Dakha le dire si t’es pas contente

Comme toutes les femmes, j’aime m’habiller. Je passe des heures à lécher les vitrines. Mais une chose est sure, je n’achèterai plus de manteau ou pantalon de cuir.

Jusqu’à ces dernières années, c’était en Chine que les peaux étaient transformées pour devenir vêtements portées par nous Européennes et Américaines. Mais, le prix du cuir a explosé dans l’empire du milieu. Alors, pour ne pas désorienter leurs consommatrices et conserver leur clientèle, les acheteurs occidentaux se sont rabattus sur la République Populaire du Bangladesh. Vous savez cette petite contrée installée sur le delta du Gange. Ce pays est super : densité de population de 1000 hab/km2, illettrisme record et surtout un des endroits les plus pauvres du monde. Et puis pour couronner le tout, le delta subit tous les changements climatiques. Régulièrement, cyclones et moussons emportent terres et maisons et contraignent les paysans à rejoindre la capitale Dhaka ou plus exactement Hazaribag un immense bidonville où vivent et travaillent plus d’un million de personnes : les forçats des tanneries bangladaises.

Mona a adoré le Bangladesh

Zola et Hugo ne seraient pas dépaysés. On travaille comme au XIX° siècle. Mercure, chrome et cyanure sont déversés directement dans les fleuves ou même dans les champs voisins. L’air, la terre et l’eau sont tellement pollués que le poisson a disparu, les cultures deviennent impossibles. L’espérance de vie d’un Bengali est de 50 ans.

Mais notre consommation compulsive et la fièvre acheteuse dont sont affectées nos civilisations ne veulent pas savoir comment les fripes que nous portons fièrement sont fabriquées. Nous ne voulons pas voir les enfants travailler 12 heures par jour pour 25€ par mois, nous ne voulons pas voir les malformations des bébés qui arrivent dans ce monde condamné.

Mais attention à nous ! Ce pays est si pauvre qu’il ne peut se permettre de gâcher… Donc tout sert dans la peau d’une bête. La plus belle part sera exportée pour nous habiller. Mais les chutes chargées de poison sont broyées, malaxées, chauffées et mélangées avec des os pour devenir farines animales. Elles sont utilisées pour nourrir les poulets et les crevettes que nous retrouvons dans nos assiettes.

Si vous avez accès à la chaine Ushuaia TV, je vous recommande chaudement de regarder ce terrible reportage HAZARIBAGH, CUIR TOXIQUE. Je suis certaine que comme moi, vous regarderez votre manteau autrement…

Mona pleuré. Notre monde marche sur la tête.

A bientôt

Avec les RTT, les soldes de congés, il fallait absolument que je parte…
Pour les étrangers qui lisent ce blog, RTT signifie Récupération du Temps de Travail. Cette notion est spécifique au droit du travail français.
Lors du passage de 39 à 35 heures de travail par semaine, les entreprises pouvaient opter pour différents modes d’aménagement du temps de travail :
-soit réduire effectivement la durée hebdomadaire à 35 heures
-soit maintenir un horaire supérieur, et accorder des jours de RTT pour compenser.
-soit maintenir un horaire supérieur, et payer des heures supplémentaires.

Je vous embrasse.

Retour le 30 avril… su RTT le veut.

Votre Mona

La bite ne fait pas le moine

Mona & Patrick Plattier

Un cordelier[1] disait la messe à la Cour, on l’aida à s’habiller et revêtir ; mais en l’accoutrant, on lui cousit l’aube avec sa robe et chemise. Mais quand ce fut à Ite missa est, et que le pauvre moine voulut retirer son aube, il emporta ensemble et habit et chemise, qui étaient bien cousus ensemble, et se rebrassa[2] jusqu’aux épaules, montrant son callibistri[3] à tout le monde, qui n’était pas petit, sans doute. Et le moine toujours lisait, mais tant plus se découvrit-il, jusqu’à ce qu’un de messieurs de la Cour dit : «Et quoi, ce bon père nous veut ici faire l’offrande et baiser son cul ?» Dès lors, fut ordonné que les pauvres pères ne se dépouillent plus devant le monde, mais en leur sacristie. Et le monde demandait : «Pourquoi est-ce que ces moines ont la couille si longue?» Panurge résolut très bien le problème en disant: «Ce qui fait les oreilles des ânes si grandes, c’est que leurs mères ne leur mettent point de bonnet sur la tête. A pareille raison, ce qui fait la couille des pauvres bons pères, c’est qu’ils ne portent point de chausses foncées[4], et leur pauvre membre s’étend en liberté à bride avalée, et leur va ainsi trimballant sur les genoux, comme font les patenôtres[5] aux femmes. Mais la cause pourquoi ils l’avaient gros à l’équipollent[6], c’est qu’en ce trimballement les humeurs du corps descendent audit membre; car selon les légistes, agitation et motion[7] continuelle est cause d’attraction.»

Ce texte de Rabelais m’a été adressé par Josée Paledir. Y était joint une question fondamentale :

« Mona, vous qui êtes notre phare culturel dans ce bas monde, pouvez vous me confirmer que les moines du Moyen-âge avaient des testicules plus pendantes que leurs congénères ? »

Tout d’abord, Josée, merci de ce compliment qui me va droit au cœur et le fait fondre comme une flèche de Guillaume Tell transforme les pommes en compote.

Pour comprendre cette particularité physique, il faut remonter au milieu du VI° siècle. Saint Benoît écrit sa règle monacale. Dans son chapitre LV, il note que les moines porteront un caleçon lorsqu’ils sortent du monastère et qu’ils le rendront dès leur retour. On peut en déduire que les religieux ne portaient pas de sous-vêtements le plus clair du temps. Cependant, quelques années plus tard, Saint Fructuosus conseille le port du caleçon à ceux qui servent à l’autel. Puis au XII° siècle, Pierre le Vénérable en recommandera l’usage permanent par «nécessité, propreté et honnêteté».

Une toile de mon ami, Patrick Plattier, artiste libre, peintre et musicien de l’Ile de Ré, illustre à merveille cet article. Faites un petit tour sur son site pour rentrer dans l’univers du D’conn’Art et du Bigd’conn.

Mona toujours des slips Petit-Bateau au bord de la mer…


[1] Moine
[2] Retroussa
[3] Sexe
[4] Culotte ou caleçon
[5] Chapelets
[6] Equivalant
[7] Mouvement

Le Petit Audiard

Avec Mona, nous avons déjà mis à l’honneur Michel Audiard. Les dialogues qu’il a concoctés sont devenus cultes pour ses admirateurs. Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’existait aucun dictionnaire reprenant les magnifiques répliques qu’il a glissées dans la bouche de Gabin, Blier, Belmondo, Dalban, Meurisse et tant d’autres.
Cet oubli est réparé grâce à Philippe Durant grand spécialiste de la pensée audiartienne. Si vous faites partie du fan club, foncez chez votre libraire. Pour vous faire saliver, j’ai retenu une phrase  dans un Idiot à Paris dite par Dany Carrel :
– Je t’écouterai toute la journée, mais il faut que j’aille faire l’étalage.
Lorsque Madame Lafleur parle d’aller faire l’étalage, elle n’a pas l’intention de s’adonner aux joies du lèche-vitrines. Si elle doit lécher quelque chose, ce ne sera surement pas des façades vitrifiées. En fait, elle va littéralement préparer son étalage, c’est-à-dire exposer sa marchandise à l’attention des passants. Or sa marchandise, c’est elle. Ce qu’on appelle «avoir son stock sous la main». Elle va donc remonter ses collines de la passion, brancher ses monts de l’extase sur roulements à billes et accentuer son regard de velours, genre biche surprise par l’orage. Le tout dans le but d’appâter le client. A tout bien considérer, la plupart des représentantes du beau sexe, professionnelles ou non, passent leur temps à faire l’étalage. Et les hommes à se faire rétaler.
Ma Chère Mona, un grand moment de plaisir à la lecture de ce livre, un grand moment avec la dégustation du Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus 2007. Un vin d’une finesse telle qu’on croirait le petit Jésus en culotte de velours (excusez-moi, c’est nerveux, je n’ai pas pu m’empêcher de la faire…)

L’appeau long ou l’appeau lisse ?

Aujourd’hui, je réponds à une demande de Sabine Duitre qui a été profondément choquée par les propos de son employeur. Au cours d’une réunion, Sabine a la main (a la parole, si vous préférez) et présente un projet de développement pour l’entreprise. Son patron refuse la proposition de Sabine pour des raisons de coût. Mais il emploie un langage peu châtié qui heurta la sensibilité de Sabine. En effet, il lança :

Mais çà va me coûter la peau des c..illes votre truc. Ah, Sabine, c’est bien un remède de bonne femme.

Outre, le coté déplacé et grossier d’un tel langage qui eût pu justifier la sortie de Sabine (si j’ose dire), je dois dire, ma chère enfant, qu’il n’était pas opportun de mettre les deux expressions bout à bout.

En effet, si la peau des c… exprime bien un coût important, voire exorbitant,  le remède de bonne femme est un médicament populaire souvent méprisé par la médecine. Or, pourquoi employer cette expression pour refuser un projet ?

Mais Sabine, vous me donnez l’occasion de cultiver nos lecteurs si avides de connaissances qu’ils dévorent mes textes comme les souris grignotent le papier de la presse quotidienne. Aussi, comme le prévoit le contrat moral que j’ai avec vous, je vais vous donner quelques explications.

Sur le net, circule régulièrement, une jolie histoire sur la peau des c…. Je vous la fais courte, si j’ose dire. Un duc passionné de chasse mais dont le territoire était peu giboyeux se vit proposer un sifflet qui attirait tous les animaux des alentours. Le duc acheta l’objet à prix d’or. Et comme le fournisseur s’appelait Ecouille, il dit :
Ben, çà coûte l’appeau d’Ecouille.

Et d’ailleurs ce n’est pas plus sérieux que ceux qui prétendent que «coûter la peau des fesses» vient d’un appeau de cette bonne ville d’Ephèse. Si votre patron, Sabine, avait plutôt employé cette partie charnue de notre anatomie pour imager son propos, vous vous seriez sentie concernée et égale à vos collègues. Encore une discrimination machiste sur un lieu de travail.

En ce qui concerne le remède de bonne femme, il faut remonter dans le passé. Au départ, femme s’écrivait fame qui vient du latin fama[1]. Donc un remède de bonne femme, c’et un médicament de bonne renommée et donc recommandable. Comme souvent au fil du temps, un glissement phonétique s’est opéré et on est passé de fame à femme. Alors mes petites louloutes, notez bien çà et quand un mec vous dira avec un air suffisant et méprisant : c’est encore un de tes remèdes de bonne femme, servez lui donc cette explication.
Non seulement çà vous valorisera à ses yeux mais encore çà lui fermera son clapet.

Voilà, le cours est fini. Vous pouvez ranger vos cahiers et crayons.

Mona pas de fierté et pourtant elle pourrait…


[1] Renommée

Vous avez fini de papauté !

Mona et le Pape à Châteauneuf du Pape

Le vignoble de Chateauneuf-du-Pape doit son expansion à l’installation des Souverains Pontifes en Comtat Venaissin à partir de 1305. Cinq cent soixante plus tard, Alphonse Daudet et son ami Paul Arène se retrouvent à Clamart et écrivent ce qui deviendra «Les lettres de mon moulin».
Dans son recueil de nouvelles et de contes, on peut lire l’histoire de «la mule du pape».  J’ai retenu le début de ce texte qui est un hommage au bien vivre de ces prélats.

Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu… Ah ! l’heureux temps ! l’heureuse ville ! Des hallebardes qui ne coupaient pas ; des prisons d’État où l’on mettait le vin à rafraîchir. Jamais de disette ; jamais de guerre… Voilà comment les Papes du Comtat savaient gouverner leur peuple ; voilà pourquoi leur peuple les a tant regrettés !…

Il y en a un surtout, un bon vieux, qu’on appelait Boniface… Oh ! celui-là, que de larmes on a versées en Avignon quand il est mort ! C’était un prince si aimable, si avenant… Un vrai pape d’Yvetot, mais d’un Yvetot de Provence, avec quelque chose de fin dans le rire, un brin de marjolaine à sa barrette, et pas la moindre Jeanneton[1]… La seule Jeanneton qu’on lui ait jamais connue, à ce bon père, c’était sa vigne, — une petite vigne qu’il avait plantée lui-même, à trois lieues d’Avignon, dans les myrtes de Châteauneuf.

Tous les dimanches, en sortant de vêpres, le digne homme allait lui faire sa cour ; et quand il était là-haut, assis au bon soleil, sa mule près de lui, ses cardinaux tout autour étendus aux pieds des souches, alors il faisait déboucher un flacon de vin du cru, — ce beau vin, couleur de rubis qui s’est appelé depuis le Châteauneuf des Papes, — et il le dégustait par petits coups, en regardant sa vigne d’un air attendri. Puis, le flacon vidé, le jour tombant, il rentrait joyeusement à la ville, suivi de tout son chapitre ; et, lorsqu’il passait sur le pont d’Avignon, au milieu des tambours et des farandoles, sa mule, mise en train par la musique, prenait un petit amble sautillant, tandis que lui-même il marquait le pas de la danse avec sa barrette, ce qui scandalisait fort ses cardinaux, mais faisait dire à tout le peuple : «Ah ! le bon prince ! Ah ! le brave pape !»

Ma chère Mona, difficile de ne pas boire religieusement un vin du Domaine du Vieux Télégraphe 1998.  Assagi par le temps, il appelle une belle pièce de boeuf.  Par contre, je me demande pourquoi Daudet a appelé son pape Boniface alors qu’aucun pontife n’a eu ce nom à Avignon. 


[1] Femme aux mœurs légères

Par Rimbaud jour…

Mona et Verlaine évoquent Rimbaud

Contrairement à ce que vous pensez, si j’en crois votre courrier, la vie au Journal Epicurien n’est pas un long fleuve tranquille. Il arrive parfois que mon cher patron, Lépicurien, m’apostrophe sèchement voire durement à propos de mes articles. Ainsi, il a trouvé que le pseudonyme que j’ai utilisé dans un récent texte, -Gérard Mendeuver de Vinrouge- était insultant pour ses amis bretons. Car bien que n’étant pas issu de cette région poivrot-celte, il dit avoir un profond respect pour ces gens qui épongent avec une régularité et une abnégation qui forcent l’admiration, nos excédents de vins médiocres qui ne trouveraient pas preneur sur d’autres marchés.

Pour exprimer son courroux, il m’a lancé à la figure : votre Gérard Mendeuver de Vinrouge, c’est abracadabrantesque.

Sur le coup, çà fait mal, car je trouvais ce jeu de mot excellent et surtout la flèche décochée par le grand homme m’avait traversée de part en part. En effet, vous vous rendez compte de la longueur de ce mot : 18 lettres. Presque un alphabet !

Je peux vous avouer, vous qui êtes mes amis, qu’une larme a perlé sur ma joue, mais de cette larme, j’ai fait une perle puisque je me suis attardée sur abracadabrantesque.

Certes, comme vous, bande de pétris de culture latino-gréco-française, je sais que cet adjectif signifie «sans queue, ni tête»[1]

Mais d’où vient ce mot ? Instinctivement (si, si, je n’exagère pas !), j’ai pensé à la Duchesse d’Abrantès, cette femme écrivain dont la vie fut un vrai roman. D’ailleurs, Théophile Gautier la surnommait la duchesse d’Abracadabrantès. On n’est pas loin…

Mais en fait, c’est Arthur Rimbaud qui, dans le Cœur Supplicié, créa ce mot :

Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé !

Vous voyez mes amis, d’une blessure épicurienne, je vous ai fait une page de culture. On dit quoi ? Merci Mona…, c’est çà, c’est bien.

Mona pas un poil de fierté d’être si instruite (de Schubert).


[1] Ce que je ne souhaite à aucun homme, mes petits chats

Et si je vous montrais le tout de mon cru

Mona boit un verre de vin avec le Président Lebrun

Je dois vous avouer que je me suis pincé. Rêvais-je éveillé ? Ne comprends-je pas ma langue maternelle ? Ceux qui ont écrit ces phrases sont-ils fous, malades, alcooliques ?
En 1935, Madame Marie-Louise Laval rédige «Le vin dans l’histoire». En exergue, on trouve ces citations :

Le vin ne confère pas seulement santé et vigueur. Il porte aussi en lui des propriétés lénifiantes qui, en même temps qu’elles assurent l’équilibre rationnel de l’organisme, prédisposent à l’harmonie des esprits. Par surcroît, il sait, aux heures difficiles, verser dans nos cœurs hésitants, la confiance et l’espoir.
Monsieur Albert LEBRUN, Président de la République Française. 17 Juin 1934.
Vous imaginez notre Président tenir de tels propos !!!

Je bois du vin à tous mes repas …. Il n’en faut pas beaucoup, mais il en faut pour bien se porter.
Maréchal FOCH
Vous imaginez un général défendre de la sorte notre boisson nationale. 

Vous avez mille fois raison de louer les Vins de France. Nous leur devons une part de notre esprit, de notre humeur et de cette gaieté qui est une des formes du courage devant la vie et devant la mort.
Monsieur Henry BORDEAUX, de l’Académie Française.
Faut dire qu’il a le blase qui va bien pour faire la pub des grands crus 

Les vins de France ont contribué à la force et à la splendeur de notre race.
Maître HENRI-ROBERT, de l’Académie Française.
Vive l’habit verre !

Depuis la plus haute antiquité, bien avant l’ère scientifique, alors que l’on ne connaissait pas encore la composition chimique du vin, ni le mécanisme de la fermentation alcoolique, ni les modes d’action des constituants du vin sur l’économie, on avait admis, en se basant sur l’expérience de tous les jours, que le vin naturel est un énergétique de grande qualité.
Monsieur le Professeur Georges PORTMANN, Sénateur de la GirondePrésident des Médecins amis du Vin de France.
Médecin ami du Vin, ben merd’alors

Par le Pain, l’homme se conserve : c’est son ordre. Il se surpasse par le Vin : c’est le progrès.
Monsieur Charles MAURRAS.
Bravo, Charlot, tu rentreras à l’Académie dans trois ans ; çà s’arrose. 

Le vin élève les cœurs, fortifie les corps et console les âmes; il a façonné notre race : c’est la raison pour laquelle, à travers notre histoire, toujours, l’esprit français a glorifié et chanté le vin.
Monsieur Edouard BARTHE, Président de la Commission des Boissons.
De nos jours, ce serait plutôt hommage aux sodas. Dommage

Ma chère Mona, une telle débauche de compliments est un hymne à Bacchus. Rendons lui, nous aussi, un hommage appuyé. Attrapez donc deux verres, je vous prie. Que diriez-vous d’un Saint-Véran 2007 des frères Bret ? C’est avec des vignerons de cette trempe que le Mâconnais rivalise avec les grands vins de la Côte de Beaune. 

Quelle mine piteuse !

En pleine campagne électorale présidentielle, une nouvelle de cette importance n’a pas reçu l’écho qu’elle méritait. Les candidats à la charge suprême nous annoncent qu’ils vont prendre des mesures. Il serait temps. Mais aucune ne concerne ce grave problème objet de mon article du jour.

Or que l’on soit homme ou femme, on doit se sentir concerné, voire consterné par l’étude publiée par une équipe transalpine (si j’ose dire). La taille du zizi a diminué de 10% au cours des soixante dernières années. En reprenant des données prises au cours du siècle passé, ils les ont comparées à celles de jeunes gaillards d’une vingtaine d’année.
Leur conclusion est sans appel : la zigounette est passée de 9,7 cm à 8,9 cm. Pour ceux qui se sentent rassurés, voire qui rigolent, je me dois de compléter cette information en leur signalant que les tailles sont celles de l’anguille de calcif au repos. Hé, oui, mes petits poulets !

