Cosette, je la bise et je l’aime…

La nuit du 16 au 17 février 1833 fut une nuit bénie. Elle eut au dessus de son ombre le ciel ouvert. Ce fut la nuit de noces de Marius et Cosette.

Au dessert, M. Gillenormand debout, un verre de vin de Champagne en main, à demi plein pour que le tremblement de ses quatre-vingt-douze ans ne le fît pas déborder, porta la santé des mariés :

Vous n’échapperez pas à deux sermons, s’écria-t-il. Vous avez eu le matin celui du curé, vous aurez le soir celui du grand-père. Écoutez-moi ; je vais vous donner un conseil : Adorez-vous. Je ne fais pas un tas de gyries[1], je vais au but, soyez heureux. Il n’y a pas dans la création d’autres sages que les tourtereaux. Les philosophes disent : Modérez vos joies. Moi je dis : Lâchez-leur la bride, à vos joies. Soyez épris comme des diables. Soyez enragés. Les philosophes radotent. Je voudrais leur faire rentrer leur philosophie dans la gargoine[2].
La sagesse, c’est la jubilation. Jubilez, jubilons !
Qui dit amour, dit femme. Ah! ah! Voilà une toute-puissance, c’est la femme. Demandez à ce démagogue de Marius s’il n’est pas l’esclave de cette petite tyranne de Cosette. Et de son plein gré, le lâche!

Qui n’a pas lu les Misérables du grand Victor Hugo ? Ce roman historique est une des œuvres les plus importantes de ce génie. Il écrivait à son éditeur : «Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre».

Mais je voudrais attirer votre attention sur la date du mariage. Elle n’a pas été choisie au hasard. Le 16 février 1833, c’était la première fois que Victor passait la nuit avec Juliette Drouet, son grand amour. Alors on comprend encore mieux cet éloge de l’amour !

Mona pas eu de nuit de noces…


[1] Jérémiades
[2] Gorge

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *