J’ai de la cuite dans les idées

Une nouvelle qui va vous interloquer, peut-être même vous faire peur, gros épongeurs de binouzes… Il est possible que la bière contienne des hormones féminines. Ne pouvant laisser nos épiciuriens dans le doute, j’ai décidé avec quelques amis de vérifier ce que nous avions entendu. Pour ce, nous n’avons pas hésité à nous enfiler 10 mousses d’affilée. Qu’est ce que je ne ferais pas pour vous…????

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Et bien, c’est un fait avéré. Après dix demis:

  • a) nous avions tous pris du poids, et çà nous tracassait,
  • b) nous parlions beaucoup pour ne rien dire,
  • c) nous racontions de plus en plus de conneries,
  • d) nous ne pouvions plus conduire une voiture correctement,
  • e) il nous était impossible de tenir un raisonnement clair, simple et cohérent,
  • f) nous refusions obstinément de reconnaître que nous avions tort même lorsque cela était tout simplement évident,
  • g) nous nous vexions pour un rien,
  • h) et puis… on allait pisser toutes les cinq minutes,
  • i) et enfin, le jury a tenu à souligner que, durant toute la durée de l’expérience, aucun rôt, ni même aucun pet n’ont été entendus. Ce qui est un signe irréfutable de plus.

bier_kuehlschrankCette étude a été menée avec toute la rigueur scientifique que vous nous connaissez et les résultats ont été constatés par un jury d’experts en bibines. Leur jugement est sans appel. Il est inutile de pousser les tests plus loin… C’est certain : il y a bien des hormones femelles dans la bière !

Bien entendu, chères lectrices, chers lecteurs, n’essayez jamais de reproduire cette expérience car n’oubliez pas qu’il faut boire avec modération et que seuls des épicuriens parfaitement entraînés peuvent aider les scientifiques à progresser dans la connaissance de l’être humain (et de la femme ?).

En attendant, Mona, j’ai une soif. Qui dit bière, pense souvent Alsace. Mais moi, là-bas, je vois plutôt de grands vins blancs. Aussi je vais déboucher une bouteille de chez Marcel Deiss. Jean Michel Deiss est un vigneron épicurien et adepte convaincu et convaincant du « complantage des cépages » de cette belle région. Un grand moment nous attend.

Françaises, vous n’êtes pas en odeur de sein tété

Allégorie de Vénus par Bronzino (détail)-  The National Gallery, Londres.
Allégorie de Vénus par Bronzino (détail)- The National Gallery, Londres.

Que sont devenues nos nourrices du Morvan ?

Bien que n’étant pas mère, je vais vous parler aujourd’hui de l’allaitement. Certaines d’entre vous me diront que, lorsqu’on n’est pas concerné, c’est toujours facile de donner des leçons… Et bien, ne le prenez pas comme çà.

En effet, des études scientifiques découvrent régulièrement les bienfaits du lait maternel. Les bébés nourris au sein font moins de gastro-entérites, d’otites et de bronchiolites à condition d’avoir reçu un allaitement au sein exclusif durant trois mois…,Est-ce que çà vous semble impossible ? De plus, on constate que les bébés allaités ont moins de risque de surpoids. Savez vous qu’actuellement, 16% des enfants Français sont trop gros alors qu’ils n’étaient que 3% en 1965). On estime qu’une réduction de 20% du risque d’obésité serait apportée par quatre à six mois d’allaitement.

Or, les Françaises sont les bonnes dernières en Europe à privilégier l’allaitement pour leur bébé. Alors que les Scandinaves nourrissent au sein à plus de 90% durant trois mois, et même 80% durant six mois, en France, seules 56% des jeunes mères allaitent durant huit jours. Mais, elles ne sont plus que 15% à le faire trois mois plus tard. La  durée moyenne est de dix semaines

allaitement-revePlusieurs raisons sont avancées. Mais c’est surtout le féminisme qui est passé par là. Les femmes françaises « modernes et libérées » n’acceptent plus de voir leur liberté entravée par les tétées. Elles refusent que leurs seins soient, soi-disant, abîmés par la succion de leur bébé. Par contre dans les pays anglo-saxons et scandinaves, le mouvement féministe prône une pratique globale de retour à la nature qui facilite grandement l’allaitement.

