Que de cheval !

Le sujet que je vais aborder ce matin est sujet à polémique, j’en suis consciente. Mais je ne peux rester sans réagir à la lettre de Brigitte Barchaud qui m’a adressé un courrier virulent sous prétexte d’une pétition pour interdire la viande de cheval. Le texte n’est qu’un ramassis d’injures à l’adresse des hippophages.

Tout d’abord, je trouve votre façon de faire inique (et non hi-hippique, hourra). L’insulte n’est pas un argument.

Certes, je comprends que l’on veuille défendre le cheval, la plus noble conquête de l’homme. Cependant, Brigitte, il est bon de vous rappeler l’Histoire. Si les hommes préhistoriques chassaient le cheval pour s’en nourrir, si les grecs, les romains… en faisaient élevage pour les manger, avec l’ère chrétienne, la consommation de viande de cheval a fortement diminué au profit des autres viandes d’élevage. Pourquoi ? Parce que cette viande était consommée au cours de cérémonies païennes mêlant sacrifices humains et banquets pantagruéliques. Aussi l’Eglise, pour en finir avec ces pratiques, interdit la consommation de viande de cheval. Il fallut attendre 1866 pour que la première boucherie chevaline ouvre ses portes à Paris. Mais c’est durant le siège de 1870 que cette viande va se révéler fort utile. Et pour cause, après avoir abattu tout le bétail disponible, les animaux du zoo, on en vint à sacrifier les chevaux. Cette viande trouva sa place durablement jusque dans les années 1960. Mais avec la disparition du cheval dans les campagnes et le développement de l’équitation et des promenades en forêt, le cheval est de plus en plus considéré comme un animal de compagnie. Et chacun sait que l’on ne mange pas ses amis. Et pourtant, dans d’autres contrées, le chien, le cochon d’Inde… ne sont vus que comme des aliments pendant que nos bichons et chiwawas sont élevés dans le luxe de niches dorées et enterrés au cimetière d’Asnières au cotés de Barry ou de Rintintin.

Alors, même si je ne suis pas une consommatrice de cheval plus par habitude que par principe, je vous rappelle, Mademoiselle Barchaud, que la viande de cheval fut utilisée pour des raisons économiques. Moins chère que le bœuf, elle fut encouragée par savants et docteurs pour permettre aux moins fortunés d’avoir leur apport en protéines. Et d’ailleurs encore de nos jours, les rares boucheries chevalines en activité sont situées dans les villes ou arrondissements de Paris plutôt populaires.

Alors Mademoiselle Barchaud, votre dure lutte est surement noble ; mais quand sa gamelle est assurée, on peut se permettre des combats que d’autres n’ont pas les moyens de mener.

Brigitte Barchaud, je ne suis pas à cheval sur les principes, mais convenez-en, un peu de courtoisie et de politesse aurait faciliter nos relations.

Mona pris le mors aux dents !

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