Le cerveau lent

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Ma très Chère Mona,
L’article que vous avez produit en janvier a retenu toute mon attention. Votre propos reprend une étude sur le lien entre mariage, alcool et divorce. Vous indiquez que les hommes diminuent leur consommation de boissons alcoolisées en se baguant en mairie. Beaucoup y voient un avantage pour notre société en réduisant les ravages d’un excès de boissons. Certes, mais vous oubliez un aspect des choses qui me paraît néfaste pour notre créativité et notre économie. En absorbant moins, le cerveau est moins performant. Aussi laissez-moi-vous exposer ma théorie :
Partons si vous le voulez bien en Afrique. Savez-vous qu’un troupeau de buffles ne peut pas se déplacer plus vite que le buffle le plus lent. Et quand le troupeau est pourchassé par un prédateur, ce sont les buffles les plus faibles qui restent à l’arrière et qui meurent les premiers. Cette règle de sélection naturelle est une bonne chose pour le groupe dans son ensemble puisque la vitesse générale augmente avec la disparition régulière de ses membres les plus faibles. 
Il en est de même pour le cerveau humain. Il ne peut pas aller plus vite que le plus lent de ses neurones. Or, comme chacun le sait, une consommation importante d’alcool détruit des neurones ; mais naturellement, ce sont les plus faibles qui sont attaqués en premier lieu. On peut en déduire que la consommation régulière d’alcool élimine les neurones les moins performants, faisant du cerveau une machine toujours plus rapide et plus efficace.
Or, nous constatons qu’après avoir assidûment fréquenté les facs et les grandes écoles, les mâles se marient, rentrent dans la vie professionnelle et ne pratiquent que fort rarement les excès de la vie étudiante. Plus de soirées sponsorisées par tel ou tel distributeur, moins de fêtes fortement arrosées…
Ceci doit expliquer que la plupart des professionnels établis ne peuvent maintenir les niveaux de rendement intellectuel des étudiants récemment diplômés. Seule une faible minorité qui persiste dans le régime strict d’une consommation vorace d’alcool peut maintenir les niveaux cérébraux qu’ils avaient durant leurs années estudiantines. Et que fait-on pour endiguer ce grave problème ? Rien.
Ne supportant pas que notre pays perde son potentiel intellectuel, nous ne pouvons que vous encourager à retrouver votre puissance créatrice. Comme disait ma grand-mère : tous aux abris, descendons à la cave.
Ma Mona, je vous embrasse tendrement. Kenavo.
                                                                                Vive la France.
                                                                           Yves Raugne, breton militant

Evidemment, Yves, je ne peux me rallier à votre théorie. Je ne peux encourager mes compatriotes à se bourrer pour être plus performants au bureau. Je ne sais pas si cela peut être compris dans votre belle région… De plus, il me semble que notre pays ne peut être comparé à un troupeau de buffles même si les touristes qui sillonnent la France nous trouvent souvent trop mufles.

Mona pas besoin de picoler pour être géniale.

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