Françaises, il est temps de réagir. Je vous demande un effort. Même si mon objectif est de faire aussi bien à terme que les Norvégiennes, je vous supplie de rattraper, dans un premier temps, les Britanniques qui ont 29% de bébés au sein à trois mois. Il y va de notre honneur…

Aux seins, citoyennes
Sortez vos mamelons
Tétons, tétons
Qu’un sein bien pur
Abreuve nos nourrissons

Mona laitera un jour… Soyez sans crainte.

C’est un brie qui court

La TRADITION et les vieilles habitudes ont la vie dure en France. C’est au moment où l’on amène le fromage, que l’on se sent obligé d’ouvrir la bouteille de derrière les fagots. Et combien de bouteilles de grands vins, issu d’un grand millésime, ayant dormi de longues années en cave, finissent sur une table confrontées à un camembert, un maroilles…  et meurent en direct dans une indifférence générale. Quel gachis !!

Certains sommeliers n’hésitent pas à déclarer :1066622591_3fc56e9278_o

Il vous reste une bouteille de mauvais vin rouge ? Servez-le donc avec un peu de fromage. Après quelques bouchées, personne ne fait la différence entre un vin d’exception et un «gros rouge qui tache».
Deux chercheurs de l’Université de Californie à Davis, ont fait tester des vins de qualité variable, avec ou sans fromage, par des goûteurs expérimentés et ont découvert que le fromage faisait disparaître les arômes, l’acidité et l’astringence de tous les vins, qu’ils soient très bons ou mauvais.
Ce sont probablement les protéines du fromage qui empêchent les arômes de s’exprimer ou le gras qui masque les récepteurs du goût.

Alors, votre prochain grand flacon de vin rouge, servez le plutôt avec la viande. Et pour le fromage, contentez vous d’un vin rouge jeune et peu tannique (Loire, Beaujolais…) ou d’un vin blanc sec, notamment pour les fromages de chèvre, ou par exemple, d’un vin moelleux ou liquoreux pour accompagner les fromages bleus (Roquefort, Fourme …). Vous découvrirez de nouvelles sensations.

Mona, si vous allez chez le fromager, rapportez donc un morceau de Comté de 12 mois. Je vous ferai découvrir un mariage fabuleux avec le Vin Jaune.

Eau de Cologne

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Une histoire raconte qu’en 1380, la Reine de Hongrie, âgée de 70 ans, reçut d’un moine la recette d’une eau de senteurs miraculeuse aux vertus thérapeutiques C’était le premier parfum alcoolisé à base de romarin. Grâce à cette « potion », la reine, infirme et goutteuse, recouvrit jeunesse et santé et fut même demandée en mariage par le roi de Pologne.

Élaborées dans les couvents, les « eaux miraculeuses » se multiplièrent. Ainsi, au XVII° siècle, les religieuses du couvent de Santa Maria Novella à Florence préparaient une Aqua Regina, dont le commerce était florissant. Cette eau était un mélange de divers agrumes dilués dans de l’alcool.

L’Aqua Regina était pleine de vertus : elle embellissait et nettoyait la peau en parfumant discrètement. Diluée, elle était efficace contre l’apoplexie, les obstructions du foie, de la rate, les coliques, les bourdonnements d’oreilles, la goutte, les douleurs dentaires, la jaunisse, les migraines, les vapeurs, les accouchements difficiles… Elle assurait santé et longueur de vie.

Un certain Gian Paolo Feminis, représentant de commerce s’intéressa à l’Aqua dont le secret de fabrication était jalousement gardé par la Mère supérieure du couvent. Mais séduite par ce bel Italien, la nonne lui livra la formule…

Aussitôt rentré chez lui à Cologne, il lança en 1690 la production de cette eau miraculeuse qu’il baptisa l’Aqua Mirabilis.

