Il avait une dent contre Henri

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libre interprétation du fameux tableau que vous pouvez voir en cliquant sur l’image

Tout jeune Français a retenu le nom de Ravaillac qui assassina le Roi Henri IV. Mais saviez-vous que ce souverain avait échappé à plus de vingt tentatives. Ainsi le 27 décembre 1594, Jean Chatel, étudiant âgé de 19 printemps issue d’une famille de bourgeois, s’introduit chez Gabrielle d’Estrées, maîtresse du roi. Il sait que le roi doit s’y rendre après un déplacement en province. En effet Henri rentre et deux seigneurs présents pour l’accueillir mettent genou à terre. C’est ce moment que choisit Chatel pour frapper avec son couteau. Manque de chance pour lui, le monarque se baisse pour relever ses vassaux et l’arme au lieu de frapper à la gorge, transperce la lèvre et casse une dent.

Le bougre est immédiatement arrêté et deux jours plus tard, il est condamné à être écartelé pour régicide. Ses parents sont conduits en prison, leur maison est rasée. Au cours de son procès, le jeune Chatel avait reconnu avoir étudié chez les jésuites. Mal vus, ces religieux furent alors expulsés de France. Ayant laissé des textes compromettants dans sa cellule, le Père Guignard, un des jésuites, fut condamné et pendu sur le champ.

Bon faisons le bilan, le roi va chez sa maîtresse, un jeune homme lui ouvre la lèvre et lui casse une dent. L’étudiant est rapidement éparpillé et dispersé en place de Grève, ses parents emprisonnés et leur maison rasée. L’un de ses professeurs Jésuite est pendu et les autres expulsés de France… On peut en conclure que la justice était assez sévère !

Les temps ont bien changé, ma Chère Mona. Vous semblez le regretter… O tempora, o mores. Bon buvons un coup : Château Fonsalette 2004 est un Côtes du Rhône vinifié par le propriétaire de Rayas en Châteauneuf du Pape. Pour ceux qui aiment ce style, ce sera un moment de grâce. Un vin d’une grande finesse alliant Grenache, Cinsault et Syrah.

Un rieur Digest

Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692) est l’auteur des Historiettes. Cet ouvrage est un mélange d’anecdotes, de portraits de ses contemporains. C’est une description souvent féroce de la société sous Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Aussi, ce texte circule plutôt sous le manteau et il faudra attendre le XIX° siècle pour qu’elles soient éditées. Nous avions déjà évoqué Tallemant des Réaux, je vous propose quelques lignes tirées des Historiettes :

  • Un mari ayant trouvé sa femme dans un lieu obscur, la caressa sans rien dire; elle résista, mais enfin il en vint à bout. Elle s’aperçut après que c’était lui: «Hô ! vraiment, dit-elle, si j’eusse su que c’eût été vous, je n’eusse pas fait tant de façons
  • Une femme fort innocente, étant grosse pour la première fois, comme son mari parla de faire un voyage, se mit à pleurer. «Hé! dit-elle, de quoi vivra l’enfant en votre absence ?»
  • Une bonne femme dit à une Reine de France qui allait en pèlerinage à Chartres, pour avoir des enfants: «Vous n’avez qu’à vous en retourner, celui qui les faisait est mort.»
Ma Chère Mona, je vous invite à boire un Bourgogne 2009 d’Hervé Kerlann. Un vin gourmand, digeste. Que du bonheur !

Pet d’Ivry

Henri botte Mona

Le 1er août 1589, au moment de mourir, le roi Henri III désigne son cousin, le roi de Navarre, comme son successeur légitime à la tête du royaume de France. Ce dernier prend le nom de Henri IV.
Pour lui commence la longue reconquête du royaume, car les trois quarts des Français ne le reconnaissent pas pour roi. Notamment, les catholiques de la Ligue[1] n’admettent pas sa légitimité car ce roi n’est pas catholique, il est protestant.

Le 14 mars 1590, Henri IV gagne une bataille décisive contre la Ligue à Ivry. On dit que c’est là qu’il aurait dit le fameux : ralliez vous à mon panache blanc.

Le lendemain, après une nuit passée à festoyer au camp, malgré la fatigue accumulée  et comme  pour justifier sa santé de fer, il s’apprête à partir à la chasse.
Le roi est de très bonne humeur et lorsqu’il voit passer une servante normande bien potelée, il lui botte les fesses, non d’un coup de pied violent mais d’une légère caresse de sa chaussure. La jeune femme, surprise, lâche un vent bruyant. Le roi rigole. La soubrette ne se démonte pas et lance au Vert-Galant[2] :

Sire, à quelle porte ne frappez vous pas que l’on ne vous réponde ?

Mona la réponse toujours prête… Attention à vous.


[1] Parti de catholiques qui défend la religion catholique contre le protestantisme.
[2] Surnom qu’il doit à son ardeur envers les dames.

Pinard, quelle veine !

Au cours de mes promenades livresques, j’ai trouvé un texte qui fera bondir nos pisse-vinaigre qui dirigent les lobbys anti-vins. Ces lignes ont été écrites à une époque où le divin breuvage était considéré non comme un poison pour buveurs alcooliques, mais comme un remède. Vous allez dire que le nombre d’articles sur ce thème devient omniprésent sur ce blog. Mais, contre les offensives répétées de ces lobbys, nous devons maintenir une dure lutte.

Revenons à nos moutons, plus exactement à la naissance du fils d’Henri IV et de Marie de Médicis qui régna sous le nom de Louis XIII. Si Papa Henri IV eut le droit à quelques gouttes de Jurançon le jour de sa naissance, le petit Louis prit deux fois du vin à peine sorti des entrailles de sa royale mère :

Lorsque Marie de Médicis fut entièrement délivrée, l’enfant se trouvant faible, pour avoir longtemps séjourné en attendant l’arrière-faix, il lui fut donné un peu de vin par M. Guillemeau, chirurgien ordinaire du Roi ; puis, sa gouvernante le prit et le porta devant le feu où il fut assez longtemps, tandis que la sage-femme pansait la Reine, qui alla sur ses pieds, depuis sa chaise d’où elle venait d’accoucher, jusque dedans son lit, sans l’aide de presque de personne.
Henri IV avait raison de dire que sa seconde épouse était d’un naturel terriblement robuste et fort.
Revenant à l’enfant, on lui administra dans sa cuiller, un peu de Mithridate détrempé avec du vin blanc, qu’il avala fort bien et en suça ses lèvres comme si c’était du lait.
Après l’avoir examiné sous toutes ses faces et constatant qu’il était grand de corps, gros d’ossements, fort musculeux, bien nourri, fort poli, de couleur rougeâtre et vigoureux tout ce que l’on peut penser pour ce petit âge ; que son cou était gros et fort, les épaules larges, la poitrine bien relevée, les bras grands, les mains aussi, et … les parties génitales à l’avenant ; on procéda au lavage de tout le corps, avec du vin vermeil mêlé avec de l’huile rosat. Pendant tout cela, il cria fort peu.
Après qu’il eut été emmailloté, il fut porté sur le lit de la Reine et couché à sa droite.

Mona pas bu son petit verre. Est-ce pour cela qu’elle se sent faible ?

Plein les bottes

François de Bassompierre est un contemporain d’Henri IV. Selon Tallemant des Réaux «le nom de Bassompierre était synonyme d’élégance et de perfection». Cet homme de guerre, puis Ambassadeur était vu par ses contemporains comme mais le beau, intelligent, charmeur, galant, joueur et bon vivant.

Dans ces lignes, je ne vous relaterai ni sa carrière militaire ni sa vie sentimentale bien qu’elle fut riche et tumultueuse.

J’évoquerai simplement deux de ses maîtresses les plus connues. En 1604, il tombe amoureux de Marie-Charlotte d’Entragues, la jeune sœur de la favorite du Roi Henri IV. Mais le monarque est gourmand ; il a des vues également sur la petite sœur. Un mémorialiste raconte que

«le roi soupira un jour à Guise : Ah, Marie d’Entragues nous méprise pour idolâtrer Bassompierre ! Monsieur de Guise s’offrit de défier en duel Bassompierre. La rencontre eut lieu au Louvre et Bassompierre fut gravement blessé ; en arrachant l’arme de sa blessure, ses viscères sortirent et tombèrent le long de ses chausses et une hémorragie terrible s’ensuivit. On lui plaça un rouleau de charpie dans la plaie et grâce à sa robuste santé, il réussit à survivre. C’est au cours de sa convalescence qu’il rencontra Mademoiselle de Guise, Louise Marguerite de Lorraine, avec qui il noua une solide amitié».

Cette Louise de Guise épousa François de Bourbon-Condé prince de Conti qui, non seulement était son ainé de trente ans, mais était sourd, bègue et souvent décrit comme simplet. Bassompière fit ce qu’il put pour adoucir la vie de la jeune femme…

Mais ce libertin était également réputé pour son coup de fourchette et son impressionnante descente. Ainsi, ambassadeur en Suisse, il défia à qui le voudrait de faire mieux que lui. Il enleva sa botte, la remplit à ras bord de vin et la vida d’un seul trait. Inutile de dire que personne ne lui arriva à la cheville (si j’ose dire).

Grand amateur de bonne chère, il mourut comme il se doit : attablé dans une hôtellerie de Provins.

Ma Chère Mona, je ne vous propose la botte ! Mais sortez donc deux verres, je vous prie. Je verse un Pomerol, le Château Taillefer 2006. Un millésime classique qu’on peut commencer à boire. 

Condamnée aux travaux forceps

M'enfin, Mona, uniquement des verres à pied pour Messire le Vin !

Henri IV approche des 50 ans et il n’a toujours pas d’héritier. Marié à Marguerite de Valois, mais vivant avec Gabrielle d’Estrées, il n’a pas d’enfants légitimes. En 1599, sa célèbre maitresse meurt et il obtient l’annulation de son mariage. La place est libre pour Marie de Médicis qu’il épouse en 1600. De cette union, naît un an plus tard un Dauphin, le futur Louis XIII. Comme c’est de tradition à la Cour de France, la Reine devait accoucher devant les Princes. Et pourtant, ce 27 septembre 1601, à Fontainebleau, le spectacle ne fut pas joli, joli. Les douleurs durèrent plus de 22 heures, accompagnées de coliques à répétition.

La sage femme Louise Bourgeois qui officia raconte par le menu cette naissance. Elle relate notamment une anecdote croustillante. Trouvant le bébé un peu chétif et peu vigoureux, elle s’adresse au Roi pour lui conseiller un remède. Mais laissons place à Louise :

«J’enveloppai bien l’enfant, ainsi que j’entendais ce que j’avais à faire. Le roi vient auprès de moi ; je regarde l’enfant au visage. Je le vis en grande faiblesse de la peine qu’il avait enduré. Je demande du vin à l’un des premiers valets de chambre du roi. Il apporta une bouteille, je lui demande une cuiller. Le roi prit la bouteille et je lui dis :
«Sire, si c’était un autre enfant, je mettrais du vin dans ma bouche et lui en donnerais, de peur que la faiblesse ne dure trop».
Le roi me mit la bouteille contre la bouche et me dit :
«Faites comme à un autre».
J’emplis ma bouche de vin et lui en soufflai ; à l’heure même, il revint et savoura le vin que je lui avais donné.

Héroüard, médecin du roi constata que le nouveau-né était « un enfant grand de corps, gros d’ossements, fort musculeux…les parties génitales à l’avenant du corps et le croupion tout velu« . 

Quand je pense que nos gouvernants actuels ne considèrent le vin que comme une drogue, çà me fend le cœur. Et vous, çà ne vous fend pas le cœur ?

Bon en attendant, ma Chère Mona, si vous voulez bien sortir deux verres, je vous invite à déguster le Château Pipeau 2007. Ce Saint-Emilion est une valeur sure de l’appellation. Et vous qui me semblez bien pâlotte, il vous donnera un bon coup de fouet…

Des gars, des os

L’année 1793, fut une des plus folles que connut la France. Les exécutions se suivirent à la chaîne. Après Louis XVI en janvier, ce fut le tour de Marie-Antoinette et des Girondins en octobre, d’Olympe de Gouges en novembre et de Madame du Barry en décembre. Cette même année, les restes des rois furent exhumés, pillés ou détruits. Les restes furent jetés dans une fosse commune.
Un texte de l’époque relate ce déchainement. C’est le « Journal historique de l’extraction des cercueils royaux, dans l’Église de Saint-Denis, fait par le citoyen Druon, ci-devant bénédictin« .

