Y’a pas de quoi se marier

Le 16 mai 1770, Louis Auguste, Dauphin de France et futur Louis XVI, épouse Marie-Antoinette Josèphe, Jeanne, Archiduchesse d’Autriche. A la suite de la cérémonie religieuse, les jeunes époux signent deux copies de l’acte sur les registres paroissiaux. Ces deux volumes sont conservés : l’un aux archives départementales des Yvelines, l’autre aux archives municipales de Versailles.

Sur la toile, on peut visionner la copie des archives départementales. C’est bien, mais il eut été plus intéressant d’y voir celui des archives municipales.

En effet, sur la signature de la Princesse se trouve une tâche d’encre. La plume a cassé au moment au moment où elle signait. Mauvais présage

Le 31 mai, les jeunes tourtereaux se rendent à Paris pour y être applaudis par le peuple. Un feu d’artifice, confié au grand Ruggieri, doit être tiré de la place Louis XV[1]. Une foule immense est réunie. Ce jeune Dauphin représente un espoir pour des Parisiens qui n’ont plus d’estime pour Louis XV.

La foule grossit, grossit… La nuit tombe et de nombreux spectateurs tentent de rallier la place. D’autres repartent vers l’église de la Madeleine… Bousculade, chute, incendie,… morts, blessés… Mauvais présage

Armand d’Allonville se souvient dans ses mémoires :

Je ne puis clore cet article de mes mémoires sans parler de l’effroyable catastrophe dont les fêtes célébrées à l’occasion du mariage de Louis XVI devinrent la cause. J’étais bien enfant, mais il est des événements trop frappants pour qu’on les oublie, sur lesquels on revient dans un âge plus avancé, et dont on cherche alors à connaître tous les détails. Aussi ai-je eu la certitude que cinquante-trois personnes avaient péri sur la place, que, des trois cents blessés, l’on n’en put sauver qu’environ la moitié, en dépit de tous les soins qui leur furent prodigués ; que le mal était provenu de quatre causes : l’entêtement que le corps de ville, et surtout le prévôt des marchands, mirent à s’emparer de la police de la fête : l’incendie spontané de l’échafaudage construit pour le feu d’artifice ; des cordes tendues par des filous, et le passage des pompes par la rue Royale , non encore pavée, à travers laquelle une foule effrayée se précipitait.

Ce qui fixait dans ma mémoire un aussi triste souvenir, c’est la profonde douleur dont la ville et la cour furent alors frappées ; c’est, et cela était plus près de moi, la tristesse et les pleurs des deux jeunes princesses[2], à qui l’on ne put parvenir à cacher le funeste événement qui venait d’avoir lieu. Elles versaient des larmes sur le sort de l’humanité souffrante, sans prévoir, hélas! qu’elles auraient un jour à en répandre de plus amères sur le leur, et celui surtout de ce qu’elles avaient de plus cher au monde !

Un coup à perdre la tête !

Bon Mona, il est temps de boire un coup. Allez, hop, deux verres, je vous prie. Le Domaine des Lys Sacrés 2009 est royal. Ce Côte de Brouilly va vous refaire boire du Beaujolais…


[1] Actuelle Place de la Concorde. C’est sur cette même place, renommée Place de la Révolution, que Louis XVI et Marie-Antoinette furent guillotinés en 1793.
[2] Marie-Antoinette et Elisabeth, sa belle soeur

2 pensées sur “Y’a pas de quoi se marier”

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