Johann_Maria Farina 1685-1766
Gian-Maria Farina 1685-1766

A sa mort, la recette fut transmise à son petit neveu, Gian Maria Farina, premier d’une longue lignée. Ce dernier commercialisa cette eau sous le nom d’ « Eau de Cologne ».

À la fin du XVIII° siècle, les Français, lors d’une campagne militaire, rentrent dans Cologne et découvrent cette senteur.

Le rouleau créé pour Napoléon
Le rouleau créé pour Napoléon


Mais c’est Napoléon 1er qui sera le meilleur ambassadeur de la famille Farina. Il en consommait une soixantaine de litres par mois. Il en parfumait sa personne, ses appartements, son cheval, se baignait dedans, la buvait… Il affirmait qu’elle stimulait sa matière grise et recommandait « le canard Farina » [1].

Dès 1806, un descendant Farina ouvrait une boutique à Paris au 331 rue Saint Honoré et créait pour l’Empereur un flacon en forme de rouleau pour qu’il puisse le glisser dans ses bottes de cavalier.
Napoléon 1er fut toujours fidèle à l’Eau de Cologne, au point de se faire fabriquer, à Sainte Hélène, par son fidèle Mameluk Ali, une « eau » avec des ingrédients trouvés sur place.

En 1862, Farina céda son affaire à ses cousins par alliance, Armand Roger et Charles Gallet. Depuis, de nombreux parfumeurs se sont inspirés de la recette originale pour compter parmi leur gamme de parfum cette « incontournable » Eau de Cologne.

Mona tend son parfum….


[1] Morceau de sucre trempé dans l’Eau de Cologne

Jean, André, Robert et les autres… passent au rouge

Les statistiques sont formelles : la Bretagne et le Nord restent les deux régions qui « éclusent le plus ». Un article d’Ouest France vaut son pesant de cacahuètes. Aucun scénariste n’aurait oser pousser le bouchon si loin.

Vomir lors de l'alcootest, est ce que çà aggrave mon cas ?
Vomir lors de l'alcootest, est ce que çà aggrave mon cas ?

Voici les faits qui se sont déroulés à Questembert (Morbihan). Les gendarmes du lieu effectuent un contrôle de vitesse et d’alcoolémie. Jean, 68 ans, arrêté pour excès de vitesse, est fortement suspecté de dépasser le taux d’alcool autorisé. Néanmoins, il refuse de « façon virulente » de souffler dans l’éthylomètre au prétexte qu’il ne veut pas « attraper le sida des poulets ». Le conducteur récalcitrant et son passager André sont conduits à la brigade. Jean est verbalisé, son véhicule est immobilisé, son permis retiré. Jean rentre à pied chez lui. Quant à André, « bien fatigué », il appelle un ami, Robert, pour venir le chercher.

Les gendarmes continuent leurs contrôles et surprennent Robert à plus de 70 Km/h pour 50 autorisés. Arrêté, ce dernier a une haleine fort chargée. Son permis lui est immédiatement confisqué. André qui est toujours là, téléphone à un autre ami pour venir le chercher.
Quelques minutes plus tard, un véhicule se gare devant la gendarmerie. Les gendarmes n’ont aucun mal à reconnaître le conducteur. Il s’agit de Jean. Le véhicule est immobilisé. Jean passera la nuit au trou (normand ? ndlr) et sera convoqué devant le juge de Vannes.

Ils ont des chapons ronds, vive les Bretons !!!bretons

En lisant cette scène, je dois vous avouer que j’ai beaucoup ri. Je pense qu’elle ferait une bonne scène de film comique (genre les Gendarmes avec Louis de Funes). Bien entendu, je n’oublie pas que nos « poivre et celtes » étaient au volant et que ce n’est pas bien… et qu’en toute circonstance, il faut boire avec modération….
Mais enfin, je n’oublie surtout pas que sans les Bretons, nos stocks de vins seraient en forte hausse.