Notez, Mona, 8,9 cm

Vous allez me dire : çà se passe en Italie : une étude que vous avez publiée, mettait les Français dans le peloton (si j’ose dire) de tête. Donc, nous ne sommes pas concernés. Certes, mais dois-je vous rappeler que Rocco Antonio Tano[1], surnommé l’Etalon Italien[2], est originaire des Abbruzes. Et son nom est synonyme de clarinette à moustache sur laquelle on peut jouer sans problème toutes les notes d’une symphonie de Bithoven (ah, ah). Alors, mes petits loups, un peu de tact et de modestie. Nous, qui sommes si proches de la Botte (si j’ose dire), nous devons avoir subi la même diminution.

Quelle sont les causes d’une telle métamorphose ?
Le professeur Foresta, responsable de ladite étude, est formel : les changements environnementaux que nous avons connus depuis un siècle ont eu une influence négative sur notre système endocrinien et donc sur le développement de notre arrosoir à gazon.

Mais le médecin italien ajoute que surpoids et obésité, véritables fléaux de nos sociétés occidentales, ont un impact négatif sur la production d’hormones et notamment au cours de l’adolescence. Il constate que plus tu pèses lourd, moins la longueur de ta tuyauterie sera au rendez-vous.
Alors que déjà, lorsque le ventre s’arrondit, certains utilisent une glace pour surveiller leur doigt qui n’a pas d’ongle, avec cette nouvelle, ils devront y ajouter une grosse loupe voire une paire de jumelles.

Si la taille de votre engin, Messeigneurs, continue à s’amoindrir au cours des années à venir, il faudra modifier le dictionnaire de l’argot et ne plus parler de pompe à plaisir, mais de seringue ou pis de compte-gouttes pour désigner Popaul.

Cette même étude affirme que, durant la même période, les bras et les jambes se sont allongés : çà nous en fait une belle, mes petites chattes !

Et enfin, je vous rappelle que le balcon des dames, lui, s’est nettement garni au cours des dernières années.

Mona bien vu à la piscine que les dames ont de plus gros flotteurs alors que les messieurs ont de moins en moins de gouvernail… Pas vous ?


[1] Rocco Siffredi
[2] Il Stallone Italiano

Sang dessus dessous

Au moyen-âge, des ribambelles de cochons se baladaient dans les villes et leurs rapports avec les humains étaient compliqués. Souvenez-vous de la mort du Dauphin en 1131. Remémorez-vous les procès envers truies et porcs… De nombreux rois et échevins décrétèrent l’interdiction d’errance pour ces animaux. Malgré tout, les pourceaux étaient toujours en liberté dans rues et ruelles.

Mona à la saignée

Or un des traitements médicaux les plus en vigueur en ce temps là, était la saignée. Ce prélèvement pratiqué par les barbiers, ancêtres de nos chirurgiens, était considéré comme bon pour quasiment tous les maux. Mais que faire du sang ainsi pompé à leurs patients ? Un règlement dans certaines cités leur interdisait de posséder des porcins, de verser le sang dans les rivières ou de le déposer dans des lieux ou les gorets pourraient s’en nourrir. Pour que le précieux liquide, symbole de vie ne finisse pas en charcuterie, on institua même des terrains consacrés uniquement au versement des liquides provenant des saignées et autres opérations effectuées par lesdits barbiers. Ainsi, à Paris, la «Place du Sang»  se trouvait sur l’actuelle rue Molière.

Difficile ma Chère Mona de faire une transition, mais il faut bien boire un coup. Un petit rosé de saignée ? Non la période hivernale ne s’y prête pas. Je vous propose un Vacqueyras : Le Sang des Cailloux 2008. Oh, là, y a du vin !  Bravo Serge.