu’un Père Blanc aurait réalisé cette hybridation : le père Clément.
La facilité avec laquelle on peut croiser les agrumes a donné une multitude de variantes (tangerines, tangor, tangelo…) parfois de mode éphémère.

Mais avant qu’elles ne quittent nos étals, je vais vous confier deux recettes que j’ai commises récemment pour Lépicurien. Mélangez des quartiers de cet agrume avec du fenouil et des feuilles d’endive émincés, ajoutez un peu de crème fraîche, un filet de citron plus quelques crevettes décortiquées :  vous aurez une entrée originale à arroser avec un blanc moelleux type Coteaux du Layon.

Et je l’ai épaté le patron avec un magret juste poêlé. En fin de cuisson, j’ai déglacé au jus de clémentine. Pour cela, rien de plus simple. J’ai fait revenir des quartiers de clémentine dans de la graisse. Puis deux tours de moulin à poivre, une giclée de sel et une touche de cannelle.Lépicurien avait ouvert un Cahors : Château Le Cèdre 2000 et nous nous sommes régalés.

Mona tache pas même à poêle… et vous ?

Baise un peu la bajoue

Cet hiver, la grippe A (H1N1) a été au centre des préoccupations de nos dirigeants. Les conseils des autorités sanitaires sont clairs. Voici un court extrait d’un dépliant que l’on trouve sur Internet :

grippe_aComment se transmet le virus ?

  • Par la toux, l’éternuement, ou les postillons
  • En embrassant une personne grippée ou en lui serrant la main
  • En touchant des objets contaminés par une personne malade (poignées de portes, barres dans les bus, boutons d’ascenseurs…)

Lors d’une pandémie comme lors d’une épidémie “les gestes de chacun font la santé de tous”.

embrassade2Et, c’est vrai qu’au plus fort de la crise, lors de rencontres avec des amis, nombre de femmes refusaient tout contact : baisers ou même poignée de main. Pire, elles trouvaient prétexte pour éviter le rapprochement conjugal ou extraconjugal.

Pourtant, Manfred Schedlovski, un chercheur suisse de Zurich, vient de prouver que c’est exactement le contraire qu’il faudrait faire. Le sexe et les baisers langoureux seraient des ennemis pour les microbes. En effet ses recherches ont montré que le sexe n’était pas seulement bénéfique pour la condition physique générale des gens, mais également pour le système immunitaire. Certaines cellules aident à se débarrasser des maladies, en pénétrant les corps étrangers pour les détruire. Pendant une relation sexuelle, le nombre de ces cellules augmente considérablement dans l’organisme, et peut quasiment doubler après l’orgasme.

Quelques médecins spécialistes de l’immunologie ont fait savoir qu’ils partageaient sa thèse. Même si ce genre d’informations scientifiques doit être confirmé, moi j’y crois…

Bon Mona, afin de commencer à vérifier les dires de ce petit Suisse, je vous propose de boire tous les deux dans le même verre, un joli vin de Margaux : Château Marquis d’Alesme Becker 2006.
Et si j’attrape la grippe avec ce vin et avec vous de plus, ce sera… du bonheur. Allez hop, Mona, je sers. A la votre !

Si vous n’avez vu cet extrait de Canal+ et que vous avez le coeur bien accroché, voici une bonne méthode pour attraper toutes les épidémies qui traînent :


Les fleurs du mail…

Voilà déjà un an ce jour qu’avec Lépicurien, nous lancions, à votre attention, sur la toile des mots. En un an, 274 papiers publiés. Je n’en reviens pas… Oh, bien sûr avec un tel patron, les choses sont plus faciles. Mais, moi petite secrétaire, je suis épatée d’avoir pu écrire tant d’articles et ferai tout pour qu’en 2011, vous soyez fière de moi…

Mona fait son petit effet en sortant du gâteau. En mangerez vous ?


Au temps où la Joconde parlait

J’ai toujours aimé les romans historiques surtout lorsqu’ils sont signés de Jean Diwo. Ainsi, j’ai pu, il y a quelques années, partager la vie de Clémence de Francine au Château de Versailles, j’ai construit une cathédrale au coté de Renaud Pasquier.

Et je viens de partager la vie des plus grands artistes italiens de la Renaissance. Vinci, Botticelli, Raphaël et Michel-Ange ont peint devant moi durant plus de 500 pages…

Inutile de vous dire que j’ai aimé « Le temps où la Joconde parlait« . Jean Diwo s’appuie sur une documentation précise et abondante pour nous emmener dans les ateliers de Florence, Rome, Venise. On traverse l’Italie la France, la Flandre avec un jeune peintre sicilien Antonello da Messina pour  percer les mystères de la peinture flamande. On suit pas à pas les grands peintres déjà cités dans leurs chantiers, leurs voyages.

On souffre avec Michelangelo di Lodovico Buonarroti en train de peindre le plafond de la Chapelle Sixtine. On rit avec lui quand son ami et son aide, le peintre Daniele da Volterra est chargé par la Pape Paul III d’habiller les personnages du Jugement dernier. Ce peintre en tirera le surnom de « Braghettone »[i] . C’est lui qui sera appelé au chevet de Michel-Ange et qui recueille ses dernières volontés.