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-Aussi, Mona, portons un toast à la santé des Bretons.
– Mona,
petra ‘po d’evañ? (que voulez vous boire ?)
– Chistr (un verre de cidre)
– On va boire un cidre d’Eric Bordelet mais … chistr eus Domfront eo (c’est un cidre de Domfront dans l’Orne).
et on se dit quand même : Yec’hed mat (à ta santé)

Si vous trouvez des fautes de breton, n’hésitez pas : corrigez ou buvez pour oublier

T’as sucé les pralines du Comte ?

Blason_Choiseul-Praslin.svgLa praline fut créée par le cuisinier du Duc de Choiseul, comte de Plessis-Praslin et maréchal de France. Des troubles avaient éclaté à Bordeaux par suite de l’impopularité du duc de la Valette d’Épernon, gouverneur de la Guyenne.
Mazarin avait envoyé dans la capitale du Sud-Ouest le Maréchal de Plessis-Praslin, réputé pour ses qualités de négociateur.

Mais les Bordelais qui étaient en insurrection ouverte contre le pouvoir royal, avaient, à son arrivée, fermé les portes de leur ville. Pour s’attirer les bonnes grâces des jurats de la ville, le 14 décembre 1649, il les avait tout simplement invités à dîner.
Au dessert, on passa une nouveauté : des sucreries que personne ne connaissait. Il s’agissait d’amandes rissolées tout simplement dans du sucre. Le chef cuisinier en avait eu l’idée en voyant un marmiton grignoter en même temps une amande et un caramel. On les appela aussitôt pralines et le succès du «bonbon le plus simple qui soit» fut immense. Et l’on chantonna alors :

Quand le bonbon fut fait, il n’était point commun,
Bosselé de tous sens et coloré de brun,
D’un fumet délicat qui flattait les narines,
On eût cru le produit d’une essence divine.

Le Duc de Choiseul était un grand coureur de jupons. On dit qu’il se serait servi de ce bonbon, unique à sa maison, pour conquérir le cœur des dames de la Cour.

Quand au cuisinier du maréchal, après de nombreuses années de service, il se retira à Montargis et fit fortune avec sa praline.

pralinesDe nos jours, on trouve souvent des pralines roses. Le sucre de la praline de Montargis est simplement caramélisé, donc brun. La maison Mazet maintient la tradition de la praline de Montargis. Mais, à Blaye, en Gironde, des confiseurs défendent leur praline en s’appuyant sur le fait que le Duc de Choiseul avait établi son camp dans cette cité. Les deux cités assurent utiliser la vrair recette originale.
Dans un ouvrage de 1692, dont l’auteur est inconnu, on trouve cette fameuse recette :

Prenez une livre de Sucre ou cassonade que vous faîtes fondre avec un peu d’eau; & quand il est fondu, vous y jetez une livre d’amandes, que vous faîtes bouillir ensemble jusqu’à ce qu’elles pétillent : et alors vous les retirez de dessus le feu, & les remuerez toujours bien avec la spatule. Si vous voyez qu’il y a du Sucre de reste, vous les mettrez tant soit peu sur feu pour les faire réchauffer, afin qu’il s’attache entièrement aux amandes, continuant de les remuer toujours jusqu’à la fin.

Par contre n’utilisez pas à table, l’expression « cucul la praline » (niais, nigaud). La praline en question est tirée de l’argot et s’attache plus à la couleur marron qu’au goût… si vous voyez ce que je veux dire !

Mona sucé les pralines. C’est bon.

Mae West et Dali

mae-westMary Jane West dite Mae West (1893-1980) était une actrice américaine sexe-symbole des années 1920 à 1940 à la réputation sulfureuse.

Artiste de théâtre et de music-hall venue tard au cinéma, elle a imposé en quelques films, avant que les codes de pudeur américains eussent raison de ses excès, l’image comique d’une femme au verbe haut, souvent obscène, la démarche chaloupée et le poing sur la hanche. Elle fut scénariste et dialoguiste de presque tous ses films : « Night after Night » (1932), « Lady Lou » (1933), « Go West Young Man » (1936), « Mon petit poussin chéri » (1940).