Le premier jour, le samedi 12 octobre dans l’après-midi, les ouvriers chargés des exhumations descendirent à la lueur de torches et de lanternes vers le caveau des Bourbon situé dans la galerie souterraine.
Le premier roi à être sorti de son repos est Henri IV qui apparut, momifié, incroyablement bien conservé, avec sa barbe blanche intacte et « les traits du visage parfaitement reconnaissables » selon plusieurs témoins. Le cercueil ouvert fut ensuite exposé durant plusieurs heures, dressé contre l’un des piliers du passage des chapelles basses. De nombreuses anecdotes ont circulé sur l’attitude adoptée par le public à ce moment-là, dont l’épisode légendaire d’un soldat qui va trancher la barbe d’Henri IV, le roi guerrier et conquérant, pour en faire une moustache postiche avant de s’écrier : « et moi aussi je suis soldat français et désormais, je n’aurais plus d’autres moustaches. Maintenant, je suis sûr de vaincre les ennemis de la France et je marche à la victoire ».
Le soir venu, les ouvriers partent et laissent le roi dressé seul, sur son pilier.

Deux jours plus tard, le lundi 14 octobre, le travail reprend vers 3 heures de l’après-midi. Ils prennent le corps d’Henri IV et le jettent le premier dans la fosse commune creusée spécialement pour les Bourbon.

Un des profanateurs et voleur de restes humains est Alexandre Lenoir, directeur du Musée des Monuments Français. On sait qu’il vola notamment quelques poils de la moustache d’Henri IV pour en donner ensuite une partie à son ami Vivant Denon qui dirigeait le Louvre.

Les poils de moustache d’Henri IV sont conservés dans un reliquaire au musée Bertrand de Châteauroux et offrent, là encore, une excellente traçabilité.

Mona pas de sympathie révolutionnaire.

Cep possible

Jusqu’au XVIII° siècle, le vignoble francilien était le plus important de France avec ses 42 000 ha plantés. Le phylloxéra, l’urbanisation et la facilité d’accès aux vignobles de « meilleure qualité » (Loire, Bourgogne, Bordeaux…) eurent raison de la vigne. Après avoir fourni la cour royale, les derniers pieds furent arrachés au milieu du XX° siècle.

Depuis quelques années, on replante en Ile de France. Ce sont les vignes de Montmartre qui restent les plus connues. Mais c’est à Argenteuil, Suresnes que l’on plante.

Le vin de Suresnes eut pendant longtemps une réputation extraordinaire. Cette célébrité remonte au XVII° siècle.

Alexandre Dumas estime que cette renommée est due à une confusion : Henri IV appréciait particulièrement un vin du Vendômois issu d’un cépage du nom de Suren. Le Roi aimant, toute la Cour en but et la renommée du Suren était établie. Par contre, Louis XIII, fils d’Henri, n’eut pas le même penchant pour ce vin. Le Suren tomba dans l’oubli.

Quelques décennies plus tard, on prêta à Suresnes ce qui appartenait à Suren…

Savez vous, ma chère Mona, que le vin de Suresnes est à ce jour le seul « parisien » à être commercialisé. Dommage, je n’en ai pas sous la main. Mais je vous invite à tester un vin de Chateaumeillant. Cette petite appellation au sud de Bourges produit des vins plutôt légers mais fruités à souhait. Le Domaine du Chaillot 2008 est une invitation au printemps.

Prenez le sur un autre téton…

Mona allaitera ses enfants le plus longtemps possible

Les nourrices étaient, notamment jusqu’au XVIIIème siècle, les serviteurs recevant les plus gros gages. En effet, de leur lait dépendait grandement la vie des enfants nobles et même princiers. C’est durant le septième mois de grossesse de la Reine que la nourrice était choisie après un examen minutieux et une enquête sur son entourage et même ses ancêtres.

Retenue, elle s’assurait une place à la cour dans un premier temps pour allaiter le jeune prince puis une place de femme de chambre de la Reine.

J’ai déjà eu l’occasion de vous parler de nourrices dans ces colonnes. Ce jour, je vais vous rapporter l’histoire des enfants de Jeanne d’Albret.