Mona tend vos commentaires quand vous aurez lu cette peinture de la Renaissance


[i] Le tailleur de caleçons

Tout feu, tout femmes

En mars 1915, Jeanne Cuchet, 67 rue du Faubourg Saint-Denis (10ème) et son fils sont partis brusquement pour l’Angleterre, dit-on.

Le 27 mai 1915, Thérèse Laborde-Line, veuve de 46 ans, ne répond pas à son domicile au 29 rue de Patay (13ème).

Le 1er aout 1915, Marie-Angélique Guillin, 51 ans, quitte, sans laisser d’adresse, le 35 rue Crozatier (12ème). Son appartement est vidé quelques jours plus tard.

Le 25 décembre 1916, Anna Colomb, veuve, quitte son domicile au 15 rue Rodier (9ème) après avoir retirer son épargne bancaire.

En mars 1917, Andrée Babelay, 19 ans, part du 32 rue de Maubeuge (10ème) pour rejoindre un homme rencontré quelques jours plus tôt, grâce à une petite annonce.

Le 25 novembre 1917, on dit que Louise Jaume, bigote de la rue des Lyanes (20ème) est partie s’établir aux Etats-Unis.

En avril 1918, dans la même rue, Anne-Marie Pascal, veuve de 36 ans n’apparait plus. Est-elle aux Etats-Unis, elle aussi ?

Le 13 janvier 1919, Mademoiselle Mercadier, Mythèse pour les clients, domiciliée 330 rue Saint Jacques (5ème), va se promener avec ses trois chiens à la campagne pour quelques jours.

Le 12 avril 1919, au 76 rue Rochechouart (9ème) deux inspecteurs surprennent au lit, en galante compagnie, un ingénieur du nom de Lucien Guillet. La femme s’appelle Fernande Segret.

Bon, et alors ? Guillet a utilisé nombre d’identités : Freymiet, Morice, Forest de Bergnieux, Cuchet, Tartempion, Prunier, Baizieux… pour passer de petites annonces du genre :

« Monsieur sérieux, bonne situation, 47 ans, sans famille, désire épouser veuve, sans famille ou incomprise, situation en rapport, âge indifférent. »

Or la Grande Faucheuse profitait de la guerre de 14-18 pour faire des veuves à tour de bras. Et çà créait un marché pour un déserteur en mal d’argent.

Lucien Guillet était un petit escroc qui avait été condamné à 7 reprises. Marié, père de 4 enfants, il utilise les fonds prélevés aux dames qu’il rencontre pour alimenter le foyer familial. Quand aux dames, elles finissent dans la cuisinière de Gambais.

Ah, oui, j’ai oublié de vous dire que le vrai nom de Guillet était Henri Landru… « le Saigneur de Gambais, le défenseur de « la femme au foyer ».

Il sera exécuté le 25 février 1922 après avoir refusé le dernier verre et la dernière cigarette en disant : « c’est mauvais pour la santé ».

Bon Mona, c’est pas tout çà. On va boire un coup de crémant de Bourgogne au nom de circonstance : Veuve Ambal. Allez deux flutes, deux…

Carnaval et Carême

"Combat de Carnaval et de Careme" de Pieter Bruegel l'Ancien.1559. Kunsthistorisches Museum de Vienne (détail)

Aujourd’hui, c’est Mardi Gras, l’occasion de manger des crêpes, de se déguiser pour Carnaval… Et pourquoi Gras ce mardi ? Il précède le Mercredi des Cendres qui marque pour les Chrétiens, l’entrée en Carême[1], période de maigre. Vous l’avez compris Gras : viande et douceur, Maigre : poisson et abstinence.

Mais, dans des feuillets de ce blog, nous avons déjà parlé de ce sujet. Je veux juste rappeler que nos ancêtres jeunaient pour les plus pauvres plus de 150 jours par an, tandis que les plus riches pouvaient acheter le droit de manger.
Aussi, pour le peuple, le Mardi Gras et la Mi-Carême étaient l’occasion de manger crêpes ou beignets et de se divertir. Selon les régions, tous les excès étaient plus ou moins permis. Ces transgressions étaient le symbole d’une vie meilleure à venir. L’espoir fait vivre.

Sur le tableau de Bruegel ci-dessus, on retrouve à gauche les festivités de Mardi Gras avec un homme bien en chair juché sur un tonneau, mais déjà se profile, sur la droite, le carême représenté par un personnage filiforme et triste sur un chariot tiré par une femme et un moine.  Il présente sur une pelle à boulanger des harengs qui seront les « rois » des quarante jours à venir…

« Mardi Gras, mardi gras, t’en vas pas
J’f’rons des crêpes, j’f’rons des crêpes
Mardi Gras, tu t’en vas pas
J’f’rons des crêpes et t’en mang’ras
Carnaval, t’en vas pas demain
C’est aujourd’hui la Saint Crépin
Mardi Gras, tu t’en vas pas
Nous f’rons des crêpes et t’en mang’ras
Si tant saoul qu’ t’en crèv’ras »

Mona cuit des beignets pour vous, vous en mangerez ?


[1] Période de 46 jours d’abstinence et de privation entre Mardi Gras et Pâques