Durant la seconde guerre mondiale, les aviateurs américains avaient nommé Mae West leurs gilets de sauvetage en hommage à sa généreuse poitrine. De nos jours, dans l’aviation, les gilets  gonflables sont toujours appelés couramment des Mae West.

Quelques répliques de Mae West  ont choqué nombre de ses contemporains :

« Hé, dans ta poche, c’est ton revolver ou t’es juste content de me voir ? »

« Les hommes aiment la profondeur chez les femmes, mais seulement dans leur décolleté. »

En 1934, Dali réalise le Visage de Mae West. Près de quarante ans plus tard, Dali recrée son œuvre en trois dimensions au musée de Figueres (Catalogne). Cette salle Mae West abrite un sofa, une cheminée et deux tableaux qui représentent le visage de l’actrice. Le divan est d’une rare sensualité… (voir vidéo 3D en fin d’article)


En 1967, elle est sur la fameuse pochette du légendaire « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » des Beatles.

Mais je vous invite expressément à découvrir un disque de Mae West sorti en 1966 : « Way Out West ». Une voix sensuelle, des titres de légende. Difficile de croire que la Dame avait 73 ans ! Un petit détour par ce site s’impose pour écouter cette perle.

Mona, si vous voulez que je vous chante « When a man loves a woman », il va falloir envoyer du carburant. Oui, je boirai bien un joli vin d’Empordà de mon ami Diego Soto…. Un  vin Catalan s’impose en mémoire de Dali. Ce vignoble est habité par Dali (voir absolument sa maison à Port Lligat qui fut sa seule vraie demeure). Allez envoyez les verres. Et faîtes couler le jus de la treille.

Cà dépasse les borgnes

johnny2Rappelez-vous, le 20 juin dernier, mon Cher Patron m’emmenait voir le show de notre Johnny national. Grand souvenir. Depuis, le chanteur a été hospitalisé quelques jours en août. Après avoir dû annuler le concert de la Réunion, pour cause d’épidémie de grippe A/H1N1, il doit reprendre la route le 25 septembre à Lille. En attendant pour ceux qui piaffent d’impatience, je vous propose cette mignonne petite histoire.

Laetitia demande à Johnny :

« J’aimerais faire un cadeau à mes neveux mais je ne sais pas quoi leur donner, tu as une idée ? »

Johnny réfléchit un instant et lui dit : « donne 5000 balles au grand  ! ! »

Laetitia : « Très bien mon Chéri, et combien pour le petit ? »

Johnny (en hurlant) : « Au p’tit qu’ 2000 !! »

Mona tend le retour de Johnny en écoutant la musique qu’il aime.

Transports peu communs

Au XIX° siècle, la patache était la diligence du pauvre. Mal bâchée, sans suspension, elle bringuebalait dans les chemins creux par tous les temps. Elle desservait les zones les plus reculées, les plus défavorisées du département. Le conducteur buvait fort et sec à chaque arrêt. Et Dieu sait qu’il y en avait des arrêts !
En fin de parcours, il laissait faire les chevaux qui connaissaient l’itinéraire et les étapes aussi bien que lui. Bien calé sur son siège, il restait à somnoler et à cuver jusqu’à ce que l’attelage le ramène à l’écurie… C’était « mener une vie de patachon ».

porteurs73La chaise à porteurs fut, à l’origine, d’usage privé, puis rapidement, en ville, s’instaura un système de service, ancêtre de nos taxis. Les bâtons étaient amovibles et servaient aux porteurs à se frayer un chemin à travers la cohue, à garantir la sécurité du passager et même, parfois, à le forcer à payer la course. A la sortie des tavernes, les litiges entre concurrents se réglaient à coups de bâtons. Cela n’était pas de tout repos : une « vie de bâtons de chaise ».