Le Duc de Vendôme, Antoine de Bourbon épousa Jeanne d’Albret de Navarre. De cette union, naquit Henri, Duc de Beaumont en 1551. Il fut confié à une nourrice frileuse. Or, vous savez sans doute que les enfants étaient fortement emmaillotés. Suant sous ses épaisseurs de tissus et de laine, le petit y laissa la vie…

En 1553, ce fut un autre fils, Henri, le futur Roi de France et de Navarre. Michelet, dans son histoire de France, écrit :

On dit qu’enfant il avait eu huit nourrices et bu huit laits différents. Ce fut l’image de sa vie, mêlée de tant d’influences. Coligny et Catherine de Médicis furent deux de ses nourrices. Malheureusement il profita bien peu du premier, infiniment de la seconde. Il n’en prit pas la froide cruauté, mais l’indifférence à tout.

En 1556, Louis, Comte de Merle est né et confié à une nourrice. Malheureusement, il est aux bons soins d’une nourrice joueuse. Un jour, pendant que la cour de Navarre était la chasse, la nourrice s’amusait avec le gouverneur des enfants à se passer de main en main le bébé. Les gestes devinrent de plus en plus amples… si bien que le petit finit par passer par la fenêtre et s’écrasa sur le perron.

Comme quoi, la lignée des Bourbons aurait très bien pu ne jamais régner si Henri IV n’eut, lui, de bonnes nourrices… car si Jeanne d’Albret accoucha encore deux fois, elle eut deux filles…

Mona-laitement, c’est pour vous ?

Les melons de Mona

Mona vous a aidé à choisir le bon melon. Elle me dit que vous fûtes nombreux à l’avoir remerciée : les trucs qu’elle vous a donnés vous ont permis de manger de bonnes cucurbitacées sucrées (oui, c’est du genre féminin)… Et, c’est tant mieux. Merci Mona. Vous êtes parfaite comme d’habitude…

Mais je ne peux oublier que ce fruit nous est arrivé d’Italie au XVI° siècle et qu’il eut un gros succès auprès des nobles et grands bourgeois. Il est déjà connu sous le nom de Cantaloup. Ce nom fait référence à résidence d’été des papes à Cantalupo où il était abondamment cultivé.

Henri IV, Montaigne, notamment se « goinfraient » de melon. Un médecin du roi rappelait pourtant que, si c’est un des fruits les plus délicieux de l’été, parce qu’il est humectant, rafraîchissant, et facile à digérer quand on en mange modérément. Par contre, l’excès en est dangereux : il produit des vents et des coliques, suivies quelquefois de dysenteries difficiles à guérir. Mangé avec un peu de sel ou de sucre, il est plus sain, surtout pour les estomacs délicats.

Fin XVIII° siècle, Bernardin de Saint-Pierre écrit un long ouvrage sur les fruits. Il y écrit sur la taille des fruits et s’émerveille de ce que Dame Nature a prévu des grosseurs de fruits. Il y en a beaucoup qui sont taillés pour la bouche de l’homme, comme les cerises et les prunes; d’autres pour sa main, comme les poires et les pommes; d’autres, beaucoup plus gros, comme les melons, sont divisés par côtes, et semblent destinés à être mangés en famille : il y en a même aux Indes, comme le jacque[1], et chez nous la citrouille, qu’on pourrait partager avec ses voisins. La nature paraît avoir suivi les mêmes proportions dans les diverses grosseurs des fruits destinés à nourrir l’homme, que dans la grandeur des feuilles qui devaient lui donner de l’ombre dans les pays chauds ; car elle y en a taillé pour abriter une seule personne, une famille entière, et tous les habitants du même hameau.

Cet été, on m’a dit que Mona avait été peu raisonnable et avait avalé tout cru des fruits un peu gros…. Allons Mona, soyez plus sage à l’avenir. .. Quant à vous, chers lecteurs, les photos vous inviteront à la prudence. Evitez d’avaler un melon entier… Cà fait des dégâts.

Un melon trop vitre ingéré par Mona
depuis, Mona est souffrante

En attendant, buvons un Causse Marines Préambulles. Cet effervescent, méthode ancestrale de Gaillac, est très aromatique et très rafraîchissant. Un Mauzac de très grande classe et sans aucun ajout… Chapeau Bas, Patrice…


[1] Fruit du jacquier : peut être consommé cru ou en confiture