Ma chère Mona, je vous propose évidemment de déguster un Patache d’Aux. Je l’ai carafé, il y a une heure. Envoyez les verres.

Un combat sans gland

lysistrata1Ce sont pratiquement toujours les hommes qui déclenchent les guerres. Nous les femmes qui donnons la vie, nous ne sommes pas faites pour la détruire. Pour arrêter un conflit, nous sommes prêtes à tout.

Aristophane avait bien perçu cela et en 411 av. J.-C., il écrit une pièce sur ce sujet. Dans « Lysistrata », il imagine que les femmes se donnent un mot d’ordre efficace : « Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris. »
Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, belle Athénienne, aussi rusée qu’audacieuse, convainc les femmes de toutes les cités grecques de déclencher et de poursuivre une grève totale du sexe, jusqu’à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat.

LYSISTRATA. – Femmes, mettez toutes la main sur la coupe, et qu’une seule répète en votre nom ce que je vais dire ; vous ferez le même serment, et vous vous obligerez à l’observer : « Aucun amant ni aucun époux… »
MYRRHINE. – « Aucun amant ni aucun époux… »
LYSISTRATA. – Ne pourra m’approcher… Répète.
MYRRHINE. – « Ne pourra m’approcher… »
LYSISTRATA. – Je mènerai chez moi une vie chaste…
MYRRHINE. « Je mènerai chez moi une vie chaste… »
LYSISTRATA. – Vêtue de robe légère, et parée…
MYRRHINE. – « Vêtue de robe légère, et parée… »
LYSISTRATA. – Afin d’exciter les désirs de mon époux.
MYRRHINE. – « Afin d’exciter les désirs de mon époux. »
LYSISTRATA. – Jamais je ne m’y prêterai de bon gré.
MYRRHINE.- « Jamais je ne m’y prêterai de bon gré. »
LYSISTRATA. – Et s’il me prend de force…
MYRRHINE. – « Et s’il me prend de force… »
LYSISTRATA. – Je ne ferai rien que de mauvaise grâce et avec froideur.
MYRRHINE. – « Je ne ferai rien que de mauvaise grâce et avec froideur. »
LYSISTRATA. – Je n’élèverai pas mes pieds au plafond.
MYRRHINE. – « Je n’élèverai pas mes pieds au plafond. »
LYSISTRATA. – Je ne m’accroupirai pas comme la figure de lionne qu’on met sur les manches de couteau.
MYRRHINE. – « Je ne m’accroupirai pas comme la figure de lionne qu’on met sur les manches de couteau. »
LYSISTRATA. – Puissé-je boire de ce vin, si je reste fidèle à mon serment !
MYRRHINE. – « Puissé-je boire de ce vin, si je reste fidèle à mon serment ! »
LYSISTRATA. – Si je l’enfreins, que cette coupe se remplisse d’eau !
MYRRHINE. – « Si je l’enfreins, que cette coupe se remplisse d’eau ! »
LYSISTRATA. – Le jurez-vous toutes ?
CALONICE. – Oui, nous le jurons.

greve-RyderEn politique, l’avis des femmes ne pèse pas lourd et c’est en sachant par où tenir nos hommes que nous pourrons être entendues. Deux mille cinq cents ans plus tard, des femmes kenyanes utilisent le même procédé. Elles espèrent qu’en privant tous les hommes du pays de sexe, ils trouveront plus vite une solution à leurs différends notamment au sommet de l’Etat. Pour avoir plus de chance de les mettre au pas leurs mâles en rut, elles ont même prévu un dédommagement pour les prostituées. Les Kenyanes n’oublient pas qu’en 2007, un conflit au niveau du gouvernement avait fait plus de 1.500 morts.

La grève qui a eu lieu en mai 2009 a atteint son objectif : le président et le premier ministre, qui ne se parlaient pas depuis des mois, se sont rencontrés trois fois…

Comme quoi, les hommes privés de « zigounette » retrouvent l’usage de leur cerveau.

Mona paisée par vous…